Un Modèle D'économie émergente : L'exemple Indien
Dissertations Gratuits : Un Modèle D'économie émergente : L'exemple Indien. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar MPDS • 17 Février 2015 • 1 814 Mots (8 Pages) • 788 Vues
Introduction
L’Inde connaît, depuis plusieurs années, un taux de croissance important. De 2005 à 2011, il a toujours été supérieur à 5 % par an, même au moment de la crise. Ses résultats sont un peu inférieurs à ceux de la Chine, mais bien meilleurs que ceux d’autres pays émergents. Néanmoins cette croissance semble s’essouffler, avec des prévisions proches de 5 % pour 2013.
Le modèle de croissance de l’Inde est atypique par rapport à celui des autres pays émergents, car ce pays a choisi de se développer grâce à la demande intérieure. Ainsi, elle a surtout favorisé l’émergence des services, notamment liés à l’informatique, même si le secteur industriel commence à rattraper son retard. Cette croissance est le fait de plusieurs facteurs. Nous verrons tout d’abord le rôle des différents facteurs de production, puis celui du progrès technique et enfin l’importance du rôle de l’État.
I. L’insertion dans l’économie mondiale
L’Inde est de plus en plus insérée dans l’économie mondiale. Le taux d’exportation de l’Inde est de 16,9% du PIB en 2013 et le taux de ses importations, 25,4% pour la même année, pour un PIB de 1413 milliards d’euros et une croissance du PIB retombée à environ 5% annuels suite à la crise. Ainsi, le solde de la balance des transactions courantes est négatif de 120 milliards d’euros. Le taux de couverture est de 66%, Si la balance commerciale de biens est négative de 119 milliards d’euros avec le reste du monde, la balance des services est positive de 19 milliards d’euros. Les flux d’IDE sont globalement entrants pour 3 milliards d’euros, même en en nette baisse par rapport à 2011 (à plus de 11 milliards d’euros) du fait de la crise. Les stocks d’IDE étrangers en Inde restent tout de même d’environ 42 milliards, tandis que la balance de ces stocks reste environ à 32 milliards d’euros. La part de marché de l’Inde pour ce qui est des marchandises est de 1,7%, tandis qu’elle est de 3,3% pour les services. Le degré d’ouverture de l’Inde est de 21%, alors qu’il était de 2,5% en 1998 et que celui de la Chine dépasse les 40%.
Pour l’Inde, il semble clair que son insertion dans le commerce mondial a amélioré sa croissance faisant d’elle le pays émergent que l’on connaît. Dans l’autre sens, son insertion dans la mondialisation a permis une stimulation de la concurrence internationale dans les domaines où elle a un avantage, à savoir les services informatique et back-office. Son ouverture, sa jeunesse formée aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni et Australie, et son avantage provenant de sa maîtrise de l’anglais lui a permis des débouchés plus importants à l'échelle mondiale dans les services, permettant des économies d'échelle plus importante. Les exportations ont permis l'entrée de devises qui ont été utilisées à de nouvelles fins de développement, notamment dans la formation supérieure et dans des technocentres par exemple, l’enjeu étant de s’occuper maintenant des inégalités criantes dans le pays. Le pays a profité de la division internationale du travail, les services américains étant par exemple sous-traités en Inde. Ceci a favorisé les innovations et donc le progrès technique, facteur déterminant de la croissance économique. Par ailleurs, suivant le théorème HOS (Heckscher-Ohlin-Samuelson) qui affirme que le commerce international conduit à l'égalisation des prix des facteurs entre les pays, on a vu les revenus des Indiens augmenter fortement, et les classes moyennes se développer, tandis que le nouveau pouvoir d’achat renforçait l’immense potentialité de la demande intérieure.
Cependant, l’enjeu du pays reste la réduction des inégalités. L’IDH, était à 0,586 en 2013, ce qui reste extrêmement bas (136e rang mondial), le coefficient de Gini à 0,368 (ce qui la classe dans les rangs du milieu au niveau mondial), le PIB par habitant en PPA à 3900 dollars (126e rang mondial), et le taux d’alphabétisation moyen à 60% avec une différence énorme entre les centres urbains et les campagnes.
Ces chiffres démontrent la place de l’Inde parmi les pays émergents. En effet, les « pays émergents » sont des pays dont le PIB par habitant est inférieur à celui des pays développés, mais qui connaissent une croissance économique rapide, et dont le niveau de vie ainsi que les structures économiques convergent vers ceux des pays développés. Les pays émergents dans leur ensemble connaissent un accroissement de leur revenu par habitant et donc de l'augmentation de leur part dans le revenu mondial. Ils se caractérisent par leur intégration rapide à l'économie mondiale d'un point de vue commercial (exportations importantes) et financier (ouverture des marchés financiers aux capitaux extérieurs). Ainsi, ces pays investissent de plus en plus à l'étranger, ce que fait l’Inde, au vu des ses flux et stocks d’IDE.
Cette insertion dans l’économie mondiale est permise par les avantages comparatifs, issus notamment des facteurs de production.
II. Le rôle des facteurs de production
A. Le rôle du travail
Au niveau quantitatif, l’Inde, avec une population de plus de 1,2 milliard de personnes, dispose d’une réserve importante de main-d’œuvre.
Au niveau qualitatif, le pays présente deux aspects. Il y a d’un côté une main-d’œuvre très bien formée, notamment dans les domaines mathématiques et informatiques, et de l’autre très peu d’étudiants qui ont accès aux études supérieures (1 personne sur 10 000 seulement), ce qui ne permet pas à l’Inde de fournir la main-d’œuvre nécessaire pour travailler dans des secteurs modernes (situation moins favorable que d’autres pays émergents).
Cet état des lieux peut laisser planer un doute sur le potentiel futur de croissance en Inde : il y a en effet encore 8 millions d’enfants non scolarisés et le taux d’illettrisme
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