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Nova Urbs de Néron

Commentaire de texte : Nova Urbs de Néron. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  4 Janvier 2017  •  Commentaire de texte  •  2 222 Mots (9 Pages)  •  1 056 Vues

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HISTOIRE ANCIENNE – TD 4

La Nova Urbs de Néron

Introduction

Ce texte est issu du XVème livre des Annales de Tacite dans lequel l’auteur décrit la création de la « Nova Urbs », littéralement « nouvelle ville » (de Rome) sous l’empereur Néron. Dans son œuvre Tacite relate à posteriori l’histoire de Rome sous la dynastie des Julio-Claudiens qui ont succédé à la création de l’empire d’Auguste et s’attarde notamment sur le règne de l’empereur Néron qu’il a vécu dans sa jeunesse.

Dans ce texte l’auteur dresse un portrait précis de cette « Nova Urbs » qui se substitue à la « vetus Roma » et se définie comme la partie de la ville de Rome reconstruite de façon rationnelle après l’incendie de 64 qui a ravagé plusieurs quartiers de la capitale. Cette ville s’édifie sur les ruines de l’ancienne et répond à des besoins pratiques urgents, notamment le relogement des citoyens sinistrés, et ne constitue pas une volonté d’expansion de la ville par l’empereur. Celui-ci possède un rôle important et controversé dans cette entreprise de reconstruction et réorganisation urbanistique de Rome.

Néron, né en 37 et mort en 68, est le 5ème et dernier empereur de la dynastie julio-claudienne. Fils adoptif de son grand-oncle Claudius et descendant d’Auguste par sa mère Agrippine, il devient empereur en 54 et le reste jusqu’à son suicide en 68. Néron est un personnage complexe condamné pour sa cruauté arbitraire et sa folie par Tacite. Cependant les historiens plus récents sont plus nuancés pour dépeindre l’empereur : artiste aux ambitions démesurées, poète et fasciné par l’urbanisme rationnel grecque, son principat  est marqué par l’apparition d’innovations techniques et de monuments colossaux. Il souhaitait en effet embellir la ville et glorifier sa personne via des productions artistiques et architecturales afin de laisser sa marque dans l’Urbs.

La création de cette Nova Urbs et l’implication de l’empereur dans cette reconstruction illustre ce rôle controversé de Néron entre la nécessité pratique de  rendre la vieille ville romaine viable et sécurisée et la tentation de se servir de ce prétexte pour ériger une ville colossale qui servent ses intérêts idéologiques personnels.

Nous pouvons donc nous demander :

➔ Dans quelle mesure la construction de la « Nova Urbs » répond-elle à la fois à un besoin pratique et urgent d’une réorganisation urbanistique de Rome et à une volonté idéologique de l’empereur d’ériger une ville colossale ?

  1. La Nova Urbs répond à un besoin urgent d’une réorganisation rationnelle de la Rome urbaine en pleine expansion suite à l’incendie de 64.

  1. Un empereur idéaliste épris de démesure qui embellit la ville par ses ambitions colossales mais ne parvient pas à atteindre ses objectifs politiques de reconquête du soutien populaire.
  1. La Nova Urbs répond à un besoin urgent d’une réorganisation rationnelle de la Rome urbaine en pleine expansion suite à l’incendie de 64.
  1. La création de la Nova Urbs est la conséquence d’un violent incendie qui ravage en partie la ville de Rome et nécessite des plans urgents de reconstruction. Elle n’est donc pas à associer à une volonté d’expansion de la ville.

Le 18 juillet 64 un incendie très important se déclare dans la ville de Rome. Cet évènement pourtant récurrent se distingue pourtant par sa durée (6 jours) et son étendue. Sur les 14 regiones de Rome (la ville est découpée en quartiers administratifs), 3 sont rasées (l’actuel Oppius, le Palatin et le Circus Maximus) ,7 sont partielles détruites et seules 4 restes intactes. On dénombre à plus de 200 000 les romains sans logement (sur 1M hbts), et plus de 4000 insulae et plus de 100 domus détruites.

→ Suite à cette catastrophe dont l’origine a été sujette à de nombreux débats s’impose la nécessité pour le peuple romain de reconstruire « sur les ruines de sa patrie » une nouvelle ville, d’où le nom « Nova Urbs ». Ce terme fait donc référence à la seule partie sinistrée de Rome et non à l’ensemble de la ville, pour une reconstruction et une réorganisation du plan urbain de la ville, non pour l’étendre géographiquement.

  1. La Nova Urbs représente une occasion de réorganiser le plan urbain de la ville initialement insalubre et très peu rationalisé.

La reconstruction obligatoire permet de pallier aux tares de la « vetus Roma » et d’offrir un meilleur cadre de vie à la population en réorganisant le plan urbain de la ville et en améliorant la gestion des risques.

         La ville de Rome est construite sur 7 collines beaucoup plus escarpées et resserrées qu’aujourd’hui, ce qui constituait une contrainte majeure pour l’organisation du plan de la ville construite grâce à l’agglomération de plusieurs villages perchés. Encaissée, la ville de Rome sous Néron fait face à une surpopulation importante, conséquence des conquêtes et de l’afflux de main d’œuvre servile, ce qui oblige les individus à se concentrer dans le centre. Ce premier problème fait de la ville un cadre plus ou moins insalubre dans certains quartiers.

        Cette ville en pleine expansion avait également déjà été largement incendiée en 390 av JC par les Gaulois, d’où la mention de Tacite  de «l’incendie des gaulois ». Ainsi, contrairement à cet événement qui avait engendré une reconstruction spontanée des habitations par les populations, donc « sans ordre  et au hasard », Néron décide d’orchestrer la création de la « Nova Urbs » afin d’améliorer le plan de la ville.

        

  1. La réorganisation pratique de la ville passe également par une étude sur l’approvisionnement en eau de la capitale. On étudie les tares de  la vetus Roma pour en créer une nouvelle qui offre un cadre de vie meilleur aux romains.

L’exemple de l’approvisionnement en eau de Rome est représentatif de la volonté d’améliorer les conditions de vie des habitants de la « Nova Urbs », pour « la rendre plus abondante et la répandre d’avantage », tout cela dans « l’intérêt public ». L’acheminement de l’eau via les aqueducs, symboles de la civilisation romaine, restait un défi permanent dans une ville dont la démographie croissait en permanence.

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