ERNESTO CHE GUEVARA
Mémoire : ERNESTO CHE GUEVARA. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar GuevaraChee • 7 Décembre 2014 • 4 874 Mots (20 Pages) • 927 Vues
Le 9 octobre 1967, dans une petite école perdue sur les hauts plateaux de Bolivie, mourait le plus célèbre guérillero du 20ème siècle :
ERNESTO CHE GUEVARA.
Traqué depuis des mois par des milliers de soldats boliviens – aidés par des conseillers étasuniens de la CIA – trahi par ceux-là même qu’il était venu arracher à la misère et à la dictature, ces paysans opprimés pour qui il rêvait de justice sociale, d’ouvrir des écoles et des dispensaires dans chaque village, trahi par les nomenclaturas sur l’autel de la coexistence pacifique, le CHE était blessé en plein combat, fait prisonnier, puis exécuté sommairement, sans procès. Asthmatique, à la santé fragile, ce médecin argentin humaniste au regard de feu, cette figure devenue l’emblème de toutes les révolutions contre l’exploitation des êtres humains entrait dans l’histoire. Il avait trente-neuf ans.
SOMMAIRE :
-L’école de la révolution
-La libération de CUBA
-Ministre, ambassadeur…et guérillero
-La guérilla congolaise
-La guérilla bolivienne
-Retour à CUBA
-Mémoire
-CHE et les femmes
-CHE et la famille 10-CHE et le terrorisme 11-CHE et l’humanisme
1-L’école de la révolution
14 juin 1928, à Rosario, sur une route proche de Buenos Aires, la capitale de l’Argentine, vient au monde ERNESTO GUEVARA DE LA SERNA, qui sera connu plus tard sous le nom de « CHE » GUEVARA. De sa mère, Celia de la Serna de la Llosa – benjamine d’une riche famille – il gardera tout le long de sa vie, le goût pour la lecture et la langue française. De son père, Ernesto Guevara Lynch, beau jeune homme de vingt sept ans, la prestance et un certain côté bohème et libertaire.
2 mai 1930, à San Isidro en Argentine, alors qu’il est sur la plage, attendant sa mère qui est partie nager, le petit Ernestito prend froid. Dans la nuit, il est victime de sa première crise d’asthme. Jamais cette maladie ne lui laissera de repos. Elle aurait pu lui tracer un destin fait de prudence et de renoncements. Elle va, au contraire, lui donner une rage de vivre et de se surpasser.
1934, Alta Gracia, la crise économique en Argentine oblige les Guevara à changer de domicile. La famille s’installe dans un quartier populaire et leur nouvelle demeure deviendra un lieu d’accueil pour tout ce que la terre comporte de déshérités.
1935, Alta Gracia, l’année de ses sept ans, l’administration s’étonne que le jeune Guevara ne soit pas inscrit à l’école. Il y a pourtant plus d’un an qu’il a appris à lire et écrire, sous la direction de sa mère. Pourvu d’un inhalateur pour lutter contre les crises d’asthme, Ernestito va donc prendre le chemin de l’école communale.
1937, Alta Gracia, quand il ne se bat pas contre les fils de riches ou ne traîne pas avec les « miséreux » de son quartier, Ernestito joue, comme tous les enfants de son âge, à la guerre. Mais la sienne a pour référence celle qui vient de se déclencher en Espagne. Le jour, il dirige les armées républicaines et se bat contre les franquistes fascistes. Le soir, il écoute le récit de quelques exilés que sa famille fréquente.
1946, Cordoba, impossible pour un asthmatique de courir 80 minutes après un ballon de rugby ? Pour être accepté dans l’équipe locale, Ernesto doit accomplir un saut tête la première par dessus un manche à balais posé sur deux chaises et de se recevoir en roulé-boulé sur une surface en ciment. Ce n’est pas une seule fois qu’il effectuera le saut, mais… quatorze.
1947, Cordoba, après avoir passé sans grand enthousiasme en 1945 son BAC, Ernesto cherche sa voie. Il voudrait bien devenir ingénieur, comme son père, mais finalement, la mort de sa grand-mère paternelle – vieille dame aux idées progressistes qu’il veilla pendant 17 jours – le convertit à la médecine.
1950, Argentine, le 1er janvier, avec sa bicyclette qu’il a trafiquée en lui rajoutant un petit moteur, il part pour son premier grand voyage à travers l’Argentine, à la rencontre du petit peuple. Il visite notamment une léproserie. Ce périple de 4500 km aiguise sa conscience politique.
1952, Amérique du Sud, il n’a pas encore son diplôme de médecin en poche et pourtant, le 2 janvier 1952, Ernesto va entreprendre, avec son ami Alberto Granado, (premier membre d’Hommage d’Espace CHE Guevara) de six ans son aîné, un voyage de huit mois à travers le continent sud-américain, visitant successivement le Chili, le Pérou, le Brésil, la Colombie et le venezuela.
1953, Amérique du Sud, à peine son diplôme de médecin en poche, il repart. Cette fois-ci en train. Bolivie, Pérou, Equateur, puis Panama, Costa Rica, Honduras, Guatemala. C’est dans ce pays – où il séjourne quelque temps – qu’il rencontre Hilda Gadea, une jeune péruvienne révolutionnaire marxiste de 28 ans qui deviendra sa femme deux ans plus tard et qui lui donnera son premier enfant, Hilda Beatriz. (Il rencontre également Nico Lopez qui a participé à l’attaque de la caserne Moncada).
1954, Guatemala, après le coup d’Etat de juin qui renverse le président Jacobo Arbenz, et la terrible répression qui s’ensuit – 9000 tués et emprisonnés – Ernesto doit fuir au Méxique.
1955, Mexico, c’est dans la matinée du 10 juillet que va avoir lieu la première rencontre avec Fidel Castro, jeune et brillant avocat de 29 ans, qui a fui Cuba le 26 juillet 1953. Entre les deux hommes, le courant passe. Ils ont en commun un idéal de justice et une haine contre l’impérialisme qui opprime les peuples. Ernesto va suivre son aîné dans sa guerre de libération.
2-La libération de CUBA
Le dictateur Fulgencio Bastita, soutenu par les Etats Unis, dirige Cuba depuis le coup d’Etat du 10 mars 1952. Le 26 juillet 1953, cent trente jeunes conduits par Fidel Castro se lancent à l’assaut de la caserne Moncada à Santiago de Cuba. C’est un échec et Fidel est arrêté, emprisonné, puis libéré. Après plus d’une année passée en préparatifs militaires, récolte de fonds auprès d’exilés cubains à Miami, et accessoirement un petit passage dans les geôles mexicaines, Fidel et ses troupes sont prêts à se lancer à l’assaut
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