Le miracle allemand
Dissertation : Le miracle allemand. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar edmaury • 14 Avril 2018 • Dissertation • 4 542 Mots (19 Pages) • 638 Vues
Le miracle allemand (1949-1970)
Miracle (sans le côté mysthique) : Effet dont la cause échappe à la raison de l'Homme ; chose étonnante, extraordinaire.
Le terme semble fortement éxagéré vu sa portée, pourtant il faut voir d'où l'Allemagne part dès le lendemain de la guerre et même avant pour se rendre compte de l'ampleur du travail qui a dû être fait pour l'ammener jusqu'à son intégration complète dans l'Europe et à sa puissance commerciale.
En effet, avant même la fin des conflits, le sort de l'Allemagne est déjà réglé par les pays vainqueurs. Dès la conférence de Téhéran en 1943, les frontières de l'Allemagne sont décidées et la création de zones d'occupation également. La puissance allemande est réduite à néant avec la prise en main des pays occupants menée par la directive JCS 1067 qui ordonne la dénazification, la démilitarisation et la décartellisation. Ainsi, au sortir de la guerre « l'Allemagne est devenue un objet » selon Alfred Grosser. Le chaos politique s'accompagne du désordre civil. Effectivement, le bilan humain est très lourd côté allemand avec une perte de 3 millions de civils et autant de soldats. De plus, beaucoup d'allemands sont expulsés des territoires étrangers : 3 millions de sudètes sont éjéctés de Tchécoslovaquie, 3,5 millions de Hongrie. Au total, ce sont 10 millions d'allemands qui reviennent au pays après la fin de la guerre. En Allemagne, la situation est critique : 25 millions soit 38% de la population, ne vivent pas dans un logement viable, la sous-nutrition dûe au rationnement de produits et aux faibles récoltes empêchent de couvrir plus de 35% des besoins de la population,et provoque la famine. Enfin, la destruction de lignes de chemins de fers, de routes et de ponts empêchent l'énergie et le charbon d'être acheminés dans tous le territoire. Ainsi, nous essaierons de répondre à la problématique : Quels ont été les mutations politiques, économiques et sociales qui ont permis aux deux Allemagne de retrouver la prospérité et la croissance ?
Dans un premier temps nous évoquerons la phase de 1949 à 1961 puis nous parlerons de la phase de 1961 à 1970 et enfin nous terminerons sur une critique du « miracle » allemand et de ce terme excessif.
- De la proclamation des républiques au mur de Berlin
- L'ère Adenauer et gain progressif d'autonomie de la RDA
En Allemagne de l'Ouest, la loi fondamentale fut proclamée le 8 mai 1949 après qu'elle est était validé par le conseil parlementaire. Les premières élections eurent lieu le 14 aoûtt 1949, et avec la victoire de l'union CDU-CSU, Konrad Adenauer fut nommé chancelier.
En Allemagne de l'Est, un congrès fut réuni en urgence les 15 et 16 mai 1949 face à la naissance de la RFA alors que Staline était opposé de base à un état Est-Allemand. Le congrès désigna un conseil du peuple majoritairement socialiste-communiste qui mis en place la constitution le 7 octobre 1949. Wilhelm Pieck devient président et Otto Grottewocht, chef du gouvernement. Les Elections furent décalées à l'année suivante.
La déclaration du plan Schuman et de la CECA le 9 mai 1950 fait entrevoir à la RFA un espoir d'intégration europpéenne. L'organisation avait comme objectif que « la production franco-allemande du charbon et de l'acier soit placée sous une Haute Autoritée dans la structure d'une organisation qui s'ouvre à la participation des autres pays de l'Europe ». La RFA signa le traité avec la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas, l'Italie et la France le 18 avril 1951 et la CECA fut mise en place le 10 fèvrier 1953 pour le charbon, et le 1er mai de la même année pour l'acier.
En RDA, le cadre reste national : le gouvernement socialiste proposa au Bunderstag une éléction générale le 15 septembre 1951 de dirigeants allemands, ce qui montre l'ouverture de l'URSS à l'Allemagne de l'Est même si la proposition n'aboutit pas puique le Bunderstag demanda le supervision de l'ONU sur l'élection ce que la RDA refusa.
En RFA le retour sur la scène internationale s'accentua puisque celle-ci ne rechigna pas à verser 3,45 milliards de DM à Israël le 10 septembre 1952 pour l'arrivée de 450 000 réfugiés, ce qui fut très bien vu pas la comunauté internationale. Ainsi la RFA obtint certaines concessions comme la possibilité de se doter d'un ministère de la Défense et d'un ministère des affaires étrangères, elle obtient la fin du statut d'occupation le 23 octobre 1954, et l'entrée à l'OTAN et à l'UEO en mai 1954.
L'Allemagne de l'Ouest fut une nouvelle fois au cœur du projet européen après les crise de Suez et de Budapest. L'accélération européenne amène Adenauer à se déplacer à Paris pour préparer les traités de la CEE qui furent finalement signés le 25 mars 1957. Cette nouvelle intégration remmet à égalité l'Allemagne l'Ouest avec les autres nations seulement 12 ans après la fin de la guerre
Les relations franco-allemande furent l'un des moteur de la réussite diplomatique ouest-allemande. De Gaulle et Adenauer partagent de forts points communs sur la politique : ils sont partisans d'une construction européenne économique et politique modérée, ils rejettent la Grande-Bretagne des grandes organisations et Adenauer était un des seuls dirigeants européens à suivre la France dans le plan Fouchet. Ces relations amicales amenèrent les deux pays à se consulter avant chaque grande décision diplomatique et à créer des liens dans l'éducation et la jeunesse. De Gaulle aurait même déclaré : « L'Europe ? C'est la France et l'Allemagne, le reste c'est des légumes ».
En RDA, après la tentative de soulèvement à Berlin-Est le 17 juin 1953, l'URSS lança une politique d'assouplissement avec tout d'abord la fin du prélèvement puis par la livraison de produits alimentaires, la baisse des frais d'occupation et avec une aide distribuée au secteur privée et agricole. En mars 1954 après l'échec d'un accord entre la RFA et l'URSS sur la CED, les soviétiques donnèrent sa souveraineté à l'Allemagne de l'Est en réponse au refus de négocier des ouest-allemands. La RDA put recréer une armée populaire nationale en Janvier 1956.
- Les réussites économiques
La RFA commence d'abord par déévaluer sa monnaie pour diminuer l'inflation qui égorge l'économie allemande le 18 septembre 1949. Va ensuite être mis en place le modèle économique à l'origine du miracle économique : l'économie sociale de marché. En allemand Soziale Marktwirtschaft, l'économie sociale de marché a été théorisé par Ludwig Erhard après son investiture à la tête de la Bizone puis en tant que ministre de l'Economie. Dérivé de l'ordolibéralisme, elle cherche à combiner : liberté individuelle et liberté d'entreprise avec une faible intervention étatique, liberté des prix qui régulent positivement l'activité économique et elle exclu la planification qui perturberait le marché. Cependant l'économie sociale de marché tolère de faibles interventions si elles sont compatibles avec la doctrine du marché : l'Etat doit intervenir contre les cartels et les monopoles qui empêchent l'autorégulation des prix, l'Etat peut intervenir en cas de crise grave et enfin, l'Etat peut intervenir pour plus de justice sociale. Au final, il y a peu de différences avec le modèle néolibéraliste de Keynes même si Erhard accorde plus d'importance à la stabilité qu'à la croissance.
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