Le texte théâtral est-il suffisant en lui-même pour monter un spectacle ?
Recherche de Documents : Le texte théâtral est-il suffisant en lui-même pour monter un spectacle ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar oddetaaa • 13 Janvier 2013 • 1 258 Mots (6 Pages) • 1 545 Vues
Le texte théâtral est-il suffisant en lui-même pour monter un spectacle ?
Le théâtre occupe une place particulière parmi les genres littéraires, puisque tout en appartenant à la littérature, c’est également une forme de spectacle particulièrement vivante. En effet, le théâtre est une écriture destinée à être représentée. Mais, dès lors, on peut se demander si ce texte est suffisant en lui-même pour monter un spectacle. Dans un premier temps, nous verrons que le texte contient les bases de la mise en scène, puis dans un second temps, nous verrons le rôle du metteur en scène et les moyens dont il dispose pour mener à bien son interprétation du texte.
Le texte théâtral contient les bases de la mise en scène. Des indications pour la représentation sont ainsi glissées à l’intérieur même des dialogues. Par exemple, dans le Misanthrope, Célimène demande « des sièges pour tous », cela sous-entend des accessoires, des laquais et les déplacements de ces derniers. Mais la grande majorité des indications scéniques sont données sous forme de didascalies.
Les didascalies sont très importantes pour le comédien et le metteur en scène : qu’elles soient internes (dans le texte) ou externes (avant le texte), elles donnent des indications utiles pour la mise en scène.
Tout d’abord, les didascalies montrent le découpage des pièces en actes et en scènes, et servent à indiquer qui doit parler, elles distribuent la parole.
Les didascalies internes permettent de savoir les attitudes des personnages (« sévère », « exaspérée », « amusée »), leurs émotions (« brusquement ému »), le ton de leurs répliques (« gentiment », « ironiquement »), à qui s’adresse le personnage (« à Nérine »), leurs déplacements sur scène (« elle s’approche de lui », « elle sort », « reculant »), leurs actions et leurs gestes (par exemple dans la Nuit de Valognes, on sait que Sganarelle fume la pipe).
Les didascalies externes sont de précieuses indications pour monter le décor (« le salon d’un château [***]de province » dans la Nuit de Valognes, « une place devant un château » dans On ne badine pas avec l’amour), pour décrire les costumes (« La Comtesse entre en habits rouges »), et dans certaines pièces plus modernes, on a même des indications sur l’éclairage... Ces types de renseignements sont peu nombreux dans les pièces classiques, alors que les pièces récentes intègrent une bonne partie de la mise en scène dans le texte, tel la Nuit de Valognes.
Le texte, dont les didascalies, constitue donc une part importante de la mise en scène. Mais les didascalies peuvent également être des contraintes pour monter la pièce. Au début de la Nuit de Valognes, on apprend que la pièce se déroule dans un lieu sale, inspirant une atmosphère glauque. Ceci est assez complexe à mettre en scène, et c’est un défi pour le metteur en scène et les décorateurs pour rendre « la froide obscurité de la plaine normande ».
De plus, dans des textes de théâtre classique (Molière, Marivaux), les didascalies sont très peu nombreuses, voire absentes et ne servent qu’à donner que quelques indications de déplacement (« se retirant vers le fond du théâtre », « accourant à Julie » dans le texte de Molière). De plus, il n’y a aucun renseignement concernant le décor.
Les didascalies, bien qu’utiles, sont parfois contraignantes par certains aspects. Parfois, elles sont même carrément absentes du texte. Le fait d’avoir un manque de didascalies, ou certaines difficiles à mettre en scène peut être une gêne, mais cela laisse plus de créativité pour le metteur en scène. Nous allons donc maintenant voir le rôle du metteur en scène pour monter une représentation.
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Si l’on se bornait aux indications de l’auteur, les reprises d'une même pièce manqueraient d'originalité
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