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Les régimes Totalitaires (1919-1939)

Étude de cas : Les régimes Totalitaires (1919-1939). Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  23 Novembre 2014  •  Étude de cas  •  1 841 Mots (8 Pages)  •  809 Vues

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Introduction

Des intellectuels en 1950 ont qualifié de régime totalitaire de l'entre-deux-guerres, les régimes qui visaient à créer un homme nouveau, inséré dans des sociétés uniformes sans libertés ni pluralisme. Les points communs de ces régimes sont donc l'autorisation d'un seul parti politique, la propagande développant un culte de la personnalité du leader.

1 Le stalinisme

1.1 La succession de Lénine

A la mort de Lénine le 21 janvier 1924, deux hommes dont il se méfiait se disputent sa succession : Trotski et Staline. Trotski souhaite hâter la socialisation de l'économie et étendre rapidement la révolution en Europe alors que Staline souhaite poursuivre la NEP et construire " le socialisme dans un seul pays " avec le renforcement de l'unité du Parti. Staline a su s'imposer en devenant secrétaire général du PC en mai 1922, en contrôlant toutes les nominations et en s'appuyant sur les uns et les autres. Il fait alors exiler Trotski et le fera assassiner au Mexique en 1940. Les autres opposants sont aussi réduits au silence et en 1929, Staline devient le maître absolu de l'URSS.

1.2 Les débuts de Staline

La poursuite de la NEP

La poursuite de la NEP, nouvelle politique économique jusqu'en 1928. C'est un retour partiel et provisoire au capitalisme décidé en 1921 par Lénine en considération de la situation économique catastrophique. Elle est accompagnée d'une détente sociale. Le parti se divise sur le bien-fondé de cette politique. Ainsi Trotski penche pour une industrialisation rapide financée par des prélèvements massifs sur les paysans alors que Boukharine veut soutenir l'agriculture.

Le programme de développement

En 1928, la production agricole stagne et la croissance industrielle est faible. De plus des paysans riches et des nepmen apparaissent. Staline décide alors la fin de la NEP et s'engage dans la voie du socialisme en privilégiant l'industrie au détriment de l'agriculture. L'Etat prend le contrôle de toute l'économie et entreprend la collectivisation des campagnes ( regroupement des exploitations individuelles en kolkhozes et en sovkhozes pour moderniser l'agriculture et faciliter les prélèvements) et l'industrialisation rapide de manière planifiée.

La collectivisation se fait par la force et ceux qui résistent sont arrêtés, déportés (1,8 millions de paysans). On parle de dékoulakisation. Cette désorganisation de l'agriculture provoque une famine qui fait près de 6 millions de victimes. En 1933, 80% des exploitations sont collectivisées. Face au faible rendement, Staline concède un lopin de terre aux paysans. L'industrialisation est accélérée. Les plans quinquennaux donnent la priorité aux industries de base. Des paysans sont envoyés dans les usines et des grands chantiers sont lancés. Pour atteindre les objectifs, les ouvriers sont encouragés et on honore le stakhanovisme. EN 1940, l'URSS devient la troisième puissance industrielle au prix du sacrifice de l'agriculture, des biens de consommation et du bien-être de la population.

Koulak : paysan enrichi

Goulag : camp de travail

Stakhanovisme : En 1935, la propagande soviétique popularise l'exploit d'un mineur de fond, Alexis Stakhanov, parvenu à extraire en une journée 14 fois plus de charbon que la norme fixée. En fait il s'est fait aider par deux camarades.

1.3 La dictature de Staline

A la dictature du parti succède la dictature d'un seul homme

L'adoption de la Constitution en 1936 n'est qu'une façade. La réalité du pouvoir appartient en effet à Staline qui a épuré le Parti communiste et écarté tous les anciens dirigeants. Le congrès du PC est convoqué en 1934 et en 1939 contre tous les ans auparavant. Dans ce régime autoritaire et bureaucratique, Staline fonde sa légitimité sur son propre culte et sur celui de Lénine.

La Terreur

Staline dispose d'une police politique, le NKVD qui traque tous les opposants : koulaks, paysans. L'assassinat en 1934 de Kirov, ami de Staline sert de prétexte à l'ouverture en 1936 d'un grand procès politique sous la direction de Vychinski. Ce procès sera suivi d'autres en 1937 et 1938 au cours desquels les anciens compagnons de Staline tel Boukharine avouent, sous la torture, des crimes, des complots. Ces purges concernent les membres du Comité central puis les cadres militaires et administratifs. La terreur fait des millions de victimes et fragilise l'appareil du parti et de l'Etat.

NKVD : ancêtre du KGB créé en 1954. En 1934, la police politique (Tcheka) créée par Dzerjinski en décembre 1917, et qui avait pris le nom de Guépéou en 1922, devient le NKVD.

Bilan : L'URSS s'est industrialisée mais de manière inégale. L'agriculture est sacrifiée, la population a été déplacée vers les villes et la société est entièrement contrôlée. L'élimination des anciens chefs et cadres a affaibli l'administration et l'armée à la veille de la Seconde Guerre Mondiale.

2 Le fascisme et le nazisme : comparaison

2.1 Un contexte favorable à la conquête du pouvoir

Situation de crise

Crise économique et sociale : les difficultés économiques de l'après guerre sont renforcées par la crise de 1930. Les pays connaissent le chômage, l'inflation. En Italie, le Nord industriel s'oppose au Sud agricole : les grèves avec occupation d'usines et les révoltes agraires se multiplient. L'Allemagne est elle frappée par le retrait des capitaux américains, l'effondrement de son système bancaire et subit de plein fouet le contre-coup du krach de Wall Street (6 millions de chômeurs).

Crise politique et morale : l'unité italienne s'est faite tardivement et la monarchie constitutionnelle parlementaire est contestée par la gauche marxiste et le Parti populaire italien. L'Italie connaît l'instabilité ministérielle. En Allemagne, la République de Weimar est discréditée et la politique d'austérité qu'elle mène mécontente la population.

L'arrivée au pouvoir

En Italie. Mussolini crée en 1919 les Faisceaux italiens de combat, transformés en 1921 en Parti national fasciste. Il veut rassurer l'Italie en proposant un Etat fort, garant de la propriété privée face à la menace bolchevique. Il reçoit le soutien des grands propriétaires et de la petite bourgeoisie. Il brise les contestations sociales et de la gauche avec les Squadre, les Chemises Noires. En 1921, des candidats fascistes rentrent au Parlement et en 1922, Mussolini réclame le pouvoir au roi Victor-Emmanuel III ;il l' obtient le 30 octobre 1922 après la Marche sur Rome.

En Allemagne. Hitler, soldat démobilisé transforme le Parti ouvrier allemand en Parti national-socialiste des travailleurs allemands (NSDAP) dont il devient le chef unique et tout-puissant. Il se dote d'un drapeau rouge à croix gammée, d'une organisation paramilitaire (SA) et tente un putsch à Munich en novembre 1923. En prison, il rédige Mein Kampf où il présente son programme politique raciste et dictatorial. A partir de 1925 il réorganise le parti nazi et décide de suivre la voie légale, comme Mussolini, pour arriver au pouvoir. Il exploite la menace bolchevique, l'hostilité des Allemands au traité de Versailles et l'incapacité de la République de Weimar à résoudre les problèmes économiques pour attirer la masse. Le Parti nazi remporte les élections législatives de 1932 et Hitler est appelé par le président, le maréchal von Hindenburg, à former un gouvernement le 30 janvier 1933 (sous la pression des classes dirigeantes de la droite et du centre).

2.2 Vers le totalitarisme : les premières mesures

En Italie.

Mussolini obtient les pleins pouvoirs de l'Assemblée en novembre 1922 puis la majorité absolue aux élections d'avril 1924 en créant un climat de violence par les Chemises Noires. Mussolini durcit sa dictature après la montée de l'opposition suscitée par l'assassinat du député socialiste Matteotti qui avait dénoncé les fraudes et la violence fasciste.

En Allemagne.

Hitler devenu chancelier dissout le Reichstag afin d'obtenir la majorité lors de nouvelles élections. Le 27 février 1933, l'incendie du Reichstag, mis au compte des communistes, sert de prétexte à l'interdiction du Parti communiste et à la suspension des libertés individuelles. Les nazis obtiennent 44% des voix aux élections et Hitler se fait voter les pleins pouvoirs. Les partis politiques, les syndicats sont interdits ; les opposants sont envoyés dans des camps de concentration ; les SA de Röhm, aile gauche du Parti nazi, sont éliminés par les SS lors de la Nuit des longs couteaux le 30 juin 1934. Hitler et ses compagnons prennent le contrôle de l'Etat et le 2 août 1934, à la mort d'Hindenburg, Hitler se fait proclamer président du Reich (décision plébiscitée à 90% par les Allemands).

2.3 Les idées totalitaires

En Italie.

En 1925-26, les lois fascistissimes abolissent la démocratie et le pouvoir appartient alors au Duce. Un lien étroit existe alors entre le Parti fasciste qui devient le parti unique et dont les responsables sont rassemblés au Grand Conseil et l'Etat : l'administration est épurée et une police politique, l'OVRA (organisation de vigilance et de répression de l'antifascisme) est créée. Les opposants sont pourchassés et déportés aux îles Lipari.

En Allemagne.

L'idéologie repose sur " Ein Volk, ein Reich, ein Führer ". Le principe ein Volk, un seul peuple s'appuie sur une prétendue supériorité de la race aryenne, sur l'antisémitisme. Les Juifs sont persécutés : boycott des magasins juifs dès 1933, lois de Nuremberg en 1935, Nuit de Cristal le 9 novembre 1938. Ein Reich, un seul Etat s'appuie sur le pangermanisme du XIXème siècle. Hitler veut réunir à l'Allemagne toutes les populations de langue et de sang allemand. Il veut aussi étendre le territoire vers l'est : le Drang nach Osten. Le Reich est centralisé et l'administration est épurée. La terreur est maintenue par les SS et la Gestapo. Ein Führer, un seul chef dispose de tous les pouvoirs. Les fonctionnaires et les militaires doivent prêter serment de fidélité au Führer et la population lui doit obéissance.

2.4 La pratique

Le dirigisme économique.

En Italie. En 1926, le gouvernement lance plusieurs grandes batailles économiques : celles du blé, de l'acier, pour l'assèchement des marécages ou pour une monnaie forte. L'Etat crée l'IRI, l'Institut pour la reconstruction industrielle, qui permet de sauver les entreprises industrielles par le rachat des actions. La voie autarcique est choisie pour sortir de la crise. La grève est interdite et un seul syndicat est autorisé alors que les relations entre ouvriers et patrons sont réglementées par la Charte du travail qui instaure le corporatisme.

En Allemagne. Pour lutter contre la chômage très élevé, le ministre de l'économie, Schacht, lance une politique de grands travaux (construction d'autoroutes, de logements sociaux). L'Allemagne remet en route l'industrie d'armement en 1936. Elle opte comme l'Italie pour l'autarcie.

L'embrigadement de la population.

En Italie. L'Etat fasciste lance une politique nataliste. La population est étroitement surveillée et soumise à la propagande. Elle est encadrée par des organisations dépendantes du Parti fasciste dès son plus jeune âge (balila, avanguardista) dans le cadre des loisirs et du travail.

En Allemagne. L'adhésion au parti nazi augmente fortement entre 1933 et 1939 : on passe de 850 000 à 5, 3 millions de membres. Enfants et jeunes sont embrigadés par l'école, les loisirs et le sport et beaucoup de jeunes appartiennent à la Hitlerjugend. La propagande menée par Goebbels est omniprésente. Face à la suppression des libertés, des intellectuels, des scientifiques juifs ou non quittent l'Allemagne.

Conclusion

L'URSS, l'Italie et l'Allemagne adoptent des régimes se ressemblant en de nombreux points. Ces régimes s'imposent par voie légale et deviennent par la suite totalitaires en supprimant toute opposition et en encadrant la population. Ils dirigent aussi l'économie et donnent souvent la priorité à l'industrie. Le pouvoir est aux mains d'un seul parti et même d'un seul homme qui devient le leader incontesté du pays. Hitler saura ainsi rassembler les foules et entraîner son pays dans la gu

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