La Méditerranée
Commentaire d'oeuvre : La Méditerranée. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar oreo13131 • 24 Avril 2015 • Commentaire d'oeuvre • 480 Mots (2 Pages) • 544 Vues
Ce qui se passe en Méditerranée est un drame immense, mais largement prévisible. Et l’accélération de la crise humanitaire augure d’une catastrophe plus grande encore. Selon certaines estimations, un million de réfugiés pourraient se presser cette année sur les côtes libyennes. L’arrivée de Daech dans ce paysage dévasté n’arrangera évidemment rien, comme l’a montré l’assassinat de 28 chrétiens éthiopiens, accompagné d’une mise en scène ignoble. Mais la noyade de 800 malheureux naufragés a provoqué une réelle prise de conscience. L’Italie demande de l’aide. Le pape François, qui avait dénoncé dès le début de son pontificat la « mondialisation de l’indifférence », rappelle que les migrants « sont des hommes et des femmes comme nous, des frères qui cherchent une vie meilleure ». Il supplie la communauté internationale d’agir « avec décision et rapidité ». Les dirigeants européens devaient se réunir ce jeudi 23 avril pour en parler.
Il était temps ! Car jusqu’à présent, l’Italie a été laissée bien seule. Sa marine et ses ONG, très souvent catholiques, sauvent des centaines de vies sans distinction de nationalité ou de religion. Les habitants de Lampedusa ou de Sicile font face, comme ils peuvent. Pendant ce temps, l’Union européenne se détourne. Elle a torpillé l’organisation du sauvetage – Mare Nostrum – pour se contenter d’une opération de police aux moyens limités, le fameux Triton. L’Europe « fatiguée » dont a parlé le pape au Parlement de Strasbourg ne veut pas de ces jeunes femmes et jeunes hommes pleins d’énergie, de courage, d’espérance. Les drames de ces derniers jours montrent que cette politique se solde à la fois par un échec policier et par une faillite morale. On n’a évité ni l’immigration massive ni la honte collective.
La France est une puissance maritime, une des rares au monde capable de se projeter sur tous les océans, même si les moyens de notre marine ont considérablement diminué ces dernières années. Surtout, notre pays a été largement impliqué dans le drame libyen par ce qu’il faut bien appeler l’aventurisme stratégique de Sarkozy. En faisant tomber le dictateur, on a aussi tué le garde-côte. Un bel exemple de politique de gribouille. Puis, sous Hollande, la France s’est égarée en vaines paroles, misant à tort sur la chute d’Assad, puis sur sa punition, puis sur… sur quoi, au fait ?
Après tant d’erreurs, nous n’avons plus guère de moyens pour agir à la source. Du coup, le débat sur la politique migratoire et sur le droit d’asile, pour fondé qu’il soit, devient presque vain. En réalité, nous n’avons pas le choix. Ou nous n’avons plus, sauf à nous doter de moyens de protection d’un coût énorme et d’une grande violence, les moyens d’un autre choix. Nous devons, tout simplement, prendre notre part de responsabilité. Il faut intervenir sur le plan humanitaire pour des raisons simples, évidentes. Parce que la Méditerranée est notre mer. Parce que nous sommes des êtres humains.
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