Le sacre du roi
Cours : Le sacre du roi. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar man19930702 • 5 Mars 2013 • Cours • 3 957 Mots (16 Pages) • 2 332 Vues
Texte 5 : Le sacre du roi
Couronnement de Philippe Ier ( 1059)
Sacrement du futur roi Henri 7 ans à l'église Notre dame par l'archevêque de Gervais
« an du seigneur 1059' « roi Henri » « année de l'épiscopat de Gervais' « saint jour de la Pentecôte « le roi Philippe a été sacré par l'archevêque Gervais dans l'église cathédrale.. devant l'autel de notre dame »
Sacrement de Henri étape :
1 ) « exposa le foi catholique , lui demandant s'il y croyait et s'il voulait la défendre »
« lecture de l'épître »
« réponse affirmative.. on lui présenta la professio » ' accepté il en fit lui même la lecture, il la souscrivit bien qu’âgé de 7ans)
professio : « moi philippe par la faveur de Dieu bientôt futur roi de france , en ce jour de mon ordination.. je promet de conserver à chacun de vous le privilège canonique , la foi qui lui est due et la justice, d'être leur défenseur.. comme il est juste qu'un roi agisse en son royaume, en faveur de chaque évêque et de l'église à lui commise , d'accorder aussi au peuple qui nous est confié , de notre autorité , des lois conformes à ses droits »
« cette lecture achevé le roi déposa cette promesse entre les mains de l'archevêque , en présence de .. noms des évêques
« l'archevêque Gervais prit en main le bâton pastoral de saint rémi et exposa.. pour quelles raisons il avait le droit d'élire et de consacrer le roi, depuis que saint rémi avait baptisé et consacré Clovis
Traduit par « sacre » de Philippe Ier. Or, coronatio, en latin, signifie couronnement. On va le voir, il s’agit bien de deux choses différentes. Selon toute vraisemblance, le titre n’est pas original. S’il l’est, il peut orienter votre commentaire dans un sens qui serait préjudiciable à une analyse plus fine de ce texte.
L’auteur : Gervais du Château-du-Loir, archevêque de Reims. Membre du conseil de régence après le décès d’Henri Ier, avec Baudoin V de Flandres (beau-frère et tuteur de Philippe Ier) et Anne de Kiev (deuxième épouse d’Henri, mère du roi ; elle épouse en secondes noces un aristocrate Raoul de Crépy). On place sa naissance au début du XIe siècle, vers 1007. Il meurt après la majorité de Philippe Ier en 1067. Aristocrate de naissance, Gervais connaît une belle carrière ecclésiastique en étant évêque du Mans dès 1036 grâce aux faveurs de la maison de Blois, puis archevêque de Reims en 1055.
La nature du texte : il ne s’agit pas d’un ordo liturgique comme le mot « sacre » dans le titre pourrait le laisser croire, mais d’un récit de la cérémonie sous la forme d’un procès verbal (au sens littéral) : l’économie générale de la cérémonie. Le déroulement spécifique du sacre et son moment clé, l’onction, ne sont pas évoqués par Gervais.
La datation :
- le texte est daté selon le style de l’Incarnation : « L’an de l’Incarnation 1059 ». La « douzième indiction » : indictio en latin veut dire « moment indiqué ». Il s’agit d’une périodisation byzantine introduite en Occident par l’empereur Justinien en 537. On l’utilise fréquemment dans les actes depuis le IXe siècle et jusqu’au XVe siècle. Une indiction est une période de 15 ans censée séparer deux recensions de l’impôt foncier à Constantinople. Le point de départ des indictions est l’année 312. Comment la calculer : on soustrait 312 à l’année considérée puis on divise par 15 la différence ; le reste de la division donne l’indiction. Pour 1059 : 1059-312 = 747 ; 15x49 = 735 + 12 pour retrouver 747. L’indiction est bien de 12 pour l’an 1059. C’est la douzième année de cette période de 15 ans.
- « la 32e année du règne d’Henri Ier » : sacré roi du vivant de son père en 1027. Il s’agit donc bien de la 32e année de son règne. Même si Henri Ier règne seul à partir de 1031 (jusqu’en 1060). Henri Ier destiné à être duc de Bourgogne avant la mort de son frère aîné Hugues.
- « le 10 des calendes de juin » : forme romaine du calendrier. Le 10 des calendes du mois de juin correspond au 23 mai. Il s’agit d’une forme de datation qui perdure durant le Moyen Âge.
- « la quatrième année de l’épiscopat du seigneur Gervais » : effectivement, Gervais est archevêque de Reims depuis 1055.
- « le jour saint de la Pentecôte » : fête mobile (calculée sur le calendrier lunaire). En 1059, le dimanche de Pentecôte tombe bien un 23 mai. Cette année-là, la fête de Pâques tombe le dimanche 4 avril.
- La symbolique de la Pentecôte pour le jour du sacre : dans les Actes des Apôtres (Nouveau Testament), les disciples de Jésus réunis à Jérusalem reçoivent l’Esprit Saint sous la forme de langues de feu. Inspirés par l’Esprit (le souffle), ils sortent dans la ville prêcher dans toutes les langues. Par analogie, on peut dire que l’Esprit Saint descend sur le roi, en référence au Livre de Samuel cité dans l’article Sacre : « L’esprit de Dieu s’empara de David à partir de ce jour-là ».
Les éléments-clé du texte :
Philippe Ier est un enfant de 7 ans : il est sacré du vivant de son père, comme son propre père Henri Ier et son grand-père Robert II le Pieux. Les carolingiens avaient coutume d’associer leurs héritiers au trône ; c’est une tradition que la nouvelle dynastie capétienne reprend pour assurer sa pérennité et s’inscrire dans la continuité des précédents souverains. Cette pratique achève d’établir le caractère héréditaire de la royauté en faisant passer au second plan sa dimension élective, qui perdure toutefois dans une acclamation de pure forme.
Il y a une première partie dans ce texte : la messe, l’exposé de la foi catholique, à savoir le Credo, avant la lecture de l’épître selon le canon de la liturgie. En demandant au roi s’il croit ainsi, Gervais de Reims s’assure de la catholicité du futur
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