Commentaire de document, les conseils de gouvernement

Dans l’historiographie traditionnelle, les conseils de gouvernement sont toujours et systématiquement organisés pour le service du roi, ainsi ils ne portent aucune légitimé propre ce qui explique leur organigramme non stable. Cette gestion illustre l’absolutisme français qui admet le pouvoir sans partage du roi, ce pouvoir est présenté et théorisé dans les documents suivants.

Ce commentaire est composé de quatre documents dont deux iconographiques et deux textes. Le premier document est une photo d’une peinture du XVIIème siècle représentant le Roi Louis XIV, présidant le conseil des parties au Château de Versailles. La photo de la toile est prise par Lauros-Giraudon et publié en 1998 dans l’ouvrage Histoire de France Illustrée par 2000 ans d’Histoire aux édition Librairie Larousse. Le peintre et la date précise de création de la toile n’ont pas pu, selon les historiens, être identifiés. Le document suivant est également une photo de peinture représentant également Louis XIV dans son conseil, la gravure est un Almanach royal de 1682 fait par Noblin Henri et conservé à la Bibliothèque Nationale. La photo est prise par B.N et publié aux éditions Librairie Larousse dans l’ouvrage Histoire de France Illustrée par 2000 ans d’images. Les deux derniers documents sont des extraits de l’ouvrage « Collection de décisions nouvelles et de notion relatives à la jurisprudence actuelle » portant plus précisément sur la notice 9 du conseil. Cet ouvrage est publié aux éditions Dessaint en 1775 et écrit par Jean-Baptiste Denisart. Ces textes traitent de la position du Roi dans les conseils.

Ainsi, afin de comprendre les documents présentés, il convient de définir ce qu’est une monarchie absolue. De ce fait, une monarchie absolue est un régime politique ou l’exercice du pouvoir est incarné en la personne du Roi, il détient donc le pouvoir législatif, le pouvoir judiciaire et le pouvoir exécutif mais n’est contrôlé par aucune institution ou constitution. Le roi est alors seulement soumis aux Lois Fondamentales du royaume. Le Roi afin d’exercer son pouvoir dispose des conseils de gouvernement. Cela lui permet notamment de recevoir des rapports et de connaitre la situation du pays. Ces conseils de gouvernement sont composés de personnes issues de la Curia Regis (Cour du Roi). C’est notamment lors de ces conseils que « l’étiquette » prend tout son sens. En effet, c’est sous le règne de Louis XIII et de Louis XIV que l’absolutisme va croître formidablement avec en particulier la mise au point d’un ensemble de rituelle qui montre combien le roi est différent du commun des mortels par des rituels plus communément nommé « l’étiquette ».

Le XVIIème siècle est marqué en France, par l’apogée du pouvoir royal et de grand changement d’un point de vue culturel, ce siècle est aussi appelé « le Grand siècle ». Ce changement culturel va permettre un rayonnement de la culture française dans toute l’Europe. En effet, la création de l’Académie française, le développement de la littérature, des arts et des sciences dans les domaines de l’astronomie, des mathématiques, de la physique et de l’optique sont les piliers du rayonnement français en Europe. Les scientifiques comme Fermat, Pascal et Descartes sont les plus connus d’entre eux. La langue française se confirme aussi comme étant celle des grands écrivains avec l’exemple de Molière ou de Corneille. Sur un plan politique, Louis XIV va subir la Fronde, c’est une période de grave trouble en France marqué par de multiples oppositions que ce soit parlementaires, aristocratiques ou populaires. Cette Fronde va renforcer l’idée absolutiste du pouvoir royal pour Louis XIV. Le XVIIIème siècle est quant à lui, marqué par le développement de nouvelles idées, c’est le siècle des Lumières. Le développement des idées républicaines et le combat contre l’obscurantisme de la religion pour ne citer qu’eux, apparaissent comme les grandes avancées du XVIIIème siècle.

Il est intéressant de relever la différence entre la monarchie absolue et la dictature, puisque dans les deux cas le pouvoir est exercé sans partage. Mais il convient de relever une différence majeure sur une question de légitimité du monarque ou du dictateur. Le dictateur est souvent la conséquence d’un punch et ainsi d’une prise de pouvoir par la force. Alors que le Roi a une légitimité dès sa naissance, en plus de son sang royal, il est légitimé par Dieu, il est le représentant de Dieu sur terre et le représentant des Hommes devant Dieu. Aussi on peut relever une certaine terreur utilisée par les dictateurs sur leur pays alors que le Roi absolutiste se devait d’être clément et d’user d’un certain prestige plutôt que de cruauté. Pour terminer, le militarisme, est souvent le centre de la dictature alors que cette notion n’a jamais vraiment été un problème majeur dans l’absolutisme. En témoigne la différence entre l’expansion du territoire sous la dictature napoléonienne et l’expansion du territoire sous la monarchie absolue en Europe.

Comment le Roi met en place sa politique et incarne tous les pouvoirs de l’Etat grâce à la médiation des conseils de gouvernement ?

S’il convient de relever que le Roi est un supérieur à ses sujets exerçant un rôle central dans l’appareil étatique (I), alors il apparait nécessaire de relever le rôle de rapporteur des conseils de gouvernement comme assistant du souverain (II).

I] Le Roi, un mortel supérieur à ses sujets exerçant un rôle central dans l’appareil étatique

Si au sein des conseils du Roi, « l’étiquette » est un indicateur d’un statut royal absolu (A), alors il convient de relever le rôle central et tentaculaire du souverain dans l’Etat absolutisme (B).

A) L’étiquette, indicateur d’un statut royal absolu

Tout d’abord, contrairement à la première gravure, sur la deuxième peinture on constate que ceux qui entourent le Roi sont plus richement vêtues. Ainsi, on remarque donc qu’ils relèvent forcément de la haute noblesse, elle-même issue de la Cour du Roi. Cette Cour, composée de nobles, avait une fonction d’apparat pour le pouvoir royal en place et était adepte de ce que l’on appelait à l’époque l’étiquette. C’est pendant les Conseils de gouvernement que l’étiquette se faisait remarquer. En effet, tout est mis en œuvre pour différencier le Roi du commun des mortels par des rituels quotidien. Par exemple, le fait de faire « le rapport assis », si le chargé de rapport est un « conseiller d’Etat » ou de faire « le rapport debout et découvert, au côté droit du fauteuil du Roi » si le chargé de cette fonction

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