Les régimes totalitaires - points communs et différences
Dissertation : Les régimes totalitaires - points communs et différences. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar sarraviolii • 26 Septembre 2018 • Dissertation • 4 262 Mots (18 Pages) • 3 152 Vues
Les régimes totalitaires
La Première Guerre mondiale fragilise l’Europe. Le conflit entraîne une crise morale et politique qui favorise l’apparition des régimes autoritaires. Selon l’historien américain Georges Mosse, cette guerre est la matrice de l’avènement des totalitarismes : la « brutalisation des sociétés d’après-guerre » a affecté la vie politique en Europe et engendré la montée en puissance des régimes totalitaires.
Les trois régimes totalitaires s’imposent dans une période de crises économiques et sociales conséquentes et dans un climat politique confus. En effet, en 1917, le régime du tsar Nicolas II est largement affaibli car discrédité par les défaites que subit la Russie dés le début de la Grande Guerre. En février, une première révolution a mis fin au tsarisme, la dernière monarchie absolue européenne. Mais le régime parlementaire qui est alors mis en place connaît des difficultés qui permettent aux leaders bolchéviques Lénine et Trotski de lancer la Révolution bolchévique en octobre 1917 (« Octobre rouge »). En 1922 au terme de cette révolution, la Russie devient l'URSS (Union des Républiques Socialistes Soviétiques), et Lénine crée le Parti communiste d'Union soviétique (PCUS) cette même année. La mort de Lénine en 1924 permet à Staline, à son tour, de s’imposer. Par ailleurs, en Italie, au lendemain de la guerre le mécontentement est important. Le pays est sujet à des révolutions extrémistes que les partis traditionnels semblent incapables de maîtriser. Ainsi, en 1919, les faisceaux italiens de combat sont créés, et deux ans plus tard le PNF (Parti Nationale Fasciste) est mis en place. Enfin, en 1922, a lieu la Marche sur Rome qui permit à Mussolini de prendre les commandes : en octobre, le roi offre à Mussolini la charge de former un nouveau gouvernement. Enfin, en Allemagne, le parti nazi, le NSDAP, devient le premier parti au Parlement lors des élections de 1932. Hitler est nommé chancelier en 1933 alors que le pays est menacé par les idées révolutionnaires de l’extrême gauche. La république de Weimar, née du Traité de Versailles – perçut comme un véritable de diktat par la société allemande – était, elle aussi, un régime fragile.
L’adjectif « totalitaire » est utilisé pour la première fois en 1924 par l’italien G. Amiendola afin de dénoncer l’Etat fasciste. Benito Mussolini, dans son affirmation « Tout dans l’Etat, rien contre l’Etat et rien en dehors de l’Etat », offre une définition l’Italie fasciste de 1925. Cette définition a été grandement enrichie de nos jours, et l’on peut qualifier de totalitaire un régime politique autoritaire cherchant à contrôler le comportement de sa population. Bien que les totalitarismes, à savoir l’URSS, le IIIe Reich et l’Italie fasciste, soient tous nés dans l’entre-deux guerres, c’est en 1951 qu’une dénomination commune apparaît pour ces trois régimes. En effet, Hannah Arendt, dans son ouvrage Les origines du totalitarisme, met sur le même plan le nazisme et le stalinisme en tentant de théoriser ce qui différencie ces régimes des autres dictatures. De nos jours, les historiens veillent davantage à souligner les spécificités des régimes totalitaires de l’entre-deux guerres, notamment en désignant les majeures différences d’idéologie.
Il est cependant intéressant et important de se demander dans quelles mesures les régimes totalitaires de l’entre-deux guerres présentent des points communs et des spécificités.
Il conviendra donc de s’intéresser, dans un premier temps, aux aspects nouveaux et révolutionnaires de ces régimes, notamment par le climat dans lequel ils sont mis en place. Dans un second temps, nous étudierons leur idéologie. Enfin, il s’agira d’analyser la mise en pratique de celles-ci.
La genèse des totalitarismes est autant représentative de leurs points communs que de leurs spécificités.
Premièrement, le contexte politique de l’entre-deux-guerres est propice à la mise en place de ces régimes, en effet, la Première Guerre mondiale joue un rôle important dans l’avènement des totalitarismes. La guerre provoque dans les trois pays, des conditions économiques difficiles à supporter. Tout d’abord, en Allemagne, la population est mécontente du traité de Versailles, le diktat, puisque le pays est désigné comme responsable du conflit. L’Allemagne est donc contrainte de payer des lourdes réparations aux vainqueurs. Le NSDAP, parti unique allemand, reprend constamment le thème de la revanche et du redressement national. En Italie, la hausse du chômage et la multiplication des grèves fragilisent sensiblement le pays, incapable d’éradiquer les vagues révolutionnaires qui augmentent. Parallèlement, un grand sentiment d'injustice a été ressenti par la population italienne, dès lors que les revendications territoriales du pays n'ont pas été remplies par le traité de Versailles, malgré le ralliement italien du côté des alliés – on parle de « victoire mutilée ». Quant à eux, les Russes, qui ont quitté la guerre en mars, sont amputés d’une partie de leurs terres : ces trois pays sont perdants. De plus, la guerre aurait entraîné une culture de violence que les anciens combattants auraient utilisée afin de mettre en œuvre des milices politiques (notamment fascistes et nazies).
De surcroît, la prise de pouvoir des chefs totalitaires fut extrêmement violente, le chef va éliminer tous ses opposants politiques. En Italie, le mécontentement est important, Mussolini et le parti fasciste vont profiter de la situation pour prendre le pouvoir. Le coup de force du parti durant la marche sur Rome, d’octobre à novembre 1922, arrive à ses fins. Toutefois, en distribuant les pouvoirs dans les mains de Mussolini, le roi pense pouvoir négocier avec celui-ci ; mais il n’en est rien : Mussolini va peu à peu transformer l'État italien en régime autoritaire. Ainsi, il ordonnera à un groupe fasciste d'assassiner un député socialiste nommé Matteotti qui avait dénoncé les méthodes douteuses du parti de Mussolini en pleine assemblée nationale. Son assassinat sera revendiqué par ce dernier dans son discours du 3 janvier 1925. En outre, Staline n'arrive pas au pouvoir par les urnes, puisque la Russie n'a jamais été une démocratie. A la mort de Lénine, Staline prend les commandes et va exclure Trotski du pouvoir en 1929, ainsi que tous les autres compagnons de Lénine, entre août 1936 et mars 1938. D'autre part, la tentative de putsch d’Hitler en 1923 échoue totalement. Mais, plus tard, il parvient à s'imposer comme orateur efficace, de plus il abandonnera les facettes sociales de son programme afin de séduire les grands industriels allemands qui vont le financer et le soutenir pour le faire arriver au pouvoir. En mars 1933, il réussit à manœuvrer pour obtenir les pleins pouvoirs pour quatre ans et en juillet, le parti nazi devient le parti unique du pays. Afin d’éliminer ses opposants, il prétexte la responsabilité des communistes dans l’incendie du Reichstag (28 février 1933), interdit le parti communiste et suspend les libertés individuelles (suspension des libertés de la presse et de réunion. Hitler entama alors la « mise au pas » de l'Allemagne.
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