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DEFENSE DES CARMELITES DE COMPIEGNE

TD : DEFENSE DES CARMELITES DE COMPIEGNE. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  14 Avril 2021  •  TD  •  1 626 Mots (7 Pages)  •  946 Vues

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Plaidoirie : La défense des Carmélites devant le tribunal révolutionnaire.

Monsieur le Président,

Messieurs les jurés,

Je suis ici pour défendre ce qu’il reste de la vie de ses quelques femmes.

Avant de vous présenter la défense de mes clientes que sont les sœurs Carmélites de

Compiègne, je vous demande la permission de vous adresser une remarque ; limite une prière.

Oui, une prière. Une prière qui pourrait paraître ma foi quelque peu irrévérencieuse. Une prière

qui à votre sens est peut-être contraire à toutes nos nouvelles règles, mais sans pour autant être

sans lien avec nos traditions. Oui, j’ai le devoir dans une telle affaire de le formuler très

franchement. En cette période d'agitations où le pays se trouve profondément troubler, et

alarmer parce que la population effrayée, voit le commerce et l'industrie paralysé ; je trouve

qu’il faille éviter toute autre situation qui pourrait mettre encore plus le pays à mal. Car les

situations belliqueuses semblent aller sans cesse en se multipliant et en s'aggravant. Il faut

mettre un terme à cela. Et on n'y parviendra pas seulement en faisant preuve de fermeté et

d'énergie, mais aussi en faisant acte de compassion et de magnanimité.

Eh bien Messieurs les Jurés, voici devant vous, sur le banc des accusés, à votre merci ; ses

dames qui accusées de fanatisme et de sédition restent sereines et confiantes. Que cela ne vous

importune guère. N’y voyez pas une quelconque forme d’orgueil et de défiance. Voyez-y plutôt

la marque du profond respect et de la confiance qu’elles ont en votre sens de la justice et en

votre clémence.

Chers membres du jury, je me permets de vous dire : Attention. Faites, je vous en conjure, un

grand effort sur vous-mêmes pour extirper entièrement de votre esprit toutes les idées

préconçues qui ont pu légitimement s'y glisser. Oui, oublier complètement vos opinions, vos

intérêts, vos sentiments personnels et pensons d’abord à l’état actuel des choses et de ce qu'il

adviendrait en cas de décision prise à la hâte. Cela risque de nous coûter cher.

Non pas que je compte sur mes faibles mots pour vous émouvoir. Tout ce qui pourrait être dit

à cet égard en faveur de mes clientes a déjà de toutes les manières été altéré par les faits dont

vous disposez et qui visiblement vous conviennent amplement pour les envoyer de vie à trépas.

Ainsi, c’est uniquement à votre bon sens, je veux dire votre raison ; c’est à votre attention que

je veux m'adresser. Si aride et ennuyeuse que puisse paraitre ma plaidoirie, je ne veux la

conduire qu'à l'aide de faits, et d'éléments propres à vous, à nous, à la Révolution...en prenant

soin de vous rappeler tout ce contre quoi on s’est battu et pourquoi.Ce procès consiste tout simplement il faut l’avouer un moyen pour vous d’asseoir d’avantage

votre domination révolutionnaire. Il vous tient à cœur de créer une nouvelle ère de

gouvernement, mais de par vos actes, moi je ne discerne que persécution. Vous voulez imposer,

contraindre. Pire, vous abusez de ce pouvoir qui placé entre vos mains devrait nous protéger et

non nous effrayer. S’en prendre ainsi aux religieuses c’est en partie s’attaquer à l’Eglise ; cette

Eglise qui depuis toujours représente, défend et inculque au peuple Français par le biais de ses

instituions et de ses enseignements des valeurs qui participent au développement personnel et

à l’élévation intellectuelle de tous. A cette ère révolutionnaire, quel héritage laisserons-nous à

nos descendants ? Un pays où règne l’inculture, l’analphabétisme et l’injustice ? Ils nous

maudiraient ; et ce à juste raison. Ils maudiraient notre lutte et tous les sacrifices consentis pour

l’avènement d’une cause plus juste. Tenez-vous tant à sacrifier l’avenir des générations futures

?

Peut-être que oui. Vu comment vous vous acharnez à perpétuer les mêmes erreurs que vos

prédécesseurs tenants de cette monarchie que nous avons tant trimer à renverser.

Liberté-Egalité dites-vous. Vous prônez hélas une pseudo justice qui ne vise qu’à vous

conforter dans votre position de tenant du pouvoir. Il suffit de voir avec quelle mesquinerie on

a essayé de faire prêter un serment à ses femmes, qui aux primes abords n’en étaient pas

concernées. En effet, le Serment « Liberté-Egalité » qu’impose la Convention Nationale par

le décret du 14 août 1792 ne s’applique à la base qu’aux prêtres puisque ces derniers en raison

de leurs activités disposaient selon les circonstances d’une certaine forme de pouvoir tant sur

la vie politique, que sur le peuple lui-même.

On condamne ces religieuses car elles ont refusé de prêter serment. Les Carmélites de

Compiègne, ces femmes dévoués et n’ayant le cœur disposé que pour les affaires de Dieu, ces

personnes incapables de faire du mal à une mouche de peur de

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