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Une Difficile Affirmation républicaine Dans Les Années 1880-1890

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Par   •  22 Janvier 2014  •  1 441 Mots (6 Pages)  •  2 877 Vues

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Le régime républicain semble pour nous une évidence aujourd'hui. Son existence, à l'échelle du temps historique, est cependant récente.

La IIIe République est proclamée le 4 septembre 1870, mais la constitution n'est adoptée qu'en 1875. Le régime peine à convaincre et il doit affronter de multiples oppositions.

Les années 1880 et 1890 constituent un enjeu majeur : face à des crises sévères, la République doit affirmer ses valeurs et trouver les moyens de les enraciner.

1. Une République face aux crises et aux contestations

Depuis son installation, suite à la défaite de Napoléon III contre les Prussiens en 1870, le régime républicain doit faire face à de multiples oppositions politiques. Certaines crises révèlent ces oppositions et fragilisent le pouvoir.

a. La crise boulangiste

Nommé ministre de la guerre en janvier 1886, le général Boulanger bénéficie d'une grande popularité auprès des Français. Malgré sa présence au gouvernement, il n'hésite pas à critiquer celui-ci. Il souhaite une République plus autoritaire, capable notamment de reconquérir l'Alsace-Lorraine annexée par l'Allemagne en 1871. Il rallie à lui de nombreux opposants au régime tels que les bonapartistes, les monarchistes et même des républicains qui souhaiteraient un pouvoir plus proche des catégories populaires.

Entre 1886 et 1889, le général Boulanger incarne parfaitement l'antiparlementarisme qui se développe dans le pays. Les députés, les représentants politiques sont jugés inefficaces et peu soucieux des préoccupations populaires. Évincé du gouvernement en 1888, il se fait élire triomphalement député de Paris en 1889. Ses partisans le poussent alors au coup d'État, qu'il refuse. Il est persuadé d'obtenir celui-ci légalement. Accusé malgré tout de tentative de complot, Boulanger doit fuir. Son mouvement décline par la suite mais il témoigne de la fragilité du régime.

Doc. 1. Le général Georges Boulanger

b. Des catégories populaires encore peu convaincues par la République

Parmi les sceptiques du régime, les ouvriers constituent une force d'opposition à la République jugée trop bourgeoise. Le contexte de difficultés économiques, à partir de 1885, favorise les contestations.

Le mécontentement social se traduit par une multiplication des grèves et manifestations. Il est incarné, dans sa forme la plus radicale, par un syndicalisme révolutionnaire actif ainsi que par des courants virulents préconisant une action violente pour renverser ce pouvoir. C'est le cas en particulier de l'anarchisme, qui connaît au début des années 1890 un regain d'activité spectaculaire. L'action la plus marquante est l'assassinat du président Sadi Carnot à Lyon en 1894.

c. L'affaire Dreyfus

Cette affaire, la plus grave connue par la IIIe République, traduit les difficultés du régime à imposer ses valeurs. En 1894, Alfred Dreyfus, capitaine de l'armée française, est accusé et condamné par la justice militaire française pour espionnage au profit de l'Allemagne. Humilié par une dégradation publique, il est ensuite déporté au bagne en Guyane.

Dreyfus est condamné avant tout de par ses origines : juif, d'origine alsacienne, il représente le coupable idéal. Malgré la découverte du véritable traitre, la condamnation de Dreyfus est maintenue afin de ne pas remettre en cause l'honneur de l'armée.

L'intervention de l'écrivain Émile Zola en 1898 est décisive. Il fait publier le 13 janvier, dans le journal L'Aurore, une lettre ouverte au président de la République, Félix Faure, pour dénoncer le complot contre Dreyfus. Les Républicains, partisans du capitaine, surnommés les Dreyfusards, se mobilisent dans la France entière pour faire triompher la vérité et les valeurs du régime face aux attaques de ses adversaires.

Doc. 2. Un dîner en famille - Caricature de Caran d'Ache

La France entière se déchire à propos de cette affaire. La caricature ci-dessus l’exprime bien : la famille, symbole du pays, s’affronte entre partisans et adversaires du capitaine. Personne n’est insensible au sort du personnage et aux enjeux qui sont liés au procès (même le chien prend position).

Dreyfus est finalement gracié en 1899 mais il faut attendre 1906 pour qu'il soit réhabilité et réintégré dans l'armée.

2. Réaliser l'unité nationale autour des valeurs et des symboles de la République

a. Diffuser les valeurs républicaines

Faire accepter le régime républicain, c'est convaincre du bien-fondé de ses valeurs. Ces valeurs sont celles héritées de la Révolution française de 1789 : la défense des libertés fondamentales occupe une place centrale. Elles sont d'ailleurs au centre des préoccupations durant l'affaire Dreyfus.

Il s'agit de défendre la liberté individuelle affirmée par la Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen, la liberté d'expression et l'égalité en particulier devant la

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