Les alliances en Côte d’Ivoire ou « le Pacte de non agression »
Mémoire : Les alliances en Côte d’Ivoire ou « le Pacte de non agression ». Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar arsene225 • 11 Février 2015 • 1 239 Mots (5 Pages) • 925 Vues
ALLIANCES EN CÔTE D'IVOIRE
OU "PACTE DE NON-AGRESSION"
Les alliances en Côte d’Ivoire ou « le Pacte de non agression » sont un phénomène social en Côte d’Ivoire et partout en Afrique et qui autorise un groupe à plaisanter avec un autre groupe et à même injurier l’autre groupe sans risque de se voir agresser.
Lorsqu’il y a une alliance qui lie deux groupes ethniques, l’un peut empêcher un enterrement en déposant la feuille d’une plante sur le cercueil.
L’allié qui se trouve ainsi coincé sera obligé d’offrir à l’allié demandeur, tout ce qu’il exigera avant d’enterrer son proche.
Sur le site Internet : http://lautreafrique.blogspot.com/2010/12/les-alliances-inter-ethniques.html, il est indiqué que :
« Dans chaque ensemble d'alliance, il est censé avoir une ethnie chef qui domine sur les autres (esclaves). Ainsi, l'esclave est tenu d'exercer une hospitalité sans faille envers son chef, de lui apporter aide, secours et assistance en cas de nécessité, d'obtempérer à ses ordres et de satisfaire tous ses besoins, aussi frivoles soient-ils (d'ou parfois les brimades!). Cependant, une ethnie chef devient à son tour esclave d'une autre et ainsi de suite. Mais force est de constater que par ruse, chaque ethnie s'autoproclame chef et considère les autres comme esclave! Ainsi, seuls les garants de la tradition savent exactement quelle ethnie est chef et à son tour esclave d'une autre. Les alliances ethniques donnent occasion à des plaisanteries qui ont pour seul but l’autodérision puisque l’on doit accepter sans rancune le regard critique de l’agresseur sur sa propre culture. L'anecdote suivante illustre ce fait. J’ai assisté récemment à des obsèques dans un village Dan. Un vieil homme Yacouba y avait rendu l’âme et conformément à l’alliance, c’étaient des Sénoufos qui avaient creusé sa tombe la veille, gratuitement en plus. Le lendemain, au moment de l’inhumation, avant d’y faire descendre le cercueil l’on constata qu’un crapaud était pris au piège dans la tombe creusée par les fossoyeurs. L'un des Sénoufo y descendit, pour l'en faire sortir. Il tint la pauvre bête par la patte et déclara avec mépris : ‘‘Vous les Yacoubas-là, vous aimez tellement manger les crapauds, qu’un vieux crapaud est venu se cacher dans votre tombe. Je vous le donne. Prenez-le pour faire votre cuisine de ce soir !'' Sur ce, il lança le dit crapaud sur la famille éplorée, rassemblée pour l’inhumation. La famille laissa échapper des cris d’horreur et un fou rire s’empara de la foule. Ce geste détendit quelque peu l’atmosphère trop triste qu’imposait la cérémonie. En réalité, les Yacouba ne mangent pas les crapauds mais bien les grenouilles ! Mais les Sénoufos disent que c’est du pareil au même ! L’ultime avantage des alliances inter ethnique est qu’elles représentent un facteur de paix entre les différentes ethnies à cause du pacte de non-agression et d’assistance mutuelle qui les lient entre elles. C’est donc à juste titre que Boniface Batiana** a déclaré : ''Si la parenté à plaisanterie existait entre Tutsis et Hutus, il n’y aurait sûrement pas eu de génocide.'' L’idéal serait donc que le peuple ivoirien revienne sur cette tradition (peut-être un peu trop rustique, diraient-ils mais tout de même importante) afin de consolider l’amour et la tolérance inter ethnique en cette période sensible que traverse ce beau pays. »
Ainsi, il existe alliances entre :
Les Attié et les Dida
Les Attié et les M’batto
Les Attié et les Kroumen
Les Attié et les Bakwé
Les Abron et les Agni
Les Agni et les Baoulé
Les Abbey et les Abidji
Les Ano et les Senoufo
Les Ano et les Koyaka
Les Ano et les Djimini
Les Ano et les Baoulé
Les Ano et les Godé
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