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Les Provinces perdues en 1871.

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Par   •  17 Mars 2019  •  Commentaire de texte  •  3 618 Mots (15 Pages)  •  528 Vues

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Exposé d’histoire contemporaine : Les « Provinces perdues » en 1872.


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REBOUL Yoan, L2 Histoire.


La défaite française de 1870 et le traité de Francfort du 10 mai 1871 donnent au nouveau Reich allemand l’Alsace et la Lorraine. Cela comprend la majorité de l’Alsace et environ un quart de la Lorraine. Plus exactement, les territoires concernés étaient le département du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, sauf Belfort, pour l’Alsace. Pour la Lorraine, il s’agissait du département de la Moselle, les villes de Château-Salins et de Sarrebourg pour le département de la Meurthe et ceux des comtés des Vosges (Saales et Schirmeck). Cela faisait un total de 1 694 villages et villes qui étaient transférés sous la juridiction allemande, pour un total de 1 579 738 habitants. Les « provinces perdues » est une expression désignant l’Alsace et la Lorraine.

Pour aborder ce sujet des « provinces perdues » nous avons à disposition deux sources littéraires datant toutes deux de la période durant laquelle l’Alsace et la Lorraine ont été annexées. L’une est une nouvelle, c’est généralement un récit bref, présentant une seule action basée sur un seul évènement, avec peu de personnages et se terminant par une chute. Cette nouvelle d’Alphonse Daudet est un texte purement littéraire, certes basé sur des faits réels et une situation existante mais reste tout de même un récit de fiction, une œuvre d’imagination. La nouvelle intitulée La dernière classe. Récit d’un petit alsacien est issu du recueil de nouvelles Contes du lundi. Publiées en trois parties par Alphonse Daudet, ces nouvelles sont toutes inspirées de la guerre franco-prussienne, de la vie quotidienne à ce moment-là et de de ses répercussions. Malgré le fait que le document reste un document littéraire, ce texte, qui raconte la dernière leçon d’un professeur de français dans une école d’Alsace, dresse un tableau réaliste de la vie de l’époque. La dernière classe, dont nous avons un extrait à étudier, est le récit le plus célèbre de cet ouvrage et qui a connu le plus grand succès, car publié en feuilleton à l’origine. En effet, cette œuvre littéraire a été publiée, dans un premier temps, dans le journal L’Evènement le 13 mai 1872 puis publiée en 1873 dans l’ouvrage Contes du lundi. Alphonse Daudet est un écrivain et auteur dramatique français, qui fréquente un temps les cercles naturalistes, il se lie notamment avec Zola ou les frères Goncourt. Avec ses idéaux royalistes il s’en éloigne peu à peu. Son souhait dans ses œuvres est de décrire avec le plus de précision possible et en employant le registre lyrique le monde qui l’entoure.

Le second texte soumis à notre étude est rédigé par Alfred Mézières qui est un historien littéraire. C’est une source à caractère plus scientifique que la première. Il s’agit là d’un article nommé Les souffrances d’un pays conquis, scènes de l’émigration en Alsace Lorraine issu de la Revue des Deux Mondes de 1872. Ce texte nous offre une véritable vision d’historien sur cet évènement. L’auteur nous y raconte la réception de l’annexion par les alsaciens et les lorrains, les répercussions que cela a pu avoir sur leur vie.

Ces deux textes ont une vision centrée sur les habitants de l’Alsace et de la Lorraine, leurs vies en 1872, lorsque leurs régions sont annexées. L’annexion n’a pas été populaire et n’a pas été acceptée par l’opinion publique française. En effet, le Traité de Francfort forçait ces populations à adopter la nationalité allemande pour pouvoir rester chez eux ou bien garder la nationalité française mais quitter le territoire désormais allemand. Beaucoup d’habitants de l’Alsace et de la Lorraine ont voulu garder la nationalité française. C’est pour cette raison qu’en 1872 les personnes ayant opté pour conserver leur nationalité française ont dû soumettre une déclaration officielle à la mairie. Ceux qui ont choisi  la nationalité française émigrèrent en France, ou dans d’autres territoires français mais aussi à l’étranger, aux Etats-Unis. Sur 1 597 000 habitants, environ 400 000 vont opter pour la nationalité française.

Cette entrée dans le sujet nous mène à cette interrogation : en quoi ces textes traduisent-ils le fort sentiment patriotique qui se fait ressentir à cette période envers l’Alsace et la Lorraine ?

Pour répondre à cette problématique nous étudierons, dans un premier temps, l’annexion allemande, en montrant à travers les textes que le traité était forcé et la volonté de la puissance prussienne de faire de l’Alsace et de la Lorraine un véritable territoire prussien. Dans la deuxième partie, nous nous intéresserons à l’importance du patrimoine français avec l’esprit nationaliste et la conquête morale. Une interrogation sera portée dans la troisième partie : prussien ou français ? Nous verrons, là, qu’il y a un choix à faire pour les alsaciens et les prussiens et que de ce choix peut découler une émigration à moitié forcée.

  1. Annexion allemande.
  • Un traité forcé.

Pour bien comprendre l’annexion de l’Alsace et de la Lorraine il faut replacer l’évènement dans son contexte. En 1870, lors de la guerre franco-prussienne, les armées françaises sont vaincues à Sedan. C’est une véritable catastrophe militaire qui provoque la fin du Second Empire et de Napoléon III, son empereur. La fin du Second Empire voit naître précipitamment la Troisième République. Ce nouveau régime est proclamé le 4 septembre 1870, jour-même de la défaite de Napoléon III à Sedan. Tous les efforts mis en place pour lutter contre l’envahisseur ne sont pas fructueux. C’est ainsi qu’en janvier 1871, la France capitule.

Le Traité de paix est signé à Francfort le 10 mai 1871 avec précipitation car, entre-temps, Paris s’est soulevée contre le gouvernement et s’est constituée en Commune révolutionnaire. L’empire allemand, proclamé autour du roi de Prusse suite à son triomphe, obtient de la France vaincue une colossale indemnité de guerre de 5 milliards de francs or ainsi que la province « germanique » d’Alsace (à l’exception du territoire de Belfort), et des parties conséquentes des départements de Meurthe, Moselle (Lorraine) et quelques cantons vosgiens, soit un total de 1694 communes précisément. Ce traité est bel et bien forcé et imposé aux français, qui n’ont plus de choix que d’accepter ; cette idée est bien mise en valeur dès la première phrase de l’extrait de l’article d’Alfred Mézières : « après les avoir conquises sans les consulter ».

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