Citoyenneté dans l'Empire romain

Introduction

   La citoyenneté à Rome est très différente de celle d'Athènes. La démocratie athénienne s'exerce sur un petit territoire et concerne un nombre limité de citoyens, égaux devant la loi, et dirigeant ensemble leur cité, contrairement à Rome qui, entre le Ier et le IIIe siècle, n'est pas une démocratie et où la citoyenneté ne se fonde pas sur le principe d'égalité entre les citoyens : elle est déterminée par la naissance et la richesse.

     Mais Rome est aussi un vaste empire impossible à gérer sans la collaboration des peuples conquis. C'est pourquoi ils vont progressivement étendre la citoyenneté romaine à l'ensemble des hommes libres après les avoir romanisés, convertis à la culture et au mode de vie romains. Cette citoyenneté romaine universelle est à la base de l'intégration des peuples conquis et va favoriser la cohésion de l'Empire.

I/ La citoyenneté dans l'empire romain

   A/ Un citoyen dans l'empire romain

Dès le début de l'Empire, la société romaine est inégale : elle se divise entre les patriciens, qui sont issus des familles les plus puissantes de Rome, et les plébéiens. Les patriciens, citoyens riches, pouvaient accéder au sénat, à la magistrature et au poste militaire. Les citoyens les moins fortunés, qui étaient les plébéiens, pouvaient s'engager dans l'armée pour une longue carrière d'une vingtaine d'années. Tous les citoyens peuvent alors profiter des avantages du statut de citoyen : voter, se marier, posséder des biens et pouvoir les transmettre. 

A son nom, le citoyen romain ajoute généralement le patronyme et l’indication de la tribu. Dans la vie quotidienne, le citoyen romain porte des habits simples : une tunique, un manteau à capuche pour l’homme, et une robe pour la femme. Dans la vie officielle le citoyen apparaît en toge, qui est portée sur la tunique, et se distingue selon son rang par des insignes : les magistrats revêtent par exemple des toges décorées d’une bande pourpre. Par ces signes extérieurs, tout Romain peut reconnaître le rang du citoyen et l’ordre social auquel il appartient.

De plus, en 212 après Jésus Christ, l’édit de Caracalla accorda la citoyenneté romaine à tous les hommes libres de l’Empire romain. Mais cette générosité n’est qu’apparente car au fur et à mesure que leur nombre croît, la plupart des citoyens partagent leur citoyenneté avec une seconde : celle de leur cité d’origine. Le nombre de citoyens romains atteint au début de notre ère le million, quatre millions avec les femmes et les enfants.

B/ Devenir un citoyen romain 

La citoyenneté romaine peut être acquise :

- à titre individuel, par ses mérites propres ;

- à titre individuel ou collectif dans le cadre d’une cité de droit latin. Ainsi les notables d’une cité de droit latin, recevaient la citoyenneté romaine lorsqu’ils avaient accompli une carrière municipale complète ;

- à titre individuel, par le biais d’un engagement dans l’armée romaine. À leur sortie de l'armée, les soldats recevaient une somme d'argent symbolique et ceux qui n'étaient pas encore citoyens le devenaient.

C/ Une participation politique réduite

     À partir de 23 après J.-C., Auguste concentre, peu à peu, tous les pouvoirs entre ses mains. L'empereur choisit, désormais, ceux qui vont diriger avec lui l'Empire. Les citoyens romains perdent la plupart de leurs pouvoirs politiques. Pourtant, l'empereur maintient les institutions en place pour leur donner l'illusion de jouer encore un rôle dans la vie politique de Rome. 

    Les spectacles et les cérémonies religieuses sont très nombreux : ils permettent aux citoyens de se rencontrer et de s'exprimer. Autrefois, c'est sur la place publique que les citoyens parlaient des affaires de la cité.

     Le vrai rôle politique des citoyens se réduit en fait à l'élection des magistrats de leur cité et à la charge de conseillers municipaux.

II/ Pourquoi la citoyenneté est-elle étendue?

        A/ L'étude des tables claudiennes

        Au début du Ier siècle, l'Empire compte un million de citoyens romains pour un peu moins de 60 millions d'habitants. Cet empire s'est considérablement étendu en un siècle : c'est la grande puissance méditerranéenne de l'époque. Les Romains doivent fidéliser les élites des provinces conquises pour mieux les administrer.

                Cependant, le nombre d'habitants des provinces ayant obtenu la citoyenneté est encore très limitée au début du siècle. En 48 après J.-C., l'empereur Claude, originaire de Lyon, accorde le droit de cité (y compris l'accès aux magistratures et au sénat romain) aux notables gaulois. Il souhaite récompenser la fidélité des notables gaulois et veut aussi permettre aux Gaulois – qui sont citoyens – d’accéder aux magistratures les plus importantes au sein de l’Empire. L’historien Tacite relate, au IIème siècle, l’hostilité des

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