Napoléon III
Mémoire : Napoléon III. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar historien74 • 16 Février 2015 • 3 284 Mots (14 Pages) • 1 900 Vues
Exposé Histoire contemporaine:
Sujet: Le rôle de l’État dans les transformations économiques et sociales sous le Second Empire.
Le XIXème siècle est un siècle de profondes mutations sociétales avec des bouleversements économiques et sociaux importants. En effet c’est durant cette période que la Révolution industrielle voit notamment le jour avec tous les changements et toutes les transformations qui en découlent sur la société. En France, une période symbolise fortement ces transformations, c’est celle du Second Empire. La société Française moderne est née sous le Second Empire. La France a rarement été aussi prospère que sous cette période, elle connut une période d’impulsion économique spectaculaire grâce notamment à la révolution industrielle qui débute réellement en France à cette époque. Le Second Empire est instauré le 2 décembre 1852 suite au coup d’État du 2 décembre 1851, et s’étend jusqu’à la défaite de 1870 contre la Prusse. L’historiographie distingue généralement le Second Empire en deux périodes, celle de l’Empire autoritaire allant de 1852 à 1860 et celle de l’Empire libéral de 1860 à 1870. L’homme qui dirige la France à cette période c’est l’Empereur Napoléon III (1808-1873). Née Louis-Napoléon Bonaparte, il est le neveu de l’Empereur Napoléon Ier. Louis-Napoléon est élevé par sa mère Hortense de Beauharnais dans un souci dynastique. Tout au long de sa jeunesse il n’a cessé de vouloir conquérir le pouvoir, après deux coups d’État ratés, il se rend plus digne du rôle d’héritier du trône impérial qu’il détient. Il devient le chef de file du bonapartisme qu’il réforme profondément et fait preuve d’une habile ascension politique grâce notamment à l’euphorie de la légende Napoléonienne des années 1840 marquée par le retour des cendres de l’Empereur le 15 décembre 1840. C’est son habile ascension politique et son nom prestigieux qui le mènent à la présidence de la république le 10 décembre 1848. Quand approche l'échéance de son mandat, les députés lui refusent le droit de se représenter. Le 2 décembre 1851, il organise un coup d'État qui renverse la IIe République et, un an plus tard, instaure officiellement le Second Empire dont il sera l’Empereur durant presque 20 ans. Durant cette période de fortes transformations, le rôle de l’État est primordial car il doit intervenir sur la scène publique pour tenter d’apporter un changement au quotidien de sa population en fonction des évènements, en l’occurrence ici les grandes mutations sociétales provoquées en parties par la Révolution industrielle.
La société française fut pendant ces presque vingt années sujettes à de spectaculaires changements économiques et par conséquent sociaux. Dans ces transformations l’État a sous le Second Empire une part de responsabilité non négligeable. Nous allons voir dans quelles mesures le Second Empire de Napoléon III tente d’insuffler à la France un regain économique et une tentative de réponse à la question sociale. Dans un premier temps nous étudierons la vision de Napoléon III, ensuite l’essor économique et enfin la question sociale.
Le Second Empire est un régime autoritaire, dirigé par la pensée d’un seul homme, par conséquent tout rôle étatique et toutes politiques ne sont le fruit que d’une seule pensée dominante, celle de Napoléon III. Il en vient donc naturellement d’étudier cette pensée de Napoléon III du point de vue économique et social. Louis-Napoléon le futur Napoléon III est passionné par les questions économiques et sociales. Lors de sa jeunesse Louis-Napoléon a beaucoup voyagé et est parti notamment en Angleterre et a été témoin des débuts de la Révolution industrielle avec des changements industriels importants et des bienfaits de la mécanisation. Le futur empereur s’est également forgé une vision sur les aspects économiques et sociaux avec une très forte influence des écrits d’intellectuels tels que ceux de Saint-Simon. Le saint-simonisme est une doctrine tirée du comte de Saint-Simon qui propose une transformation totale de la société, basée sur une utopie industrielle, il s’agit de bâtir le bonheur de l’humanité sur le progrès de l’industrie. C’est une volonté d’entrée dans l’âge industrielle dans une société nouvelle, fraternelle et pacifique. Le saint-simonisme sera la base de la doctrine de Napoléon III à savoir la glorification de l’industrie, des banques dont le développement enrichit les propriétaires mais aussi le corps social tout entier. Pour Napoléon III le libéralisme est donc la solution car il favorise l’expansion de l’économie et ses bienfaits retombent sur toutes les classes de la population. Napoléon III veut compenser les pertes de libertés par la prospérité et cela se transparaîtra avec son règne durant lequel il sera plus libéral en économie qu’en politique, la primauté de l’économie sur le politique c’est une idée saint-simonienne. Louis-Napoléon Bonaparte proclama dans son discours électoral de 1848 « Il faut éviter cette tendance funeste qui entraîne l’État à exécuter lui-même ce que les particuliers peuvent aussi bien faire et mieux que lui ». Selon lui, la puissance d’un pays viendrait de son économie. La France était alors avant son règne protectionniste, artisanale et paysanne, il y avait une peur de consommation et d’échanges autres que locaux. Dans son projet de libéralisme économique Napoléon III est pour une intervention étatique qui orienterait le budget de l’État vers les grands investissements publics pour le bien de l’économie, en favorisant l’esprit d’entreprise et l’effort individuel.
Pour mener à bien cette politique il s’entoure durant son règne des grands acteurs du changement financiers et industriels, comme les frères Pereire, Achille Fould, Michel Chevalier et Paulin Talbot ou encore d’administrateurs modernes et entreprenants tels que Claude-Marius Vaïsse et le Baron Haussmann. Dans une lettre destinée au ministre d’État Fould, datant du 5 janvier 1860, Napoléon III définit les bases de sa vision économique et du rôle que l’État doit jouer. Dans cette lettre il maintient l’idée de la nécessité d’un libre-échange pour permettre la prospérité publique avec un développement de l’agriculture et de l’industrie. Le rôle de l’État dans ce libre-échange sera d’abaisser la pression fiscale, d’améliorer les voies de communication pour favoriser l’échange et le commerce. Réduire les frais de transport, supprimer les différentes prohibitions, faire des prêts à l’agriculture et à l’industrie et enfin de signer des traités de commerce
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