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Géopolitique de l'Inde

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Par   •  15 Mai 2018  •  Cours  •  1 942 Mots (8 Pages)  •  770 Vues

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Chapitre 16 : Géopolitique de l’Inde

Elle avait opté pour le non-alignement, en faveur d’une coexistence pacifique qui n’entraverait sa volonté d’influence sur l’Asie du sud. Elle s’accommode aux EUA depuis la fin de la bipolarité, ceci accompagnant sa montée en puissance

I) L’appétence indienne de reconnaissance internationale

A) Le sentiment de la grandeur

Etat-civilisation (multiséculaire), sa taille et sa position géostratégique firent penser à Nehru que l’Inde avait une destinée internationale. Avec un politique non-alignée l’Inde entendait préserver son autonomie décisionnelle et faire entendre sa voix moralisatrice (désarmement, coexistence pacifique) pour compenser son sous –développement. La fin de la guerre froide fait perdre l’influence fournie par le non-alignement, c’est pourquoi l’Inde a tenu à se doter de l’arme nucléaire (1998), il y avait également des considérations sécuritaires (Chine, Pakistan).

B) Les voies de l’affirmation

Non-alignement => l’Inde contrebalance sa présence dans le Common Wealth et l’aide des EUA lors de difficultés financières par un rapprochement avec l’URSS. Limites de la realpolitik => essai nucléaire « pacifique » en 1974 après la défaite contre la Chine en 1962, puis missiles balistiques, l’Inde passe de missiles courte portée (1988) aux Agni-V (5000km) en 2012.                                                                                                          

Plus qu’un émergent l’Inde veut devenir une puissance à l’échelle mondiale, elle est le premier importateur mondial d’arme et aspire à développer une triade nucléaire. Son image profite également de sa croissance économique, participe au G8+5 depuis 2003.

Volonté de devenir membre permanent + relance de la coopération sud-sud bilatérale (Inde-Afrique) et multilatérale (BRICS). Une montée en puissance appuyée par le partenariat stratégique signé avec les EUA qui a permis à l’Inde d’acquérir la technologie nucléaire civil, grâce à l’aval des fournisseurs.                                              

Politique marquée par la volonté de non-ingérence des autres puissances sur son sol.

C) Un vecteur d’influence : la « diaspora » indienne

Elle est composée de 20 millions d’individus :

  • La première vague (abolition de l’esclavage dans les colonies britanniques en 1833 => Seconde Guerre mondiale) est due à l’utilisation par la GB des  travailleurs indiens dans les plantations de ses autres colonies, les commerçants et autres suivent, espérant améliorer leur sort. Emigration proche (Ceylan, Malaisie..) ou lointaine (Caraïbes).
  • La seconde vague depuis les années 1960, une force de travail plus qualifiée émigre en GB, Amérique du Nord et Australie tandis une main d’œuvre moins qualifiée émigre dans les pays du Golfe après le premier choc pétrolier.

Après l’indépendance, les Indiens gardent leur distance vis-à-vis des expatriés mais maintenant on cherche à capter leurs ressources et leur influence. Les remises sont les plus importantes du monde (4% du PIB). Communauté la plus riche aux EUA. On compte sur les retombées positives de la diaspora (lobbying politique, savoir technologique..) en retour de la défense lorsque qu’elle est discriminée.

II) L’Inde dans le contexte régional

A) Une encombrante prééminence

Caractère central de l’Inde (frontière avec les 4 pays d’Asie du Sud qui n’en ont pas entre eux), elle représente ¾ du PIB, des IDE et des échanges intra-régionaux de la raison. Supériorité militaire, le Pakistan a tenté de lutter (alliance avec la Chine et les EUA + voie nucléaire). Les Etats de la région affirment leur spécificité pour affirmer leur identité. Ceci mène à de nombreuses frictions :

  • Opposition entre vision diplomatique et sécuritaire planétaire de l’Inde et celle régionale des autres (pour le nucléaire par exemple).
  • Frontière effacées par les liens culturels et linguistiques issus de l’Union indienne.
  • Diversification de l’appareil de production qui renforce la crainte de domination plus que favorise la coopération.

Question de la gestion des relations avec les voisins, surtout en phase d’instabilité, rester à l’écart au risque d’une configuration politique moins arrangeante ou interférer et se faire accuser d’atteinte à la souveraineté ? Faut-il défendre la démocratie à tout prix ou ses intérêts économiques ?

B) Un ancrage plus ou moins affirmé

Oscillation entre puissance régionale aux ambitions mondiales et puissance globale aux intérêts régionaux – Pakistan exclu. Inde investie dans sa sphère d’influence = retrait sur la scène internationale dû à une perte de crédibilité comme après le conflit sino-indien de 1962 (s’ensuivit une victoire contre le Pakistan en 1971) où la fin du non-alignement (fin de la GF) qui entraîne approche par cercles concentriques (influence régionale, puis élargie à l’ASE , MO.. et enfin mondiale).                                  

La méfiance des Etats voisins est alimentée par une préférence de l’Inde pour le règlement  des conflits de manière bilatérale et peu d’intérêt pour la SAARC (South Asian Association for Regional Cooperation créée en 1985) composée du Bhoutan et Maldives (relations de confiance), Bangladesh, Népal, Sri Lanka (méfiance) et du Pakistan (hostilité) et Afghanistan depuis 2005. Tandis que la Chine, le Japon, la Corée, les EUA et l’UE sont observateurs.

ZOOM : L’intérêt indien pour l’Afghanistan

Recherche d’influence dans ce pays pour créer un sentiment d’insécurité au Pakistan. Les deux pays ont un long passé guerrier en commun (conquêtes dans les deux sens). L’Inde a toujours entretenu de bonnes relations avec l’Afghanistan appuyées par le conflit frontalier pakistano-afghan (ligne Durand), a l’exception de la période du régime taliban installé pour servir les intérêts pakistanais (il abritait des djihadistes opérant au Cachemire). Après avoir contribué à la destitution des talibans (soutient à l’Alliance du Nord), l’Inde fût l’un des principaux soutiens au gouvernement Karzai (formation d’élites administratives et d’officiers). Partenariat stratégique signé en 2011, dont l’avenir dépend de la stabilité du régime afghan. A suivre..

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