Souvenirs de la Seconde Guerre mondiale en France
Commentaire d'oeuvre : Souvenirs de la Seconde Guerre mondiale en France. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Kwik58 • 16 Février 2014 • Commentaire d'oeuvre • 1 001 Mots (5 Pages) • 963 Vues
L'historien et les mémoires de la Seconde Guerre mondiale en France
La Seconde Guerre mondiale a constitué un temps d'épreuves pour la France : défaite de 1940, occupation allemande, régime de Vichy et collaboration avec l'Allemagne, participation à la politique génocidaire des nazis. C'est aussi une période où des Français ont combattu pour les valeurs de liberté et de démocratie : le général de Gaulle et tous les combattants français au côté des Alliés et dans la Résistance. La mémoire de cette époque troublée est complexe. Le travail des historiens consiste donc à mieux comprendre comment s'organisent ces mémoires, tant individuelles que collectives.
Comment les historiens ont-ils contribué à la mémoire de la Seconde Guerre mondiale en France ?
1. Le temps des mémoires officielles (de 1945 aux années 1970)
Du lendemain de la guerre jusqu'aux années 1970, la mémoire de la Seconde Guerre mondiale est liée au pouvoir et aux engagements politiques. La plupart des historiens, qui ne disposent pas encore de toutes les sources historiques, appuient ces thèses.
La France combattante : une lecture gaulliste de la guerre
• Une période refoulée
En 1945, la plupart des Français souhaite oublier les difficultés liées à l'Occupation. Après la période d'épuration (10 000 morts), la question de la mémoire et des responsabilités est rapidement remplacée par l'urgence de la reconstruction. Des lois d'amnistie sont votées dès 1947. En 1953, l'une d'entre elles vise les Alsaciens enrôlés de force dans l'armée allemande (les « malgré-nous ») qui ont participé au massacre de 642 civils à Oradour-sur-Glane en 1944.
• Une lecture officielle
Le général de Gaulle, qui est au pouvoir jusqu'en 1946 puis à nouveau à partir de 1958, et dont l'influence reste prépondérante, donne une lecture de la guerre qui est admise par la plupart des partis de la droite et du centre. Selon cette lecture, le régime de Vichy est une parenthèse dans l'histoire de la République. La France libre a combattu du côté des Alliés et contribué, avec la Résistance intérieure, à la libération du pays.
• Des lieux de mémoire officiels
Des lieux de mémoire sont constitués. Au mont Valérien, un imposant mémorial est édifié en 1960 pour commémorer les otages qui y furent fusillés.
Exercice n°1
La mémoire communiste : une lecture partisane
• La construction d'une mémoire communiste
Contre cette mémoire gaulliste, une autre mémoire se constitue, celle du Parti communiste français. Ce dernier s'autoproclame « parti des 75 000 fusillés », chiffre manifestement faux, mais alors invérifiable par les historiens (qui ont conclu ensuite à un total de 10 000 fusillés, communistes ou non). Des héros communistes résistants sont valorisés.
• Une mémoire instrumentalisée
Le PCF cherche à faire oublier qu'il n'entre en Résistance que lorsqu'Hitler attaque l'URSS en 1941 et à attirer à lui davantage de voix.
L'occultation des déchirures
• Les difficultés à comprendre et reconnaître le génocide
Face à ces mémoires officielles, les anciens déportés ne sont pas pris en compte comme victimes d'une politique de génocide. La déportation est vue comme un tout, certes abominable, mais dans lequel la volonté d'extermination de certains groupes d'hommes
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