Biographie de Laurent Gbagbo
Thèse : Biographie de Laurent Gbagbo. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar boukan • 16 Mai 2015 • Thèse • 2 611 Mots (11 Pages) • 760 Vues
Laurent Gbagbo, né le 31 mai 1945 à Gagnoa, est un homme d'État, historien et écrivain ivoirien.
Longtemps opposant à Félix Houphouët-Boigny, il est élu pour un mandat de cinq ans en 2000, face à Robert Guéï, à la présidence de la République de Côte d'Ivoire, fonction qu'il occupe du 26 octobre 2000 au 4 décembre 2010 (jusqu'au 11 avril 2011 selon ses partisans). Son mandat est notamment marqué pendant plusieurs années par une crise politico-militaire qui coupe le pays en deux.
L'élection présidentielle de 2010, qu'il a repoussée à six reprises, l'oppose à Alassane Ouattara : à l'issue de ce scrutin, il est considéré comme battu par la Commission électorale indépendante et la quasi-totalité de la communauté internationale, mais déclaré vainqueur par le Conseil constitutionnel. Il refuse alors de quitter le pouvoir, ce qui entraîne une crise de plusieurs mois. Il est finalement arrêté par les forces d'Alassane Ouattara le 11 avril 2011 et incarcéré auprès de la Cour pénale internationale à La Haye depuis le 30 novembre 2011.
Sommaire [masquer]
1 Jeunesse
1.1 Famille
1.2 Formation
2 Militant politique
2.1 Opposant à Félix Houphouët-Boigny
2.2 Présidence Bédié
3 Présidence de la République
3.1 Écoles primaires et secondaires gratuites
3.2 Normalisation des factures
3.3 Abolition de la censure
3.4 Violences et discriminations ethniques
3.5 Dégradation des infrastructures et insalubrité urbaine
3.6 Amplification de la corruption
3.7 Crise politico-militaire
3.7.1 Accords de Marcoussis
3.7.2 Remises en cause des accords
3.7.3 Manifestations violentes
3.7.4 Accord de Ouagadougou
3.8 Élection présidentielle de 2010
3.8.1 Déroulement
3.8.2 Tensions après l’élection
3.8.3 Arrestation et détention
4 Incarcération à La Haye
5 Publications
6 Notes et références
7 Annexe
7.1 Bibliographie
7.2 Filmographie
7.3 Articles connexes
7.4 Liens externes
Jeunesse[modifier | modifier le code]
Famille[modifier | modifier le code]
Laurent Gbagbo est né le 31 mai 1945 à Gagnoa, en Côte d'Ivoire. Il voit le jour au sein d'une famille catholique modeste, originaire du village de Mama dans le grand-ouest ivoirien. Son père, Paul Koudou Gbagbo, est sergent de police1 et sa mère, Marguerite Gado, originaire du village bété de Blouzon, est ménagère. Son père est blessé et fait prisonnier par les troupes allemandes pendant la Seconde Guerre mondiale2 et est décoré à ce titre de la « reconnaissance de la Nation française » le 8 mai 20033,4.
Laurent Gbagbo est marié à Simone Ehivet, avec laquelle il a deux filles.
Il a un fils, Michel, d'un premier mariage avec la Française Jacqueline Chamois.
Formation[modifier | modifier le code]
Gbagbo commence ses études à l'école primaire publique Plateau, à Agboville, où son père exerce sa profession1.
Il obtient son baccalauréat de philosophie au Lycée classique à Cocody, en 1965, puis une licence d'histoire à l'université d'Abidjan en 1969. Il devient en 1970 professeur d'histoire au lycée classique d'Abidjan. Chercheur à l'Institut d'histoire, d'art et d'archéologie africaine (IHAAA) à partir de 1974, il est également titulaire d'une maîtrise d'histoire de la Sorbonne. Il soutient enfin, en juin 1979, une thèse de « docteur d'université » (grade qui pouvait être attribué à un étudiant n'ayant pas suivi les cours de DEA indispensables pour soutenir une thèse de « docteur d'État ») en histoire intitulée Les Ressorts socio-économiques de la politique ivoirienne : 1940-19605.
Militant politique[modifier | modifier le code]
Opposant à Félix Houphouët-Boigny[modifier | modifier le code]
Membre du Syndicat national de la recherche et de l'enseignement supérieur (SYNARES), ce syndicaliste actif dans les années 1970 est emprisonné à Séguéla et Bouaké de mars 1971 à janvier 1973. Devenu directeur de l'IHAAA en 1980, il se révèle lors des manifestations étudiantes du 9 février 1982, qui provoquent la fermeture des universités et des grandes écoles. C'est durant cette année que naît dans la clandestinité le futur Front populaire ivoirien (FPI).
Parti en exil en France en 1985, il cherche à promouvoir le FPI et son programme de gouvernement visant à lutter contre la dictature du Parti démocratique de Côte d'Ivoire, alors parti unique, à et promouvoir le multipartisme. Idéologiquement proche du Parti socialiste français, il se lie d'amitié avec Guy Labertit, membre du Parti socialiste unifié, du fait de son opposition à Félix Houphouët-Boigny.
Houphouët-Boigny s'inquiète de voir Gbagbo développer un réseau de contacts et trouve que « son remuant opposant serait beaucoup moins encombrant à Abidjan qu'à Paris »6. Fortement pressé de rentrer au pays6, Gbagbo retourne finalement en Côte d'Ivoire le 13 septembre 1988, Houphouët-Boigny ayant implicitement accordé son pardon en déclarant que « l'arbre ne se fâche pas contre l'oiseau »7. Devenu secrétaire général du FPI lors du congrès constitutif des 19 et 20 novembre 1988, il se présente à l'élection présidentielle du 28 octobre 1990 qui est marquée par la première candidature face à
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