La Colonisation Française : Une Approximation Au Discours Colonial

Vers la fin du XIXe siècle, la France était devenue le deuxième empire colonisateur derrière le Royaume-Uni. L’un des moteurs de sa participation à « la conquête du monde » était une idéologie fortement propagée: un système de concepts qui défendait la prise de possession d’autres territoires et la nécessité d’affirmer l’influence française au-delà de ses limites. Les partisans de cet avis sur la colonisation ont fait la promotion de ses idées à travers des moyens comme Le Petit Journal, un quotidien parisien républicain et conservateur qui a paru de 1863 à 1944. A cet égard, j’insisterai dans le présent commentaire sur la relevance de la perspective colonialiste au début du siècle passé moyennant l’analyse de trois illustrations du journal en question.

Je voudrais, premièrement, commencer à aborder la conception eurocentriste de l’autre en tant que « figure peu civilisée ». L’illustration suivante est titrée Le banditisme à la frontière marocaine (1904) et montre que la colonisation à Maroc ne s’est pas fait sans heurts avec les populations concernées : une voiture de messageries est attaquée par ceux que le journal appelle « les brigands de l’état d’anarchie » qui règnent sur certains points du territoire. Ils se livrent à des attaques à main armée sur la route, mais ils portent des haillons, ne luttent qu’à pieds et occupent une position inférieure par rapport aux blancs. Ceux derniers restent combattants, protégés par leurs bêtes de somme et leur chariot rouge, même s’ils sont en infériorité numérique face aux « voleurs ». Mais quelle est véritablement la raison de ces « désordres » à la frontière mentionnée ? Pour quoi les colonisés qui se rebellent contre l’établissement des Français dans ses terres sont-ils représentés comme des « anarchistes » ? Il y a toute une série de facteurs qui pourraient nous aider à bien expliquer cette question, et l’image montre déjà quelque chose d’essentielle : l’existence d’une confrontation entre les colons, porteurs d’une mission formatrice et gardiens de l’ordre, et leurs autres qui ne comprennent pas l’importance de leur intervention et qui se battent contre la « civilisation ». Et toutefois, malgré ses efforts, les Marocains ne réussissent pas à vaincre ses oppresseurs. Pire encore, ils peuvent finir par mourir comme cet homme sous la voiture, écrasé par une puissance à laquelle il vaut mieux ne pas s’opposer.

En continuant cette analyse, je décrirai une deuxième illustration pour m’occuper d’un autre aspect de la colonisation française : l’affirmation de la souveraineté de la France dans la gestion de ses nouveaux territoires. L’image Expédition de Madagascar : Prise d’un camp Hova (1895) représente l’important succès d’un bataillon contre une faction de guerriers du royaume Hova. Mais il faut remarquer ici un trait particulier : les troupes du Régime colonial, toutes-puissantes et victorieuses, sont composée de tirailleurs sakalaves (un groupe ethnique de Madagascar occupant la majeure partie de la frange côtière occidentale de l'île). Cependant, un homme blanc, élevant jusqu’au ciel son épée et portant un pistolet, apparaît au premier plan, juste à côté d’un hova vaincu, frappé par l’arme d’un adversaire. Cette figure-ci nous montre donc que la domination française se reflète au niveau d’une société fragmentée où les populations s’adaptent éventuellement aux fins de l’autorité.

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