Dans quelle mesure le congrès de Bad Godesberg représente-t-il un tournant important dans l’histoire du socialisme allemand ?

Au lendemain de la seconde guerre mondiale, suite aux échecs successifs du parti social-démocrate (le SPD), aux élections fédérales de RFA, les socialistes allemands décident de rénover leur programme politique. Le nouveau programme du parti est adopté en 1959 au cours du congrès de Bad Godesberg qui réunit les élus socialistes, dont les principaux dirigeants du parti : Erich Ollenhauer, Willy Brandt, et Herbert Wehner.

Le premier document est extrait du programme du SPD, rédigé au cours du congrès de Bad Godesberg le 15 novembre 1959. Le second document est extrait d’un article de presse écrit par René Payot et parut dans le Journal de Genève le 19 novembre 1959, il traite du nouveau programme politique du SPD.

Dans quelle mesure le congrès de Bad Godesberg représente-t-il un tournant important dans l’histoire du socialisme allemand ?

Le nouveau programme politique du parti socialiste allemand, voté au cours du congrès de Bad Godesberg, montre la nouvelle ligne directrice adoptée par le parti. Celui-ci, dans le contexte de la guerre froide et au vu des dérives du communisme à l’Est, souhaite se dissocier clairement de l’idéologie marxiste, c’est à dire de l’idéologie révolutionnaire des communistes, pour adopter définitivement une idéologie réformiste jugée plus démocratique.

C’est d’ailleurs l’un des principaux objectifs du congrès : réaffirmer le caractère démocratique du SPD.

En effet, selon ses membres “le socialisme ne se réalisera que par la démocratie” et réciproquement “la démocratie ne s’épanouira que par le socialisme”.

C’est à ce niveau que ce fait la critique du communisme, ce mouvement est accusé d’être antidémocratique et d’être un parti totalitaire, les communiste souhaitant “instaurer la dictature de leur parti”. Les socialistes leur retirent ici leur droit de se prévaloir “d'ascendance socialiste.

Pour se démarquer des communistes, les socialistes du SPD réaffirment ne vouloir défendre que l'intérêt du plus grand nombre arguant que “l'intérêt de la communauté doit rester au-dessus de l’intérêt individuel”. A ce titre, les socialistes se redéfinissent, ils ne sont plus seulement le parti des travailleurs ouvriers, mais celui du peuple allemand dans son ensemble.

L’éloignement du SPD avec les extrémistes de gauche et l’acceptation de certaines valeurs capitalistes telle la recherche du profit ou du pouvoir, permettent au SPD de rester un acteur important de la vie politique en RFA.

Néanmoins, cela aura des répercussions sur leur image car une part de l’électorat leur reprochera ce tournant politique à droite, de même ils seront moqué par certains hommes politiquement à droite, tel le libéral René Payot, voyant dans ce revirement du SPD l’apogée du capitalisme.

Un article de presse analyse généralement les faits examinés d’un point de vue neutre, ce n’est pas le cas ici. En effet, le journaliste nous semble rapidement être politiquement plus à droite que le SPD, dont il critique les doctrines originelles qu’il déclare être “poussiéreuses”. Il apparaît qu’il critique en fait les liens qu’elles avaient

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