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La capitale de l'empire du Mali

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Par   •  17 Mars 2015  •  3 263 Mots (14 Pages)  •  898 Vues

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L'empire du Mali s’étendait entre le Sahara et la forêt équatoriale, l'océan Atlantique et la boucle du Niger soit sur les actuels Mali, Burkina Faso, Sénégal, Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Mauritanie et une grande partie de la Côte d'Ivoire[1].

Il était un carrefour important entre les peuples nomades du Sahara et les peuples de l'Afrique noire équatoriale.

Son économie reposait sur l'agriculture, l'artisanat, l'exploitation des mines d'or, la ventes des esclaves et le commerce de l'ivoire vers le bassin méditerranéen.

§Capitale de l'empire du Mali[modifier | modifier le code]La capitale de l'empire du Mali était Niani actuellement un petit village situé en République de Guinée, plus précisément dans la préfecture de Siguiri dans l’extrême Nord-Est du pays.

§Les sources relatives à la capitale du royaume du Mali[modifier | modifier le code]Il existe plusieurs types de sources qui nous renseignent sur la capitale.

§Les sources écrites des géographes arabes et des Tarikh[modifier | modifier le code]Pour la période de l'apogée du royaume (XIIIe-XVe siècle) nous disposons des récits de trois géographes et voyageurs arabes. Tout d'abord al-Umari[2] (1301-1349) nous livre des informations sur la ville qui datent d'avant 1340 par le biais d'un informateur. Le géographe suivant est Ibn Battûta (1304-1368). Sa relation est la plus importante concernant l'histoire du royaume du Mali en général. C'est le seul à s'être rendu dans le Sahel au cours d'un voyage débuté en février 1352 et achevé en décembre 1353. Il séjourna huit mois dans la capitale et nous donne des informations très précises sur la structure de la ville. La description de son trajet pour s'y rendre comporte de nombreuses zones d'ombre et demeure le point le plus interprété par l'historiographie[3]. Enfin le dernier grand auteur pour cette période est Ibn Khaldoun (1332-1406) qui a recueilli des informations depuis le Caire. Notons que les traductions et des éditions des manuscrits, quand elle nous le donne, comporte toutes un nom différent pour désigner la capitale.

On retrouve le même problème dans les chroniques (Tarikh) du XVIe et XVIIe siècle, respectivement le Tarikh es-Soudan d'Abderrahmane Es Saâdi et le Tarikh el-fettach de Mahmud Kati qui retracent l'histoire de l'empire du Songhay mais accorde une petite place à l'histoire royaume du Mali. Ainsi finalement pour le nom de la capitale nous disposons de plusieurs traductions et vocalisations pour le nom de la capitale (Malli, Byty, Bini, Bani, Yani', liste non exhaustive). Dès lors tous ces noms renvoient-ils au même lieu ou désignent-ils la même capitale ?

§Les sources orales et archéologiques[modifier | modifier le code]Il n'est pas exact de parler de sources archéologiques pour la capitale puisqu'à ce jour elle n'a pas été encore retrouvée. Cependant plusieurs sites apparaissent dans l'historiographie. Niani-Madugu, Mani-Koura ou Mali-Tombo, et enfin Niani, petit village près du fleuve Sankarani dont le site archéologique a été fouillé lors de trois campagnes en 1965, 1968 et 1973. Ce dernier site fait l'objet d'un développement ci-dessous.

Enfin le dernier type de source concerne les traditions orales, récits formalisés dont la transmission est assurée par la caste des jeli déjà présente sous le royaume du Mali et toujours présente dans certains villages du Mali aujourd'hui, dont le plus connu est Keyla.

§Les premières hypothèses (1841-1912)[modifier | modifier le code]Cooley [4], géographe anglais, est le premier à émettre en 1841 une hypothèse sur la capitale. Il la situe près du village de Samee, près du fleuve Joliba. Binger, officier français qui traversa le Sahel, donne en 1892 une localité toute différente, le site de Nianimadougou, près de Yamina. Ces hypothèses ont en commun la rive gauche du fleuve Niger. Elles n'ont pas été reprises par l'historiographie[5]. C'est Maurice Delafosse qui le premier donne une vraie consistance au sujet. En 1912, dans son ouvrage Haut-Sénégal-Niger il donne raison à Binger dans un premier temps, avant de s'orienter vers une nouvelle hypothèse qui s'est imposée comme un paradigme sur la question.

§Niani est la capitale du Mali (1923-1958)[modifier | modifier le code]C'est la période où les publications sur la question de la capitale atteignent leur apogée. Les administrateurs coloniaux, Delafosse tout d'abord, puis Vidal et Gaillard par la suite, établissent, par une série d'articles, un lien formel entre le nom de Niani du site près du Sankarani, et le nom présent[Quoi ?][pas clair] dans les sources écrites. Un paradigme s'est formé et il est clairement un lien causal fort des fouilles archéologiques qui se sont opérées à Niani.

§Les campagnes archéologiques à Niani (1965-1973)[modifier | modifier le code]Le Polonais Filipowiak a mené les campagnes de fouilles sur ce site. Il a été assisté du spécialiste de l'histoire du Mali, D. T. Niane et entretenait une correspondance avec Raymond Mauny le spécialiste français du Soudan médiéval, professeur en Sorbonne. À l'issue des fouilles il a publié en 1979 un ouvrage qui présente les conclusions de ses travaux, Études archéologiques sur la capitale médiévale du Mali. Il y affirme avoir trouvé la capitale du royaume du Mali.

La remise en cause des résultats de Filipowiak arrive vite. En effet, les conclusions de ses travaux sont connues avant la sortie de son livre. Meillassoux et Hunwick, en reprenant l'itinéraire d'Ibn Battuta propose de nouvelles localisations. Mauny avant eux[6] avaient pointé les contradictions des écrits de Filipowiak avec les résultats des analyses au carbone 14.

§Vers la remise en cause du site de Niani comme capitale, le renouvellement des hypothèses[modifier | modifier le code]Face à cette impasse des tentatives de retrouver la capitale à l'âge d'or, les historiens se tournent vers la capitale primitive (Conrad, Greenn) et utilisent désormais des termes plus neutres, comme cour des Mansa ou cour royale des Mansa, pour supplanter le terme de capitale étant donné que les dernières hypothèses tendent à envisager le caractère mobile ou nomade de la cour entre plusieurs villes (idée véhiculée par la communauté historienne anglo-saxonne[7]). La question reste donc en suspens, les sites ayant été étudiés n'ayant pas donné de résultats probants. La capacité heuristique du travail des sources

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