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LA PREMIERE GUERRE MONDIALE : COMMENTAIRE DE TEXTES

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Par   •  2 Janvier 2014  •  1 733 Mots (7 Pages)  •  1 226 Vues

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LA PREMIERE GUERRE MONDIALE : COMMENTAIRE DE TEXTES

TEXTE 1

Nous avions quitté les salles de cours, les bancs de l’école, les établis, et les brèves semaines d’instruction nous avaient fondus en un grand corps brûlant d’enthousiasme. Elevés dans une ère de sécurité, nous avions tous la nostalgie de l’inhabituel, des grands périls. La guerre nous avait donc saisis comme une ivresse. C’est sous une pluie de fleurs que nous étions partis, grisés de roses et de sang. Nul doute que la guerre nous offrît la grandeur, la force, la gravité. Elle nous apparaissait comme l’action virile : de joyeux combats de tirailleurs, dans les prés où le sang tombait en rosée sur les fleurs. Pas de plus belle mort au monde (1).

Ernst JUNGER : Orages d’acier, 1920

(1) premier vers d’une chanson de soldats de la première guerre mondiale

TEXTE 2

Nos lignes sont ramenées en arrière. Il y a en face de nous trop de troupes fraîches anglaises et américaines. Il y a trop de corned-beef et de farine blanche de froment et trop de nouveaux canons, trop d'avions.

Quant à nous, nous sommes maigres et affamés. Notre nourriture est si mauvaise et faite de tant de succédanés que nous en devenons malades. Les industriels, en Allemagne, se sont enrichis, tandis que nous, la dysenterie nous brûle les intestins…

Notre artillerie est à bout de moyens; elle a trop peu de munitions et les tubes des canons sont si usés que leur tir n'est plus sûr et qu'ils envoient même leurs décharges sur nos propres soldats. Nous avons trop peu de chevaux ; nos troupes fraîches, ce sont des enfants anémiques qui ont besoin d’être ménagés, qui ne peuvent pas porter le sac, mais qui savent mourir, par milliers. Ils ne comprennent rien à la guerre, ils ne savent qu'aller de l'avant et se laisser canarder. Un seul aviateur s'est amusé à coucher sur le sol deux compagnies de ces recrues, avant qu'elles aient su comment s'abriter, au moment même où elles descendaient du train.

Erich Maria REMARQUE : A l’Ouest, rien de nouveau, 1928

TEXTE 3

Une fois qu’on y est, on y est bien. Ils nous firent monter à cheval et puis au bout de deux mois qu’on était là-dessus, remis à pied. Peut-être à cause que ça coûtait trop cher. Enfin un matin, le colonel cherchait sa monture, son ordonnance était parti avec, on ne savait où, dans un petit endroit sans doute où les balles passaient moins facilement qu’au milieu de la route. Car c’est là précisément qu’on avait fini par se mettre, le colonel et moi, au beau milieu de la route, moi tenant son registre où il inscrivait ses ordres.

Tout au loin sur la chaussée, aussi loin qu’on pouvait voir, il y avait deux points noirs, au milieu, comme nous, mais c’était deux Allemands, bien occupés à tirer depuis un bon quart d’heure.

Lui, notre colonel, savait peut-être pourquoi ces deux gens-là tiraient, les Allemands aussi peut-être qu’ils savaient, mais moi, vraiment, je ne savais pas. Aussi loin que je cherchais dans ma mémoire, je ne leur avais rien fait aux Allemands […] Je les connaissais un peu les Allemands, j’avais même été à l’école chez eux […] C’était une bande de petits crétins gueulards avec des yeux pâles et furtifs comme ceux des loups […] mais de là à nous tirer maintenant dans le coffret sans même venir nous parler d’abord et en plein milieu de la route, il y avait de la marge et même un abîme.[…]

J’avais envie de m’en aller, énormément, absolument, tellement tout cela m’apparaissait soudain comme l’effet d’une formidable erreur.

« Dans une histoire pareille, il n’y a rien à faire, il n’y a qu’à foutre le camp », que je me disais, après tout…

Louis-Ferdinand Céline : Voyage au bout de la nuit, 1932

QUESTIONS

1) Présenter les trois textes et leurs auteurs, en faire la critique historique, situer les deux premiers dans le déroulement de la guerre 1914-18, et dégager une problématique commune.

2) Texte 1 : Comment peut-on expliquer les sentiments de l’auteur ? Quelles furent les réactions des différentes catégories de la population dans les différents pays d’Europe devant les perspectives de guerre et comment ont elles réagi lors de la déclaration de celle-ci ?

3) Texte 2 : Comparer la situation des troupes américaines et des troupes allemandes. Pourquoi les troupes allemandes sont-elles épuisées ? Relever et expliquer les termes qui montrent que la guerre ne se passe pas seulement sur le front .

4) Texte 3 : Quel est le ton et le style du texte ? A quelle période de la guerre fait-il probablement référence ? Quels sont les sentiments de l’auteur vis à vis des Allemands ? Cet état d’esprit était-il très répandu dans l’opinion française ? L’attitude de l’auteur est-elle comparable avec celle des soldats des mutineries de 1917 ?

5 Quelles forces politiques allemandes ont prétendu que l’Allemagne n’avait pas été vaincue en 1918 mais

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