François Premier
Dissertation : François Premier. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertations12 • 13 Mars 2013 • 624 Mots (3 Pages) • 829 Vues
Il est rare qu'un cardinal entre favori au conclave pour en sortir pape. Si le cardinal Bergoglio a réussi cette performance, c'est parce qu'il s'est imposé comme l'homme de la situation, à la fois comme Latino-Américain, premier pape du genre, mais aussi comme jésuite très intelligent, grand pasteur, qui saura tenir la barque de Pierre avec finesse et fermeté.
Il n'est pas d'une grande santé. En 2005, déjà pressenti, il aurait refusé de se laisser porter par des votes qui auraient eu, de toute façon, du mal à contrer l'élection de Benoît XVI. Il est bien possible que ce retrait ait évité un affrontement, ce qui avait précipité la conclusion de ce conclave, l'un des plus courts de l'histoire récente de l'Église.
Son accession est donc une grande surprise, mais elle est le signe que les cardinaux ont choisi un compromis entre trois facteurs: un Latino-Américain, quelqu'un apte à gérer des dossiers difficiles. Mais, surtout, un prélat qui n'a rien à perdre, vu son âge, 76 ans. C'est aussi le grand retour des jésuites à la papauté, ce qui est aussi une grande tradition de l'Église. Mais le nouveau Pape retrouve entier l'immense chantier de l'évangélisation. Les compteurs sont au rouge à peu près partout. En Europe, avec un vieillissement accéléré du clergé et une chute à prévoir de la pratique religieuse dans les vieux bastions comme la Pologne et l'Italie, mais avec un renouveau inattendu parmi une jeune génération aussi minoritaire que décidée. En Afrique, le catholicisme est en expansion, mais l'islam également, tout comme le protestantisme évangélique. En Asie, idem, l'expansion existe dans les pays touchés par le christianisme, tout reste à faire encore pour une religion perçue comme étrangère à la culture dominante. En Amérique, il s'agit de retrouver un second souffle. Au sud, pour reprendre la main sur les évangéliques protestants qui ont courtisé les classes les plus pauvres, déroutées par les errements de la théologie de la libération - catholique, et de gauche, importés d'Europe, de France et de Belgique notamment - des années 1980. Une dérive idéologique qui se paye très cher aujourd'hui. En Amérique du Nord, il s'agit de repartir après la longue crise des prêtres pédophiles. Elle est aujourd'hui en partie traitée, mais elle a fait beaucoup de ravages. C'est donc la confiance qu'il faut maintenant rétablir. Au Moyen-Orient, enfin, c'est un christianisme historique, mais très vivant, qu'il faut soutenir avant qu'il ne soit submergé par la montée d'un islam agressif et numériquement supérieur.
Renouer le fil populaire de la papauté
Plus globalement, et après le pontificat relativement «intellectuel» de Benoît XVI, ce nouveau Pape a aussi été choisi pour sa capacité de contact avec le plus grand nombre. Les cardinaux ont en effet pensé nécessaire de renouer le fil populaire de la papauté, dans le style Jean-Paul II, mais aussi dans la filiation de Jean XXIII et de Jean-Paul Ier. Une papauté simple, accessible. Mais cela reste un défi, car un nouveau style reste à inventer.
À côté de ces trois raisons fondamentales - réforme de la curie, évangélisation, style de papauté - le Pape
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