Géopolitique de la Guerre Froide et de la décolonisation.
Cours : Géopolitique de la Guerre Froide et de la décolonisation.. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar no7wenn • 30 Décembre 2016 • Cours • 16 137 Mots (65 Pages) • 1 906 Vues
CHAPITRE 4 : Géopolitique de la guerre froide et de la décolonisation
Période 1945-1947 :
Il existe plusieurs lectures de la GF (et de ses bornes), différentes. Pour André Fontaine, la GF commence en 1917. Il utilise les causes profondes, alors que les éléments déclencheurs sont situés en 1947. Son point de départ est la révolution russe, soit le moment où un Etat a pour ennemis la liberté démocratique et la liberté du commerce, et qu'il y a ainsi 2 systèmes opposés sur Terre. Un autre, Touchard place son origine en 1945 car il y a beaucoup de petites crises entre 1945 et 1947. Si elles s'accumulent, c'est l'entrée dans la GF. Ils ont dans un sens tous raison. Les 3 visions sont vraies. Tous sont d'accords pour la fin du conflit, le 25 décembre 1991 date de l'implosion de l'URSS. S'en suivirent 10 années terribles pour la Russie. En 1999 Vladimir Poutine accède au pouvoir. En 2004, il a élaboré son programme de reconquête, et en 2014/2016, on parle de néo-GF. Poutine définit son peuple comme "ennemis des occidentaux". La Russie se définit comme un pays anti-occidental alors qu'il est libéral. L'intervention en Syrie, les signatures avec les turcs et la guerre en Crimée nous montrent que Poutine avance ses pions.
Les étapes de la guerre froide :
1945-1947 : Phase de préparation soviétique. Ils avancent leurs pions. Ce sont les prémisces.
1947-1953 : "vraie" GF. Staline est encore au pouvoir et veut cette GF.
1953-1962/1963 : coéxistence pacifique. De la mort de Staline à la crise de Cuba.
1963-1975 : La détente
1975-1985 : La Guerre fraîche :
1975-1980 : Avantage URSS
1980-1985 : Avantage EU (America is back, Reagan)
1985-1991 : La chute programmée de l'URSS
Après 1991 : victoire mal comprise par les EU.
Forme de discontinuité. Comme dans la guerre du Péloponnèse, qui dure 27 ans mais avec différentes périodes.
Problématique : La disparition du nazisme laisse face à face deux idéologies opposées où chacun prétend posséder le système universel. Cependant, ces deux visions du Monde s'opposent durablement par des conflits indirects pour le contrôle de la planète, jusqu'à l'effondrement final du camp soviétique, lequel conforte les EU d'Amérique dans leur illusion de la victoire.
I-Le grand schisme (1945-1953)
Schisme est un terme religieux. En 1054 entre les chrétiens, on parle de schisme entre Constantinople (le patriarche) et Rome (le pape). A Constantinople, les chrétiens deviennent orthodoxes = la bonne doctrine. A Rome, ce sont les catholiques = universalité.
Le 8 mai 1945, le Général Patton dit : "il faut continuer la Guerre et aller botter le boule des communistes jusqu'à Moscou".
A/ Structuration des deux camps
Patton comprend très tôt qu'il y a un problème. A l'échellon des gouvernants, Staline veut avancer. Les américains et anglais s'en rendent compte. Le 12 mai 1945, Churchill parle déja de rideau de fer. Churchill demande à son état major de lui préparer un plan d'attaque de l'Union Soviétique : l'opération Unthinkable (impensable). Ils évaluent les possibilités de gagner la guerre. Il propose le plan aux américains. On pense même à une coalition entre les armées américaine, britannique et allemande. Pourquoi les allemands ? Car ils ont une expérience, depuis 1941, de la Guerre à l'Est. Cela paraît pourtant incroyable de réhabiliter si tôt l'armée allemande. Il y a 519 divisions d'infanteries soviétiques (5000 hommes par division)+259 divisions blindées + 15000 avions. C'est une armée énorme, capable d'encaisser des pertes. La conclusion du plan est finalement qu'il faut gagner dans les 2 premières semaines sinon c'est fichu. 2 semaines étant un laps trop court, Churchill et Truman abandonnent. Mais ils y ont pensé, signe que quelque chose se passe. Patton a vu juste, les dirigeants aussi, mais ça reste top secret. Dans les années suivantes, Churchill reste proche de Truman et met en garde le monde occidental : il a peur d'une invasion russe. Le 5 mars 1946, le discours de Westminster a lieu au collège de Fulton, en présence de Churchill et Truman. C'est aux EU, dans l'université de Truman avec une ambiance solennelle. Churchill et Truman sont sur la même longueur d'onde. Truman l'honore et Churchill fait un discours : "De Stettin dans la baltique à Trieste dans l'adriatique, un rideau de fer est descendu à travers le continent". Ce qu'il ne pouvait pas dire publiquement l'année passée, il l'annonce. Entre 1945 et 1947, les contemporains sont en train d'être prévenus qu'il se passe quelque chose : c'est le pré-contexte d'une guerre d'un genre nouveau. Dès le début du conflit (et c'est rare), une définition de la guerre froide est proposée par un espion américain, George Kennan en 1947. C'est un analyste, c'est à dire qu'il reçoit les mémos des agents de terrain et qu'il en fait des synthèses pour les faire aboutir au président. Kennan est au coeur du système soviétique (dans l'ambassade américaine à Moscou). Il envoie un télégramme au président des EU, qui fait 8000 mots en février 1946.
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