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Le Bangladesh confronté aux aléas et aux risques.

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Par   •  12 Octobre 2019  •  Cours  •  3 556 Mots (15 Pages)  •  1 276 Vues

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 Le Bangladesh confronté aux aléas et aux risques.

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Doc. 3 : Catastrophique marée noire au Bangladesh

« Une marée noire ravage un trésor mondial de la biodiversité dans l’indifférence de la communauté internationale. La plus grande forêt de mangroves du monde, inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco, un écrin de nature exceptionnel, est en train d’être recouverte par une couche visqueuse de pétrole. Problème : cette marée noire se déroule au Bangladesh, pays où les catastrophes sont si fréquentes qu’elles passent inaperçues.

Mardi 9 décembre matin, un navire a heurté un pétrolier, au sud du Bangladesh, dans la région protégée des Sundarbans, dans le delta du Gange, à l’endroit même où les mangroves s’étendent sur plus de 10 000 km². Depuis quatre jours, les 350 000 litres de pétrole se dispersent dans les lagunes, souillant déjà près de 50 km².

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   « C’est une catastrophe écologique qui aura des effets durables sur l’écosystème si fragile et unique des Sundarbans » s’inquiète Abdullah Harun Chowdhury, professeur de sciences environnementales à l’université de Khulna, la région où la catastrophe a eu lieu. Lors de la marée descendante, le pétrole se dépose sur les troncs et les branches des mangroves qui, privées d’oxygène, risquent de mourir. Il se répand ensuite sur les fonds boueux des lagunes, asphyxiant faune et flore.

Lorsqu’elles restent à la surface de l’eau, les nappes empêchent la lumière d’entrer dans l’océan, surtout à cette période de l’année où les journées sont courtes, provoquant la disparition du plancton dont se nourrissent les poissons. « C’est toute une chaîne alimentaire qui est brisée et tous les animaux, des crevettes aux tigres, vont être affectés », explique M. Chowdhury.

     Les Sundarbans sont aussi un garde-manger pour des millions d’habitants. La marée noire va affecter directement 200 000 villageois qui y chassent, y récoltent du miel ou y pêchent. D’autres viennent justement à la mi-décembre ramasser les larves de crevettes et des œufs de poissons pour les transporter jusque dans leurs élevages aquacoles, un peu plus au nord. La mangrove nourrit ses habitants, tout comme elle les protège. En cas de cyclone, elle brise les vagues géantes qui peuvent engloutir des villages entiers.(…) C’est aussi dans cette région que le Bangladesh veut construire une centrale à charbon. Des universitaires, des défenseurs de l’environnement et l’Unesco s’inquiètent des ravages que le transport de ce combustible fossile des plus polluants pourrait causer sur l’environnement fragile des Sundarbans. Le gouvernement du Bangladesh n’a toujours pas pris sa décision. »

www.lemonde.fr, publié le 13 décembre 2014.

Doc. 4        « Au niveau local, les catastrophes et l’évolution climatique poussent les individus à différentes stratégies d’adaptation ou de survie. Nous pouvons citer ici un exemple problématique : la déforestation qui est devenue une stratégie de survie pour des centaines de villages. Sur le plan économique, la zone côtière de 720 km, joue un rôle primordial au Bangladesh grâce aux transports maritimes. Les eaux côtières sont aussi une source importante de pêcheries marines. Le principal moyen de subsistance dans la zone du delta des Sundarbans est la pêche, avec plus de 60% des personnes actives dans ce secteur. Jusqu’à aujourd’hui l'élevage de crevettes a été une activité très lucrative*. Mais ces secteurs (transports, commerce et pêche) sont tous menacés par les catastrophes et le changement climatique.

        En souhaitant développer toujours plus l’industrie et les pêcheries, les impacts des catastrophes telles que les cyclones et la montée du niveau des mers sont exacerbés. La déforestation des forêts de mangrove aux Sundarbans est entrainée par les entreprises de crevettes et de crabes qui sont une source importante de l'économie du pays tout comme le développement du papier journal. Mais cette zone précieuse des Sundarbans est aussi caractérisée par la présence d’un écosystème marin tropical comprenant marécages, marais et mangroves considérés comme un foyer pour les espèces et comme une barrière naturelle protectrice contre les catastrophes. »                                                *lucratif = qui rapporte beaucoup d’argent.

D’après C. Raillon, rapport du groupe « Urgence réhabilitation Développement » sur les catastrophes climatiques au Bangladesh, juin 2010.

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Deux photograhies de mangrove dans la région des Sundarbans

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Doc. 5 : La fourmilière terrestre a beau compter 7 milliards d’individus, la moitié d’entre eux semblent s’être entassés au Bangladesh, dont la superficie équivaut environ au quart de la France métropolitaine.

La capitale, Dacca, est si surpeuplée que des sans-abri colonisent tous les jardins publics et les trottoirs. Quelque 15 millions de personnes, souvent coincées dans les embouteillages, envahissent les routes et les ruelles humides. (…)

Alors imaginez à quoi ressemblera le Bangladesh en 2050, quand sa population aura atteint les 220 millions d’individus et qu’une grande partie de son territoire actuel sera submergée. Ce scénario s’appuie sur deux données prévisionnelles : une croissance démographique qui, même maîtrisée, se traduira par la naissance de millions de Bangladais dans les prochaines décennies, et une élévation du niveau de la mer de plus ou moins 1 mètre d’ici à 2100, due au réchauffement climatique.

Une telle situation pourrait entraîner le déplacement de 10 à 30 millions de résidents de la côte sud, ce qui contraindrait les Bangladais à s’entasser encore davantage ou à fuir le pays.  (…)

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Si certaines zones de la région du delta réussiront peut-être à suivre le rythme de la montée des eaux, grâce au dépôt de sédiments rehaussant le rivage, d’autres régions seront sans doute submergées.

Les Bangladais (…) ont vu le niveau de la mer s’élever, la salinité contaminer les aquifères côtiers, les inondations devenir plus destructrices et les cyclones plus ravageurs : toutes ces perturbations sont liées au dérèglement climatique de la planète.

   En mai 2009, les habitants de Munshiganj, un village de 35 000 âmes situé sur la côte sud-ouest, ont eu un aperçu de ce que provoquera une hausse drastique du niveau de la mer. Ce matin-là, le cyclone Aila menaçait au large. Soudain, ses vents de 110 km/h poussèrent une vague géante vers le littoral. L’eau finit par se retirer, laissant des centaines de cadavres et des milliers de sans-abri sur le rivage. [Certains Bangalais] décidèrent de retrousser leurs manches et de reconstruire Munshiganj. Mais des milliers d’autres villageois préférèrent recommencer leur vie à zéro dans des villes de l’intérieur, comme Khulna et Dacca. 

  Des milliers de migrants arrivent à Dacca chaque jour, fuyant les inondations au nord et les cyclones au sud. Beaucoup échouent dans le bidonville surpeuplé de Korail. La ville, qui dénombre déjà plusieurs centaines de milliers d’habitants, n’est plus en mesure d’accueillir de nouveaux arrivants. Elle peine encore à fournir les services et les infrastructures les plus élémentaires à sa population. (…)  Au Bangladesh, le réchauffement climatique menace désormais des villages de l’intérieur. Il pourrait dérégler les cycles naturels des précipitations, notamment les pluies de la mousson et les chutes de neige du Plateau tibétain qui alimentent les principaux cours d’eau du delta.                                                                        www.nationalgeographic.fr/ 9 novembre 2017.

 Aménagements, transformations et « stratégies » face aux aléas et aux risques.

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