L'historien et les mémoires de la guerre d'Algérie
Dissertation : L'historien et les mémoires de la guerre d'Algérie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar rmaurice1 • 28 Février 2019 • Dissertation • 966 Mots (4 Pages) • 999 Vues
Composition d’histoire
Sujet : l’historien et les mémoires de la guerre d’Algérie depuis 1962
Entre 1954 et 1962, la guerre d’Algérie a été l’un des conflits de décolonisation les plus important mené par la France. Elle, qui a opposé la France au FNL (Front de Libération Nationale) et qui a fait des milliers de victimes suite à sa grande violence, s’est terminé suite aux accords d’Evian, signés le 18 mars 1962. Ainsi, elle est restée un sujet sensible voir taboo pour l’Etat français pendant de très nombreuses années, car elle dégradait l’image et les valeurs du pays. Dans ce contexte rempli de tensions, des mémoires (ensemble de faits passés qui reste dans le souvenir d’un individu ou d’un groupe d’individus, elle est subjective) font peu à peu leur apparition, permettant aux historiens (qui à partir de documents d’archive, de témoignages… cherchent à établir la vérité historique d’évènements en gardant toujours un certain recul critique et en restant objectif) des deux pays d’enfin pouvoir étudier le conflit et de dévoiler toute la vérité. Nous pouvons alors nous demander comment ces mémoires ont évolué en France et en Algérie de 1962 à aujourd’hui. Pour tenter de répondre à notre question nous étudierons dans un premier temps l’évolution des mémoires en France puis en Algérie.
En France, la guerre est ensevelie. En effet, cette dernière, qui a affaibli la puissance de la France, déjà affectée par la perte de l’Indochine en 1954 pose plusieurs problèmes à l’Etat et au président de Gaulle : les violences faites par l’armée française remettent en cause les valeurs de la République et doivent alors être cachées pour ne pas diviser le pays et ne pas choquer, d’autant plus dans le contexte économique favorable de l’époque (période des Trente glorieuses). On ne parle d’ailleurs pas de « guerre d’Algérie » mais des évènements. Il y a une négation totale de la France qu’en à la réalité du conflit : certains vont chercher à révéler le vrai visage de cette guerre mais la plupart des œuvres sont censurées (exemple avec La question, livre écrit en 1958 par le journaliste Henri Alleg qui dénonce l’utilisation de la torture de l’armée française en Algérie).
Mais, en même temps des mémoires se développent. Les pieds noirs (aussi appelés les « rapatriés d’Algérie »), les Harkis (les musulmans algériens qui ont combattu avec les soldats français) et les anciens soldats ayant servis en Algérie sont en quête de reconnaissance : ils se soulèvent pour dénoncer leurs conditions de vie et l’oubli dont ils sont victimes. Dans les années 80, des groupes de mémoires et des associations se créent pour eux. Ils vont donc faire parler d’eux petit à petit et vont militer pour qu’ils soient reconnus. Ils deviennent même des groupes de pressions (ou lobbies).
Après plus de 20 ans d’ignorance, les mémoires se libèrent enfin : en 1983, la guerre d’Algérie est pour la première fois intégrée dans les livres scolaires ; des documentaires et films sur le sujet se développent sans subir de censure … Mais l’évènement le plus marquant et libérateur se situe en 1999, lorsqu’une loi reconnaît l’existence d’une guerre d’Algérie. 37 ans après la fin de la guerre, la France reconnait pour la première fois, face aux demandes d’expression des mémoires, qu’elle a mené une guerre là-bas. L’Etat commence à commémorer : en 2003, une journée d’hommage national aux morts pour la France en Afrique du Nord est fixée au 5 décembre par Jacques Chirac et un mémorial est créé. Enfin, les archives françaises sont ouvertes, permettant l’ouverture de nombreux travaux de recherche pour les historiens.
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