Les Institutions Athéniennes : Reflet De La démocratie Athénienne
Commentaires Composés : Les Institutions Athéniennes : Reflet De La démocratie Athénienne. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar kalkbrenner24 • 26 Novembre 2014 • 2 926 Mots (12 Pages) • 1 388 Vues
Selon une formule empreinté au démocrate syracusain Athénagoras, « c’est en fait le grand nombre qui, une fois informé, prend les meilleures décisions ».
Vers la fin de l’époque archaïque, une nouvelle étape de l’histoire de la Grèce s’ouvre, avec l’apparition d’une nouvelle forme politique: la cité ou «polis». La cité est établi sur un territoire constituant avant tout une communauté de citoyens, elle forme un groupe permanent où le sens de la communauté civique y est fortement présent. Ce groupe est soumis à la volonté collective s’exprimant par la loi ou «nomos». En effet, l’apparition des cités en Grèce a contribué à développer une nouvelle conception de la loi, elle devient l’oeuvre humaine, n’ayant plus de reflet à connotation divine ou immortelle, le juste n’est plus synonyme de sacré mais revêt un sens légal car le légal n’est plus que l’opinion du moment. La loi perd donc en prestige mais ce renversement de valeur donne au citoyen la maîtrise d’une loi dans laquelle il détermine sa «Vérité». Cette conception de la loi permet la convergence du plus grand nombre de vérités similaires et est érigée en principe de gouvernement: le potentiel démocratique s’enrichit brusquement.
C’est au VIIIe siècle avant JC que le régime de la cité apparaît dans la Grèce antique, dominée par les propriétaires fonciers, l’aristocratie garde la main sur le droit et la justice, elle constitue un groupe puissant, notamment à Athènes, leurs membres se qualifiant d’«Eupatrides». Ainsi, toutes les tâches politiques sont assumées par l’élite de la cité, caractérisant un système oligarchique. Ce régime est vivement critiqués, car concentrant tous les pouvoirs, l’aristocratie se maintient dans les cités à l’intérieur des terres car l’économie y est principalement agricoles et reposant sur les propriétés foncières. Les cités commerçantes comme Athènes sont bien différentes car elles concentrent une bourgeoisie d’affaires réclamant une participation politique, s’opposant à l’hérédité de la vertu politique. Des revendications sociales viennent s’y ajouté, le petit peuple est ruiné et demandent l’abolition des dettes et une meilleure redistribution des terres car à cette époque, l’endettement entraîne la servitude. L’arbitraire et l’injustice des magistrats est dénoncés, pour y mettre un terme, une réforme des tribunaux donne à de simples particuliers, par leurs mérites et leurs ambitions, le pouvoir, investis d’une autorité sans limite, chargés de sauver la cité en fixant le droit, défenseurs des faibles contre l’oligarchie des propriétaires fonciers. Selon Platon et Aristote, leur pouvoir vient du peuple, ils servent le prestige de leur cité et ont l’adhésion du peuple, mais vivent comme des despotes. Qualifiée de «Tyrannie», cette étape intermédiaire dans l’instauration du régime de la cité classique, permet de ruiner les privilèges de l’aristocratie, ouvrant la voie à un système démocratique, mais cette forme de régime sera chassé par le peuple auquel elle a favorisé son émancipation.
Un mouvement réformateur, lancée à Locres vers -660 avant JC par Zaleucos, promulgue une législation écartant du pouvoir l’aristocratie de naissance pour la confier aux propriétaires. A Athènes vers -621 avant JC, Dracon met fin à l’arbitraires des juges en fixant les peines. Par la suite, Solon, met fin au monopole politique de l’aristocratie en ouvrant l’assemblée et les tribunaux à des classes moins aisées et créé notamment l’Héliée. La démocratie athénienne apparaît au début de l’archontat de Clisthène en 509, un Eupatride appuyé par le peuple, il restaure l’Ecclesia, mais son régime n’est pas parfaitement démocratique, l’Aéropage gardant son importance et les magistratures étant toujours occupés par les plus riches. C’est essentiellement sous Périclès, de 443 à 429 que la démocratie athénienne atteint son apogée, ayant eu le souci d’améliorer la condition des plus pauvres et permettant au peuple de monopoliser la participation aux affaires politiques. Cette nouvelle forme de régime démontre que le peuple mérite le gouvernement dont l’histoire l’a rendu maître, car des faiblesses résident dans cette démocratie fabriquée de toutes pièces par les athéniens.
Ainsi, une puissance infinie est reconnu à la démocratie avec tous les risques qu’elle implique, l’organisation des pouvoirs dans la cité athénienne s’inscrit-elle dans un souci de contrôle et de pondération du système démocratique ?
Il convient d’aborder le rôle majeur occupé par l’Ecclesia au sein d’Athènes (I) tout en observant l’importance des autres institutions dans l’accomplissement du processus démocratique (II).
I. L’Ecclesia, un organe décisionnel pillier de la Dèmokratia
Il s’agit de voir le règlement et la composition même de l’Ecclesia (A) et d’en analyser la souveraineté et l’exercice de cette dernière (II)
A. Structure et mécanismes de l’assemblée: un organe de gouvernement direct
La cité athénienne se définit elle-même comme «les Athéniens». La conception grecque de la démocratie est bien éloigné de sa conception contemporaine, ce serait dont une erreur juridique et historique d’analyser la démocratie athéniennes à travers le prisme de nos propres conceptions.
L’Ecclesia constitue un organe de gouvernement direct, on estime à 60.000 le nombre de citoyens actifs au sein de cette assemblée, mais c’est principalement l’absentéisme qui permet au système de fonctionner. Il n’y a pas de mandataire élus. En temps normal, l’assemblée ordinaire n’attire pas plus de 2.000 à 3.000 citoyens. Les plus assidus sont les habitants du centre ou des alentours, mais l’ordre du jour constitue un élément important dans la composition de l’assemblée, car il est connu à l’avance, on peut donc parler d’une rotation naturelle de la participation politique et non comme le signe d’un désintérêt civique ou d’une défaillance structurel de l’Ecclesia.
Sous Péricles, le peuple est convoqué quatre fois par prytanie, soit tous les neuf jours, garantissant ainsi l’indépendance de l’assemblée car leur convocation n’étant pas laissé à l’arbitraire du président, en cas d’urgence, des séances exceptionnelles sont toujours possibles. Les Athéniens se rassemblent dans le cadre de la Pnyx, amphithéâtre où le peuple participe aux assemblées. A la différence des assemblées contemporaine, l’individu est isolé et entouré uniquement de ses compagnons, le cadre hétérogène de la tribu rend impossible
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