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C'était De Gaulle de Alain Peyrefitte

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Par   •  7 Janvier 2014  •  458 Mots (2 Pages)  •  847 Vues

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Entre nous et les Américains, c'est la lutte »

Salon doré, 9 décembre 1964.

AP : « Bohlen a raconté, après son audience, que vous lui aviez dit que vous vouliez sortir de l'OTAN.

GdG. – « Non ! Je lui ai dit : "L’OTAN se termine en 69 et nous ne serons certainement pas dans l'OTAN

telle qu'elle est, après 69. Il n'y a pas d'intégration possible pour nous. Un traité qui la prévoit, nous ne

l'accepterons pas. Il faut maintenir l'alliance entre la France et les États-Unis, entre la France et d'autres

pays. C’est actuellement indispensable. Mais l'intégration et le commandement américain, c'est terminé."

Alors, évidemment, ça les émeut.

Tous les types qui sont au SHAPE vont être obligés de quitter la France.

AP. - Ils ont cinq ans devant eux.

GdG - Oh, non ! Trois à peine. S'ils doivent être partis en mars 69, il faudra qu’ils aient commencé leur

déménagement dès 67, pas trois mois avant.

AP. - Et si la Force multilatérale était réalisée, malgré vous ?

GdG. - Alors là, nous sortirions tout de suite. Nous prendrions acte de ce que l'OTAN est terminée. Les

forces que nous avons en Allemagne, ou bien nous nous arrangerons directement avec les Allemands pour

les y laisser, ou bien nous les ramènerons en France. Quant à tous les militaires étrangers en France, eh

bien, ils ne pourront plus y rester, sauf à la condition d'être sous commandement français.

AP. - Pour la Force multilatérale, tout risque de se précipiter, si les Allemands s'arrangent avec les Anglais

pour étendre à trois l’accord de Nassau.

GdG. - Ils ne pourront pas m'avoir. Je leur mettrai le marché en main : bon, alors si c'est comme ça, il n'y

pas plus d'OTAN, vous êtes libres, moi aussi. Ils sont incapables de supporter cette responsabilité.

AP. - Alors, une rencontre avec Johnson ne servirait à rien ?

GdG. - Elle ne servirait que dès lors que l'Amérique aurait renoncé à l'intégration ; dès lors quelle

conviendrait qu'il faut faire une alliance d'égal à égal ; et en s'engageant réciproquement à faire la guerre si

l'autre est attaqué. Alors ça, c'est possible. Dans ce cas, Johnson pourra venir à Paris. Sinon, il sait bien

que ça, n'aboutirait à rien, donc il ne viendra pas. Ou bien, il viendra pour une réunion de l'OTAN, une

histoire comme ça. Dans ce cas-là, je l’ignore.

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