L Humanisme
Mémoires Gratuits : L Humanisme. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar phoebe1973 • 9 Avril 2013 • 2 914 Mots (12 Pages) • 657 Vues
INTRODUCTION
Notre époque a tendance à recouvrir la période d’un siècle et demi centrée sur l’an 1500 du nom de Renaissance auquel on joint habituellement celui d’Humanisme. Or il s’agit de mouvements artistiques et intellectuels qui n’ont touché qu’une infime élite dans des domaines somme toute très restreints.
I. QUE S’EST-IL DONC PASSÉ DE 1425 À 1575 ?
1. Les grandes découvertes
D’abord, il y a la formidable dilatation de l’espace connu, la découverte de la planète. Les Européens du XV° siècle n’ont pas fait les découvertes qui rendent possibles les grands voyages de découverte, mais ils les rassemblent et les utilisent comme personne n’a eu l’idée de le faire avant eux. Ainsi la boussole, due aux Chinois et l’astrolabe aux musulmans. On a besoin des deux pour la navigation hauturière. Le problème de la longitude ne sera pas bien résolu au XVI° siècle. Le gouvernail d’étambot est connu dès le XIII° siècle, mais on comprend alors qu’il permet d’augmenter indéfiniment la taille des bateaux. Les Portugais mettent au point pendant le XV° siècle la caravelle. Avec ce nouveau matériel, ils explorent les côtes africaines :
• Maroc : 1415
• Madère : 1419
• [Açores : 1427]
• Îles du Cap-Vert : 1434
• [Cap de Bonne-Espérance : 1488 (Barthélemy Diaz]
Dans la même direction, c’est Vasco de Gama qui, parti en 6/1497 arrive en 5/1498 à Calicut, en Inde. Mais un événement capital a eu lieu depuis 5 ans déjà : Christophe Colomb, parti le 3/8/92 arrive près de la Floride en 10/92, aux Bahamas, à Cuba, à St Domingue. Sans qu’il s’en doute, il a découvert le nouveau monde.
Après Colomb : John Cabot (Canada) Alvarez Cabral (Brésil) Amérigo Vespucci, qui donnera son nom au nouveau continent, et surtout [Magellan (1519-22] : le tour du monde fini par del Cano). Son tour du monde est en effet la première preuve de la sphéricité de la Terre. Les conséquences sont prodigieuses : ouverture vers l’Atlantique, prise de possession de ce continent, connaissance de la planète; l’Europe en même temps comprend sa petitesse et part à la conquête du monde.
Les Espagnols commencent la conquête du Nouveau Monde. Dès 1492, début du génocide volontaire et involontaire des Amérindiens. Début de la traite à grande échelle des Noirs africains pour remplacer les Indiens au travail forcé.
1521 : prise de Mexico par H. Cortès. Pizarro et Almagro dans l’empire inca. Début de l’Amérique latine, et de l’exploitation du continent pour l’or et l’argent.
On assiste à un extraordinaire déplacement des axes économiques de la Méditerranée qui entre en somnolence, vers l’Atlantique.
2. Les progrès techniques
L’imprimerie
Une autre révolution aux conséquences infinies est la naissance de l'imprimerie typographique
Là encore, des techniques existaient. Le papier, connu par l'intermédiaire des Arabes, est couramment employé au XV° siècle. Fabriqué à partir de chiffons, il est moins coûteux et remplace le parchemin. Dès le XIV° siècle, la xylographie se développe. Les matrices sont gravées en relief sur une planche de bois. Elles sont encrées et le papier est impressionné à l'aide d'une presse. L'invention des caractères mobiles est décisive. En bois, puis en plomb, ceux-ci permettent de composer un texte et peuvent être réutilisés. Leur emploi nécessite la mise au point d'une encre grasse. Jean Gutenberg, à Mayence, a le coup de génie d’utiliser à la fois des caractères mobiles de métal, ou types, une encre spéciale et une presse efficace. Le premier livre typographique imprimé, vers 1450, est une Bible. L'imprimerie se répand très rapidement en Europe. Jusqu'en 1470, seules 16 villes sont des centres d'édition. Partout les Allemands ont le monopole. De 1470 à 1480, l'imprimerie gagne de nombreuses cités d'Italie du Nord et des Pays-Bas. Après 1480, elle est présente dans toutes les grandes villes européennes.
C’est une véritable révolution du livre qui commence. Le public s'élargit bien que le livre reste encore coûteux. Le savoir, détenu jusque là par les gens d'Église, se répand, en ville, parmi les bourgeois, les nobles et les étudiants. Petites écoles, collèges* et universités se multiplient. Les étudiants disposent désormais de plusieurs éditions, des textes anciens. Ils peuvent comparer et critiquer les différentes traductions. Ils peuvent aussi s'affranchir de la tutelle professorale et penser par eux-mêmes. Ils n'ont plus besoin d'apprendre par cœur des informations accessibles dans les livres. Le livre donne une orientation nouvelle à la culture. Le lecteur a accès directement à des livres de piété et au texte de la Bible. Ainsi l'Église n'est plus la seule à diffuser la culture religieuse. Le livre imprimé devient un facteur de diversité intellectuelle par la diffusion d'idées dissemblables. Un auteur peut exercer, de son vivant, une influence sur ses lecteurs. Les autorités s'en inquiètent parfois, car la culture médiévale se trouve confrontée à des idées nouvelles.
L’artillerie
La guerre s’est considérablement transformée. L’artillerie, inventée au début du XIV° siècle par détournement de l’invention chinoise de la poudre, déjà efficace contre les murailles classiques, commence à être utilisée dans les batailles en rase campagne (la grande nouveauté de la bataille de Marignan est là !), et son rôle est décisif dans la bataille navale. Elle est suivie de l’artillerie portative. Les traditions, certes, se maintiennent. L’armure individuelle, pratiquement inefficace vers 1530, reste d’utilisation courante (il est vrai qu’aux Amériques elle a été probablement plus décisive que le canon). Les conséquences politiques sont fortes : nul féodal ne peut résister à l’argument majeur du canon. Les rois seuls sont assez riches pour utiliser cette arme nouvelle. Par ailleurs, comme cela coûte très cher, la question du budget devient primordiale. La puissance économique devient déterminante dans la guerre. Il faut compter : le XVI° siècle est placé sous le signe du quantitatif. Le développement des mathématiques va le montrer.
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