La Guerre Froide
Dissertation : La Guerre Froide. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar keymi • 17 Décembre 2019 • Dissertation • 2 689 Mots (11 Pages) • 1 168 Vues
En 1945, les Etats-Unis et l'URSS sont alliés contre l'Allemagne nazie, dont l'idéologie est aussi éloignée de l'idéologie américaine que de l'idéologie soviétique. Pourtant, très rapidement, à la suite de la capitulation allemande le 8 mai 1945, les relations se tendent entre les deux Grands. Si aucun affrontement direct n'a lieu du fait de l' « équilibre de la terreur » (crainte d'une guerre nucléaire), les deux superpuissances luttent sur des territoires périphériques, en Europe ou dans le Tiers-Monde. Ce qui est appelé la « guerre froide » s'amorce dès 1947 et ne se terminera qu'en 1991, à la suite de l'effondrement de l'URSS.
Les débuts de la guerre froide (1947-1953)
La montée des tensions
Jusqu'au 8 mai 1945, les Etats-Unis et l'URSS forment la « Grande Alliance » avec la France et le Royaume-Uni, laquelle ne survit pas à la victoire contre l'Allemagne nazie. L'URSS ressort de la guerre victorieuse avec un énorme capital de sympathie dans le monde. Elle occupe l'ensemble des pays de l'Est mais n'entend pas s'y retirer : Winston Churchill dénonce rapidement la prise du pouvoir par l'Armée rouge dans ces pays et évoque l'existence d'un « rideau de fer » coupant l'Europe en deux. Aux Etats-Unis, la président Truman, qui craint que la misère en Europe en 1945 ne la fasse basculer dans le camp du communisme, définit une doctrine visant à endiguer l'avance soviétique dans le monde (théorie du containment). A partir de 1947, les Etats-Unis aident l'Europe occidentale à se reconstruire avec le plan Marshall (1948-1952). L'Alliance atlantique, réunissant les Etats-Unis, le Canada et les pays d'Europe occidentale, naît en 1949 et se dote d'une organisation militaire : l'OTAN.
En réaction, l'URSS adopte la doctrine Jdanov qui présente le monde comme divisé en deux blocs irréconciliables engagés dans une lutte à mort. Les partis communistes européens se voient imposés une obéissance absolue à Staline. Le Kominform, bureau d'information créé en septembre 1947, doit servir d'organisme de liaison entre le Parti communiste soviétique et les partis frères (Pologne, Yougoslavie, Bulgarie, Roumanie, Hongrie, Tchécoslovaquie, Italie et France). En Europe de l'Est, les opposants au communisme sont réduits au silence, emprisonnés ou exécutés.
La question allemande
La conférence de Potsdam a divisé l'Allemagne en quatre grandes zones d'occupation américaine, britannique, française et soviétique. En juin 1948, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France entreprennent d'unifier leurs zones d'occupation avec une monnaie unique, le DeutscheMark. Les Soviétiques ripostent avec le blocus de Berlin-Ouest, blocus qui va durer 322 jours durant lesquels la population de la ville (2,2 millions de personnes) ne va être approvisionnée que par le biais d'un pont aérien. Le 12 mai 1949, l'URSS lève le blocus. L'Allemagne se divise en deux Etats : à l'Ouest la RFA (République fédérale d'Allemagne), à l'Est la RDA (République démocratique allemande). Le 8 mai, la Loi fondamentale de la RFA (Constitution) est adoptée et Konrad Adenauer est choisi comme premier chancelier le 15 septembre. En 1954, la RFA rejoint l'Alliance atlantique.
La guerre de Corée
La Corée a été libérée en 1945 de l'occupation japonaise par les Etats-Unis et l'URSS. Depuis, le 38e parallèle a servi de ligne de démarcation entre les deux puissances libératrices. La guerre de Corée débute le 25 juin 1950, quand la Corée du Nord, soutenue par Staline et Mao, agresse militairement la Corée du Sud en franchissant le 38e parallèle en quatre points différents. L'attaque nord-coréenne est rapide : Séoul est prise dès le 26 juin. Les Etats-Unis envoient alors, avec l'accord de l'ONU, un corps expéditionnaire composé de 15 nations placé sous le commandement du général MacArthur. Lorsque les troupes de l'ONU débarquent à Inchon le 15 septembre, seule une petite bande de terre autour de Pusan, au Sud-Est, est aux mains des Sud-Coréens et des Américains. La situation se retourne rapidement : dès le 28 septembre, les forces de l'ONU libèrent Séoul ; le 1er octobre, elles passent le 38e parallèle ; le 25 octobre, elles atteignent le fleuve Yalu, séparant la Corée du Nord de la Chine.
Mao, soutenu par Staline, envoie alors 500 000 « volontaires » chinois pour une contre-offensive. Le 4 décembre, les troupes communistes reprennent Pyongyang ; le 26 décembre, elles franchissent le 38e parallèle. Le général MacArthur, qui veut utiliser l'arme atomique en Mandchourie, est désavoué par Truman qui craint une généralisation du conflit. L'ONU lance une nouvelle offensive le 25 janvier 1951, qui renverse encore le rapport de force. Le général Ridgway, successeur de Mac Arthur, parvient à refouler les forces communistes au-delà du 38e parallèle, où le front se stabilise. L'armistice est signé près de deux ans plus tard, en juillet 1953. Le conflit a été particulièrement meurtrier (plus 4 millions de morts) et a dévasté le pays du fait des intenses bombardements. Les blocs se raidissent et les Etats-Unis menacent l'URSS de représailles massives en cas de nouvelle agression.
Le temps de la « coexistence pacifique » (1953-1979)
L'apaisement des relations internationales
La mort de Staline, dirigeant de l'URSS depuis 1924, ouvre une nouvelle ère à l'Est. Son successeur, Nikita Khrouchtchev, entend apaiser les relations avec l'Ouest dans le cadre d'une « coexistence pacifique ». Ce dégel s'inscrit dans le contexte d'une Union soviétique sûre d'elle-même : elle détient la bombe atomique et a envoyé le premier satellite (Spoutnik) et le premier cosmonaute (Youri Gagarine) dans l'espace. Khrouchtchev, qui annonce le rattrapage des Etats-Unis, considère le monde capitaliste sur la défensive.
Cette politique de détente est illustrée en 1956 par la condamnation commune des États-Unis et de l'URSS de l'intervention militaire franco-britannique dans le canal de Suez, nationalisé par l’Égypte de Nasser proche de l'Union soviétique.
En 1963 est mise en place une ligne de liaison directe entre le dirigeant de l'URSS et le président des États-Unis (le « téléphone rouge »). Le président Kennedy abandonne l'idée de représailles massives en cas d'agression soviétique pour celle d'une « riposte graduée », consistant en une réponse proportionnelle à la nature de l'agression.
Des deux côtés, il n'y a pas de désarmement mais un engagement sur la limitation de l'arsenal militaire (traité de Moscou de 1963). Un traité de non-prolifération des armes atomiques est signé en 1968. En 1969 s'ouvrent les négociations SALT (Strategic Arms Limitation Talks), visant à limiter la croissance des armements stratégiques, qui débouchent sur les accords SALT 1 en 1972. La même année, la RFA et la RDA normalisent leurs relations. Les accords d'Helsinki de 1975, garantissant les frontières européennes, la libre circulation des idées et des hommes, le respect des droits de l'Homme marque l'apogée de la détente.
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