Les Origines De La Guerre Froide
Compte Rendu : Les Origines De La Guerre Froide. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar CurtisManning • 22 Novembre 2012 • 1 773 Mots (8 Pages) • 2 024 Vues
Les origines de la Guerre froide
Les 6 et 9 août marquent un tournant dans l’Histoire. En effet, pour la première fois la bombe nucléaire est utilisée comme arme de guerre. Les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki mettent définitivement un terme au conflit le plus meurtrier de tous les temps, en ajoutant toutefois près de 130 000 victimes au sinistre décompte. Alors que l’invasion japonaise par les Américains était planifiée pour le 1er novembre 1945, le président Truman invoque la raison d’ « achever la guerre ». Néanmoins on le soupçonne d’avoir voulu impressionner l’autre puissance sortie victorieuse de ce conflit, l’Union des Républiques Soviétiques Socialistes, car après 1945 se construit une véritable lutte manichéenne durable entre le monde occidental sous influence américaine et le bloc soviétique. Guerre d’influence, Guerre indirecte, ce conflit est baptisé « Guerre froide ».
Il est difficile de donner une date précise de l’origine de la Guerre froide, car elle découle d’un ensemble de facteurs qui ont détérioré puis éclaté l’entente entre les vainqueurs de la Seconde Guerre Mondiale.
Pour mieux comprendre et expliquer ce phénomène, il convient de se demander comment la Guerre froide a pu naître presque immédiatement après la fin de la Seconde Guerre Mondiale.
Afin d’y répondre, nous reviendrons tout d’abord sur l’érosion de la Grande Alliance malgré les tentatives d’entente, puis nous constaterons la mise en place des deux doctrines antagonistes qui donnent naissance à un nouvel ordre mondial bipolaire.
L’atmosphère globale qui règne dans les relations entre les trois puissances coalisées est somme toute la volonté de maintenir la paix. Sans doute due à l’émotion d’être ensemble unis face à ennemi, les 3 dirigeants semblent avoir de réelles relations amicales, notamment lorsqu’ils se rencontrent à Téhéran en 1943 (28 novembre-1er décembre 1943) ou plus tard à Yalta. Ils sont déterminés à conserver cette entente après la guerre. L’utopie d’un monde pacifié est préservée. (lire extraits page 16) Malgré tout, le ciel n’est déjà plus au beau fixe et les premiers signes de la Guerre froide naissent dès cette période.
Des premières tensions sont déjà décelables durant la guerre. En effet, dès 1942, Staline ne cesse de demander l’ouverture d’un second front à l’Ouest. Les Britanniques et Américains le promettent puis annulent à deux reprises, en 1942 et 1943 ce renfort qui soulagerait les troupes soviétiques à l’Est de quelques divisions allemandes.
On note aussi des désaccords en ce qui concerne la Pologne, car le gouvernement polonais mis en place par Londres accuse Moscou d’avoir massacré des officiers polonais et de prétendre que c’est l’œuvre des Allemands. C’est l’affaire de Katyn qui éclate en avril 1943. Churchill cherche à calmer le jeu en demandant à Staline de ne pas rompre les contacts avec le gouvernement polonais, ce qui serait désastreux pour l’opinion publique des pays occidentaux.
La chute d’Hitler en 1945 et la fin du conflit mondial ne vont pas arranger les choses. En effet, le sort réservé à l’Allemagne soulève les débats, de même que la répartition des frontières. En témoignent les divergences d’opinion soulevées en février 1945 lors de la conférence de Yalta. La Pologne est encore source de contentieux, Staline voulant revenir au découpage fixé en 1919, la ligne de Curzon, et lui faire gagner des terrains à l’est sur l’Allemagne. Très clairement, Moscou cherche à affaiblir cette dernière plus que de raison, tandis que les Alliés veulent permettre sa reconstruction. Churchill est conscient qu’une fois la victoire acquise, Staline aura les mains libres en Europe centrale et orientale, mais il ne parvient pas à se faire entendre des deux futurs grands, Roosevelt préférant les concessions car il a besoin de l’aval soviétique pour son projet des Nations Unies, qui est totalement paralysé par le droit de veto exigé par Staline.
Les dissensions s’intensifient de façon exponentielle avec la mort de Roosevelt. A Postdam, l’ambiance est toute autre comparée à Téhéran ou Yalta. Staline est isolé, et avec la démission de Churchill, il se retrouve face à des inconnus qui ne partagent pas le même souvenir lyrique d’esprit unitaire pendant la guerre. En 1946, le discours de février de Staline, la déclaration de Churchill et le long télégramme de Keenan mettent le feu aux poudres.
Toutes ces dates peuvent être désignées comme le point de départ de la Guerre froide. Mais il n’y a pas encore passage à l’acte. C’est véritablement en 1947 que l’engrenage est lancé.
Ainsi, on constate que les efforts pour conserver une paix internationale étaient vains et illusoires, et que de fil en aiguille les vainqueurs de la Seconde Guerre Mondiale et a fortiori le monde vont se diviser en 2.
1947 marque le point de non-retour dans ce que l’on peut appeler genèse de la Guerre froide. Même si les discordances sont présentes depuis un certain temps, il reste l’espoir. Mais cet espoir laisse place à la peur dès mars 1947. Le nouveau président américain, Truman est beaucoup plus hostile à l’URSS, étant moins diplomate que Staline et ne l’ayant quasiment pas connu alors que l’union face à Hitler coulait de source. Désormais, l’opposition apparaît de plus en plus marquée. En 1946, des discussions entre les Alliés et l’Allemagne à Berne provoquent une levée de boucliers à l’est. Une rencontre entre Truman et Molotov, secrétaire général, tourne mal et Molotov déclare « On ne m’a jamais parlé sur ce ton. » Le climat est houleux.
Il est notamment indispensable pour comprendre la déclaration de Truman de savoir qu’elle survient à un moment où les soviétiques soutenaient déjà des révoltes communistes en Turquie et en Grèce. C’est le cas de la Grèce qu’il faut retenir, car à la Maison Blanche on s’obstine à penser que le Kremlin ne cherche qu’à asseoir son pouvoir dans la région. Cet élément fut décisif dans
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