Le roi féodal

TD DROIT PRIVE: LE ROI FEODAL

  En 843, le traité de Verdun met en place le partage de l’Empire carolingien en trois royaumes entre les fils de Louis le Pieux. Suite à cela, l’Empire s’effondre et on voit, alors, émerger la monarchie féodale.

  Avant d’entamer notre étude, il est important de définir ce qu’est la féodalité qui est une organisation politique, sociale et économique d'une société entièrement modelée et définie par l'existence de liens personnels de fidélité entre puissants, qui définit, contraint et subordonne les liens réels. Un roi, à l’époque carolingienne, est sacré, il est le souverain suprême, le représentant de Dieu et le donc le protecteur de l’Eglise. Cependant, le roi, à l’époque féodale,  avec l’émersion du contrat féodo-vassalique, est à la fois souverain et suzerain: il ne possède pas les mêmes pouvoirs sur tous ses domaines et n’a le plein pouvoir que sur son domaine.

  Comment le pouvoir du roi  a-t-il évolué  avec l’émersion de la féodalité entre le Xe et XIIIe siècle ?

  Dans un premier temps nous verrons l’affaiblissement du pouvoir royal et dans un second temps nous verrons le déclin des seigneurs au profit du roi

I/ L’affaiblissement royal

Nous verrons dans une première partie, les causes de l’affaiblissement royal puis les conséquences de cet affaiblissement.

A/ Les causes de l’affaiblissement royal

  Le Roi voit son pouvoir s’affaiblir à cause du contrat féodo-vassalique. En effet, pour pouvoir correctement diriger son territoire, le roi confie certaines terres à des seigneurs afin que ces derniers puissent les protéger et y faire régner l’ordre. Cependant, suite à ce morcellement territorial, le roi ne gouvernait plus qu’une petite partie: l’Ile-De-France et quelques terres autour d’Orléans. Cet ensemble était appelé la « familia regis ».

Le contrat féodo-vassalique était fait pendant la cérémonie de l’hommage, durant laquelle un seigneur important qui est le suzerain, le roi ou les comtes par exemple , va avoir un homme qui lui lui accordera sa loyauté, cela peut être un seigneur moins important ou un chevalier, qu’on va appeler le vassal. Durant la cérémonie, le suzerain confie un fief qui est le plus souvent une terre mais cela peut aussi être un revenu. Le vassal avait trois obligations: il devait, bien évidemment, être fidèle, conseiller le suzerain et l’aider, c’est-a-dire, partir en guerre et défendre les terres dont il est responsable.

A partir du IXe siècle, les seigneurs vont commencer à se lier entre eux. Le problème de ces nouveaux contrats, c’est que les plus puissants seigneurs pouvaient se permettre  d’avoir plusieurs vassaux et donc consolider leur puissance. La multiplication de ces contrats va amener à l’affaiblissement de la royauté, le roi devient alors un seigneur parmi d’autres et n’est guère le plus puissant.

De plus, dans les débuts la concession des fiefs ne pouvait être cédée par vente et se faisait à titre viager, c’est-à-dire que, le seigneur gardait la terre sa vie durant mais elle n’était pas transmissible. Cependant, sous la pression des vassaux, le fief devient peu à peu héréditaire puis aliénable.

En pensant asseoir leur autorité avec des vassaux royaux, les rois ont en fait contribuer à leur perte. En effet, le roi ayant disposé de toutes ses terres, les vassaux n’attendaient plus rien de lui et ont donc commencé à agir en seigneuries indépendantes.

B/ Les conséquences de l’affaiblissement royal

  Pendant la féodalité dominante, les prérogatives de puissance publique appartiennent à ceux qui se sont insérés dans la pyramide féodo-vassalique. Tous les autres habitants du royaume, des paysans majoritairement, mais aussi les artisans et les habitants des villes, devaient obéir au seigneur du fief sur lequel ils vivaient. Le seigneur y levait des taxes, imposait aux habitants des corvées, c'est-à-dire des travaux d'intérêt général ou personnel, il assurait la justice, il pouvait frapper sa propre monnaie. Dans le tribunal du seigneur, ce sont les vassaux qui jugent. C'est donc une justice primitive.

 Quant à  l’Eglise, elle est très impliquée dans les structures féodales. Ses terres et ses représentants n’échappent pas à la féodalisation et les ecclésiastiques sont aussi des seigneurs de guerre. Il devient difficile de distinguer l'ecclésiastique du laïc, tant ils mènent des vies similaires.

 Durant la féodalité dominante se développe la simonie, le trafic des choses sacrées, et le nicolaïsme, le mariage ou le concubinage des prêtres.

Enfin, une dernière conséquence de cet affaiblissement était la perte des lois. En effet, entre le Xe et XIIe siècle, la population vivait dans un quasi-vide juridique. Les seigneurs faisant justice sur leur fief, leur impartialité posait cependant problème. Par conséquent, les les justiciables préféraient profiter du tribunal ecclésiastique pour échapper à la justice seigneuriale.

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