Le donjon d'ardres
Commentaire de texte : Le donjon d'ardres. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Charlotte-Odile • 8 Mai 2016 • Commentaire de texte • 3 041 Mots (13 Pages) • 3 296 Vues
Une demeure de seigneur :
le donjon d’Ardres (v.1120)
Introduction
L’auteur est Lambert d’Ardres. C’est un curé à Ardres, une ville au Sud Ouest de Calais, du XII°s. Il est très lié à la famille de Guines (famille d’Ardres et de Guines, et est l’auteur, à la demande d’Arnoul, le fils du comte Beaudouin, de Historia comitum Ghisnensium (Histoire des comtes de Guines). Il fait un portrait très élogieux du donjon, même peut-être trop, ce qui nous permet de douter de la véracité de ses dires ; Le texte est donc extrait de Historia comitum Ghisnensium. Cet ouvrage parle de la famille de Guines, et a été commandé par un des comtes de Guines. Le style y est enflé, mais il présente la vie chevaleresque dans le Nord de la France, alors qu’on possède peu de document sur ce sujet. On peut toutefois s’interroger sur la fiabilité d’un tel document, puisqu’il a été commandé par un comte dont il raconte l’histoire. Mais il dépeint certaines habitudes de vie de ce XII°s, nous éclairant ainsi sur la vie seigneuriale au Moyen Age, et surtout à la fin du Haut Moyen Age. Cet extrait nous renseigne sur 2 thèmes, l’organisation spatial du donjon, ainsi que l’organisation de la vie dans ce donjon, et bien sûr, quelles personnes font partie de la maisonnée, ou de la famille, donc de voir l’évolution du terme famille depuis le Moyen Age.
Ainsi, nous pouvons nous demander comment s’organise le donjon et quelle est l’organisation sociale de celui-ci ?
Après avoir montré quels sont les espaces du donjon et de la vie seigneuriale, nous étudierons la répartition de la « famille »
- Les espaces du donjon et de la vie seigneuriale
- L’architecture
Au départ, le château était très peu présent(réservé à la classe dominante), puis il s’est répandu, permettait la multiplication des places clés. Il est entouré de fortification, qui peuvent être des fortifications circulaires (espace ovale ou rond délimité par un fossé de plus de 3m de profondeur, puis un talus fait de la terre rejetée ou encore avec de la terre rapportée, parfois surmonté d’une palissade en bois). Parfois ces enceintes circulaires sont même doublées, mais ne se trouvent que très rarement avec de l’eau. On peut aussi défendre le château avec une motte (le château est construit sur une butte de terre) aujourd’hui celles qui restent ne sont plus en très bon état(érosion, travaux agricoles), elles font entre 6 et 8m de hauteur, elles sont entourées d’un fossé, où se trouve souvent de l’eau. A l’intérieur, il y a une basse-cour, et une tour en charpente, le donjon ; On peut y vivre, mais vers le début du X°s, elle était plus souvent utilisée par les gardes et comme retrait ultime Cette maison, ce château, est construit dans le castrum (l 1) d’Ardres. Un castrum est une petite agglomération fortifiée, placée en hauteur Il s’agit d’une grande et belle maison (l1). Ici on peut lire qu’il a été construit par un charpentier (qui travaille le bois, fabrique les charpentes, c’est-à-dire les assemblages de pièces de bois qui constituent ou soutiennent certaines parties d’une construction), nommé Louis, ou Lodovick. Ce charpentier est qualifié de « presque l’égal de Dédale. Dédale était un sculpteur et un très bon architecte, dans la mythologie grecque. Il aurait construit un labyrinthe, commandé par le roi Minos. Celui-ci y a fait enfermer le Minotaure, mais aussi Dédale et son fils Icare. Pour s’évader du labyrinthe, ils se seraient fabriqué des ailes. Mais Icare en a trop profité et s’est trop rapproché du soleil, la cire qui liait les ailes a fondu et il s’est écrasé au sol. C’est donc un château imposant et magnifique selon l’auteur. Ce château aurait pu être construit avec 2 matériaux possibles : la pierre (très peu utilisé avant le XII°s car elle coûte cher, nécessite des ouvriers très qualifiés, puis qui se répand, mais les châteaux ne sont pas pour autant entièrement en pierre, ou ont été progressivement modifiés, étapes par étapes, les parties de bois ont été transformées en pierre) ou en bois. Ici, donc au XII°s, le château aurait pu être construit en bois ou en pierre. Il a été construit en bois (d'autant plus qu’il a été construit par un charpentier). Il a été construit sur une motte. C’était un moyen de défense. Ce donjon pouvait être quadrangulaire, forme très représentée dans les XI° et XII°s. Ils ont un aspect massif, d’abri sûr, sont renforcé par des contreforts, en revanche, en cas d’attaque sur le donjon (et surtout de poussée avec un bélier), les forces se répartissent en un seul point, chaque pierre entraîne sa voisine, et à un moment ca rompt, donc il est plus fragile. Il existe aussi des donjons cylindriques, du XII°s. Ils sont plus solides que leurs cousins, et ont un gain de place (plus d’angle, donc plus de place perdue pour tirer, on peut surveiller et tirer de partout), mais en revanche, il est moins logeable, mais il faut dire qu’on résidait moins…. Il existe encore différents plans qui lui sont proches : ovale, polygonale, polybé (4 tours autour d’une plus grande), ou encore cylindrique nanti d’un éperon (dirigé vers le lieu d’attaque le plus probable). Le château est décoré (intérieur et extérieur par le mobilier, les matériaux…), encore un symbole de la puissance du seigneur
- L’organisation.
Le donjon est la tour principal du château. Le mot « donjon » vient du latin dominus, qui signifie maître (preuve de la puissance de celui qui le possède). Il est, la plupart du temps, comme ici, constitué de 3 différents niveaux. Le premier sert de réserve et se trouve au niveau du sol (l 9-10), on y a mit les «celliers », qui sont des pièces ou des lieux frais, où on entreposait le vin de d’autres provisions et qui sert d’entrepôt pour la nourriture et les ustensiles de cuisine.. En effet, il se trouve là plus près du sol, et donc plus près de la fraîcheur du sol, notamment pour le vin (« jarres, tonneaux », l 12). De la ligne 13 à 24, on voit l’organisation du 2ème niveau. On y trouve les lieux d’habitation et les cuisines. Tout d’abord, il y a la grande chambre, qui sert au maître des lieux et sa femme. Mais dans la même pièce, on trouve un feu (privilège du seigneur), mais qui sert aussi à la vie commune, comme à faire des « saignée », et là il faut du feu, pour pouvoir laver, brûler une plaie…. Ce feu n’est pas directement dans la même chambre, mais dans une petite pièce séparée, probablement à l’aide d’une tapisserie, comme cela se faisait souvent. A côté de la grande chambre, on trouve une chambre pour les servantes et les enfants et la cuisine. Celle ci est assez importante : elle se compose de 2 étages, l’un pour y ranger la nourriture et la viande ( volaille…) et l’autre, au-dessus, pour les serviteurs et, bien sûr, la préparation des repas. Il y brûlait en permanence un feu, qui permettait de chauffer les pièces voisines, donc les chambres. Ce système était extrêmement important, parce que les châteaux étaient difficiles à chauffer. A cet étage, il y avait aussi les offices, c’est à dire l’endroit où on faisait des choses importants, comme les panetiers (ceux qui s’occupent de faire et d’apporter le pain) et les échansons (ceux qui s’occupent de préparer et apporter le vin), au départ, ces offices étaient ainsi qualifiés lorsqu’ils servaient aux rois. On les qualifie d’office, car ce sont des places importantes, puisque, par exemple, c’est par le vin qu’il était facile d’empoisonner quelqu’un. Parfois, on trouve aussi dans le donjon une grande salle, qui sert de réception. Cette grande salle peut aussi servir de chambres (tentures la « coupent » en 2. Au 3ème niveau, on trouvait les chambres des enfants (fils et filles) et la place des gardes pour la défense. Ce qui nous amène à voir les fonctions des donjons. On peut aussi y trouver une chapelle.
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