Comment dans un contexte de guerre, l'antisémitisme nazi va t-il évoluer et se radicaliser pour se transformer en génocide juif ?

« Aujourd'hui, une fois de plus j'aimerai me montrer prophète ; si la finance juive internationale en Europe et hors Europe parvenait à jeter une fois de plus les peuples du monde dans une guerre mondiale, le résultat ne sera pas la bolchevisation de la Terre et donc la victoire du judaïsme, mais l'extermination de la race juive ». C'est en ces termes qu'Hitler, sept mois avant le déclenchement de la seconde guerre mondiale, dans un discours prononcé le 30 janvier 1939 devant le Reichstag, tint à prévenir les juifs et le monde de sa détermination. L'application de ces propos ne fut pas immédiate, l'enchaînement pas sans soubresauts.

Entre 1939 et 1945, l'Allemagne nazie aidée par de nombreux complices a fait assassiné près de six millions de juifs européens face à un silence quasiment complet du monde. Elle a manqué de temps pour détruire l'ensemble du peuple juif comme elle l'avait décidé. Telle est la réalité du génocide juif, plus connue sous la Shoah en hébreu. Le génocide se définit comme une destruction systématique et intentionnel d'un groupe humain en tant que tel pour des raisons ethniques ou religieuses. Le génocide juif commence véritablement en 1941 cependant, il convient de remonter à l'année1933, ainsi le génocide juif couvre les années 1933 à 1945.

Les annexions hitlériennes de 1938 d'abord, puis les victoires faciles de l'Allemagne en 1939-1940, et surtout la guerre menée contre l'URSS en juin 1941 ont jeté sous la domination allemande la grande majorité du peuple juif européen. Comment dans un contexte de guerre, l'antisémitisme nazi va t-il évoluer et se radicaliser pour se transformer en génocide juif ?

Dans un premier temps, il convient de s'intéresser à l'expulsion légale des juifs en territoire allemand de 1933 à 1939. Ensuite la politique chaotique sera abordée de 1939 à 1941 avant de se concentrer enfin sur la Solution finale qui commence à partir de 1941.

Les archives rapportent que le régime nazi n'a pas envisager de suite l'éradication du peuple juif. De 1933 à 1939, sa politique visa surtout à exclure les juifs du continent européen.

Cette haine contre les juifs se retrouve dans les fondements mêmes du nazisme, une idéologie raciste dont l'antisémitisme en constitue le principe essentiel.

Dès son arrivée au pouvoir en 1933, Hitler met en pratique l’idéologie antisémite, qu’il a notamment exposée dans Mein Kampf. En héritier de l’antisémitisme religieux, économique, et depuis la fin du XIXème siècle pseudo-scientifique, il explique que l’humanité se divise en races. Certaines, comme la race aryenne, sont supérieures et la pureté de leur sang doit être préservée ; d’autres, comme la race juive sont inférieures et leur accroissement doit être limité (eugénisme).

La vision du monde d'Hitler joue un rôle clé dans la politique générale du Reich et dans celle-ci la conquête de l'espace vitale et de la question juive sont des éléments incontournables. Bien qu'Hitler se considère comme un théoricien novateur et ingénieux, le mythe les considérations qu'il développe au sujet des juifs n'est pas entièrement nouveau. Il puise ses racines dans des idées remises au jour par nombres de théoriciens au début du siècle mais également dans un passé ancien : l'antijudaïsme chrétien . Ainsi l'idéologie nazie n'a pas surgit comme ça, elle s'appuie davantage sur un héritage d'idées archaïques qui renaît dans l'exaltation nationalisme du XIXème siècle. Hitler use de ces idées archaïques que le peuple connaît plutôt bien

Pour s'en débarrasser et ainsi pouvoir vivre dans un Reich judenrein (c'est à dire pur de juifs), Hitler va mettre en place progressivement tout un système administratif.

C'est en tenant compte de ces considérations que l'on peut aborder la persécution législative qui en découle. C'est dans ce cadre là également qu'il faut situer la législation d'exclusion qui s'accumule dès 1933, peu de temps après l’arrivée d'Hitler au pouvoir, mais qui se radicalise vers 1935 avec les Lois de Nuremberg.

En 1933 l'égalité des juifs comme citoyens avec les autres allemandes est supprimée. La première loi aryenne est promulguée le 7 avril, elle consiste en une « restauration » de la fonction publique, ce qui signifie que les juifs n'ont plus droit d'exercer dans la fonction publique mais également plusieurs autres professions, surtout des professions libérales, l'exemple des avocats juifs est emblématique : ils sont radiés du barreau la même année. A partir de 1938 les médecins juifs quant à eux doivent faire une demande d'autorisation spéciale pour exercer leur métier, néanmoins ils ne pourront l'exercer qu'à l'encontre d'une clientèle juive. L'on pourrait parler ici d'une mort civique de la communauté juive en Allemagne. Ainsi, ces mesures constituent la première étape concrète dans une politique officielle de ségrégation envers la population juive.

Dès 1933, le système juridique qui est au service de nazisme cherche à définir qui est le juif. Le critère seul de la religion semble être une définition insuffisante pour aboutir à l'exclusion des jiufs. Dès l'ores, lorsque le Congrès du parti national-socialiste a lieu en 1935 à Nuremberg, Hitler donne l'ordre aux juristes et spécialistes présents sur la question juive de préparer un décret nommé « Loi pour la protection du sang et de l'honneur allemands ». Le décret est rédigé en deux jours et ratifié dès le 15 septembre 1935. Il y est définit le juif par ses ascendants, juif est celui qui a trois grands-parents jiufs, la loi précise également que le juif n'appartient pas à la « race aryenne ». De ce fait, les lois de Nuremberg séparent les citoyens allemands, sous entendu les citoyens du Reich et les citoyens de l'Etat qui sont les juifs. Ces mesures législatives constituent une étape franchie dans la revendication de ce racisme et cette séparation physique des juifs et des autres allemands.

Avec la promulgation des lois de Nuremberg, le régime entend empêcher les relations entre juif et non juifs, celles-ci « génératrice de souillure ». En moins de deux ans, les juifs issus d'Allemagne qui entrent dans le cadre de cette définition subissent une discrimination officielle, ces lois achèvent de mettre les juifs au bans de la société

Or le contexte européen est lui aussi légèrement xénophobe. Les pays se montrent réticents à accueillir les populations juives émigrantes,

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