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Habitants du M'Zab

Étude de cas : Habitants du M'Zab. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  21 Mai 2012  •  Étude de cas  •  1 404 Mots (6 Pages)  •  1 092 Vues

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Habitats du M’Zab

Une architecture vernaculaire d'une impressionnante diversité

De l'architecture de la vallée du M’Zab (Algérie) aux cases Musgum duTchad et du Cameroun, en passant par l'étonnante ville de Uummanaq, au Groenland ou le village pueblo de Taos, au Nouveau Mexique, voici en quelques exemples d'alter architecture.

André Ravéreau, le signe du geste (Algérie)

Une longue histoire d’amour entre un homme et une architecture naît en 1949, lorsqu’André Ravéreau, architecte français, fait un voyage à Ghardaïa dans la vallée du M’Zab (Algérie). Architecte en chef des Monuments Historiques en Algérie de 1965 à 1971, André Ravéreau obtient le classement de la vallée du M’Zab au titre de patrimoine national et crée des ateliers chargés de gérer ce patrimoine, d’en recueillir l’héritage et d’en appliquer les leçons.

"Comme tout le monde, j’ai reçu la séduction de Ghardaïa avant d’en faire l’analyse. On a l’intuition que les choses possèdent un équilibre que l’on appelle esthétique, et cela avant de savoir ce qui crée cet équilibre… J’ai vu dans le M’Zab à la fois la rigueur que j’aimais chez Perret, dont j’étais l’élève, et les formes exaltantes que l’on trouve chez Le Corbusier", explique André Ravéreau.

Après une enfance passée en Normandie, André Ravéreau reçoit sa formation d’architecte à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-arts de Paris dans l’atelier d’Auguste Perret. Sa première réalisation est la restauration, en 1954, de deux villages sur l’île de Céphalonie en Grèce, touchés par un tremblement de terre.

La découverte du M’Zab et l’analyse de son architecture inaugurent ensuite pour lui une démarche qu’il appliquera à la tradition architecturale du bassin méditerranéen. Au cœur de sa réflexion, il observe que les précautions d’organisation de l’abri en Méditerranée sont fondées sur une unité d’intention : composer avec le milieu naturel, et en priorité avec le climat. Contrairement au milieu septentrional, qui invite à se défendre contre les caractéristiques du climat – le froid est une contrainte -, le milieu méridional mène à concevoir l’abri en tirant profit du climat, qui y est bénéfique. Or, aujourd’hui, l’architecture tend à se référer de manière générale aux principes de construction du monde occidental, qui se veut universel, quelles que soient les caractéristiques du milieu dans lequel elle s’établit.

La démarche d’André Ravéreau est fondée sur la prise en compte du savoir-faire architectural dans un milieu donné. Cette approche sera déterminante pour l’élaboration de ses projets et réalisations, tant au M’Zab qu’en Mauritanie, au Mali ou en Grèce.

Les cases Musgum ou cases obus (Tchad, Cameroun)

Bien que fascinante, étudiée par des spécialistes et reconnue par des voyageurs célèbres tels qu’André Gide, la culture musgum, ancienne et largement présente dans le nord du Cameroun où elle constitue un trait d’union avec le Tchad voisin, reste trop peu connue.

L’une des particularités de ce peuple est l’habitat qu’il a inventé : la case musgum, en forme d’obus. La case musgum, objet architectural unique, construit à la main, très résistant et de conception écologique, se présente comme une grande coupole parabolique. Cette case subsaharienne, spectaculaire par sa taille, peut atteindre dix mètres de hauteur et sept mètres de diamètre. Elle est constituée d’une mince paroi faite d’un savant mélange de terre argileuse mêlée à de l’herbe suksukyi et à des excréments de chèvre. La case musgum n’a aucun renfort structurel de bois, ce sont les motifs extérieurs, de petits contreforts de terre, qui contribuent à la tenue de l’édifice et servent d’échafaudage naturel pour permettre aux bâtisseurs de grimper jusqu’au sommet de la coupole, percé d’un conduit de ventilation susceptible d’être couvert pendant la saison des pluies.

Or cette architecture de terre qui constitue l’unité d’habitation des villages traditionnels appartient déjà en grande partie au passé. Au début des années 1990, elle n’existait quasiment plus que dans la mémoire collective. Sa technique n’était connue que de quelques anciens, les derniers maîtres bâtisseurs. Les Musgums délaissent en effet l’habitat traditionnel pour des cases préfabriquées en béton, plus résistantes aux conditions climatiques et plus faciles à construire. Pourtant, la case musgum est un exemple magnifique de ces "maisons respec-tueuses de la Terre", en voie d’extinction.

Uummanaq,

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