La vision de l'agriculture

Dissertation sur la sociologie des agriculteurs.

Dans la mesure où notre société fonctionne par représentation de la population par des dirigeants incarnant l’autorité et que les spécialisations ont mené à des professions bien précises, il est normal qu’experts et dirigeants prennent des décisions pour autrui. Seulement il serait illusoire de penser que les représentants politiques représentent parfaitement leur population et que les experts savent tout. Nous essaierons donc ici de présenter ce qui nous semble mettre la distance entre les véritables besoins des habitants, en lien avec leur environnement, et la décision des individus au pouvoir.

Tout d’abord, il semble opportun de souligner la diversité qui existe au sein d’une population d’habitants. Que ce soit à travers les idéaux environnementaux, les régimes alimentaires, les biens de consommations, il existe aujourd’hui un vaste choix pour presque tous les sujets. Cela met en exergue les différences de vécus, de perceptions et de désirs des habitants d’un territoire. Or, les lois et les projets d’ingénierie ne sont pas à la carte et concernent l’ensemble des personnes. On peut dès lors sentir qu’il ne peut y avoir de consensus absolu entre des décisions pour le collectif et le collectif. Nous pouvons donc déjà postuler, que meme si les autorités et experts connaissaient exactement les besoins de leurs administrés, ils ne pourraient de toute facon pas tous les satisfaire en meme temps. On peut notamment penser à des situations où des avis liés à l’environnement sont radicalement opposés : par exemple les chasseurs versus les promeneurs et défenseurs des animaux. Face à une décision, on aura donc souvent l’impression de ne pas etre pleinement pris en compte et cela semble difficilement réalisable, meme en supposant l’omniscience des dirigeants.

Deuxièmement, on peut aussi supposer que les autorités et experts ne savent tout simplement pas quels sont les besoins de tous les habitants, de par leurs différences socio- professionnelles, culturelles etc...Des outils sont malgré tout mis en place pour se saisir de ces besoins « cachés » avec les consultations citoyennes en amont des grands projets et des récentes conventions citoyennes. Cependant on se heurte à la pénétration plus ou moins efficace de ces dispositifs dans la population, certaines pouvant être réfractaires ou dont l’avis est moins accessible pour diverses raisons. Ce problème est d’autant plus présent avec le phénomène de

« reproduction des élites » : la partie dirigeante de la population n’est finalement pas représentative des disparités de celle-ci et tend à l’être de moins en moins.

Pour conclure, nous avons évoqué certains obstacles à la pleine prise en compte des besoins des habitants par les autorités et experts, dont certains paraissent inévitables : non-

omniscience des dirigeants, impossibilité à satisfaire tout le monde en même temps lors d’une décision pour le collectif. Ces problèmes apparaissent insolubles mais on peut tendre à les diminuer par divers moyens : consultations citoyennes, démocratie participative, accès aux hautes études pour tous les groupes sociaux, concertation, co-décisions...

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