Liutprand
Dissertation : Liutprand. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar KarlMarx90 • 21 Avril 2018 • Dissertation • 722 Mots (3 Pages) • 522 Vues
Tout d’abord il faut savoir que Liutprand est désigné roi-législateur, il est défenseur des droits. En 713 soit un an après sa prise du pouvoir il mène une première série d’articles de lois qui complètent celles de l’Edictum des précédents rois législateurs.
L’un d’entre eux, l’Édit de Rothari de 646 nous fournit des connaissances sur la société lombarde, on sait que le roi installé dans son palais de Pavie est le chef de l’armée.
En effet dans la tradition lombarde le roi est élu par les chefs militaires. Sa force vient de ses propriétés foncières, les impôts qu’il lève sur les populations italo-romaines, du droit de monnayage et de ses soutiens. La royauté lombarde repose sur l’acclamation par le peuple en arme. On a là un aspect guerrier de la légitimité du pouvoir royal.
Il faut noter qu’en son époque, la chancellerie de Liutprand est reconnue comme la plus développée de tout l’occident et que son royaume connaît une forte prospérité économique. Il peut alors appliquer dans des conditions idéales ses réformes.
Le droit Lombard par ses 6 livres apparaît tout d’abord comme un moyen de ne pas perdre l’identité du peuple lombard, en effet, à l’époque de Liutprand 150 ans de cohabitation mutuelle ont dû beaucoup rapprocher les communautés, pour reprendre les mots de Karol Modzelewski. Toutefois, c’est à ce roi que, d’après la tradition, on donne la gloire d’avoir établi une mesure linéaire à tous ses sujets ; en outre le droit Lombard est un droit territorialisé, il s’applique indistinctement aux romains ou aux Lombards bien que l’on puisse y trouver des lois destinées de manière spécifique aux Lombards, ces dernières commençaient par “Si quelque Lombards…”. On constate donc que les réformes de Liutprand portent aussi sur le sujet de la coexistence entre un droit lombard et un droit romain.
Aussi, un trait s’impose, Paul Diacre nous l’indique lorsqu’il écrit entre les lignes 38 et 39 que Liutprand est un roi “clément pour les coupables”, en effet il convient de comprendre que la loi lombarde, contrairement au droit Wisigothique ne prononçait pas la peine de mort ni de châtiment corporel, exception faite aux crimes touchant directement à la personne du roi, l’idée étant de privilégier la paix, la réconciliation des parties par un dédommagement plutôt que de voir apparaître de sanglantes représailles privées, soit la faida. On retrouve alors la compositio faisant que chaque individu selon la classe sociale à laquelle il appartenait avait une certaine valeur du point de vue économique, cette valeur est le guidrigild, une sorte de wergeld, soit le “prix de la vie” qui devait être payée par l'offenseur à la famille offensée.
De manière assez général on voit se mettre en place un système centralisé avec une capitale (Pavie) et une volonté d’intégrer les ducs à ce nouveau modèle inspiré de leurs voisins directs (Francs, mais aussi Bavarois et Byzantins). Bien que le roi tente de se placer au dessus des ducs il connaît des problèmes à Spolète et Bénévent qui connaissent des velléités d’indépendance : le roi cherche à transformer les ducs en hauts fonctionnaires mais ne peut les nommer directement et doit consulter le “peuple lombard” des duchés. Il peut les remplacer en cas de désobéissance ce qu’il cherche à faire.
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