Le règne de Caligula

        « J’aime le pouvoir car il donne ses chances à l’impossible ». Cette citation de Caligula représente la philosophie de Caligula durant son règne. Les auteurs romains Suétone et Dion Cassius se sont beaucoup amusés à montrer les anecdotes les plus scandaleuses et les plus cruelles à son sujet. Ceci a donc laisser une image très péjorative de Caligula. Pourtant le règne de Caligula commençait avec de nombreux espoirs. En effet, dès son plus jeune âge il accompagna ses parents sur les champs militaires en Germanie et vit alors la grande popularité de son père Germanicus. Ayant beaucoup défilé avec lui, il tient son surnom Caligula de ces apparitions. En effet la caliga étant la grosse chaussure ouverte et portée par les soldats romains, il fut surnommé Caligula en référence à ces chaussures. Ainsi, sa réputation déteint de celle de son père. C’est ainsi qu’à la mort de Tibère, malgré le fait de ne pas avoir du tout été préparé au pouvoir, il est très bien accueilli par tout le monde à Rome. De plus, les récents troubles à Rome dû à la paranoïa croissante de Tibère et le complot déjoué de Sejan ont aidé Caligula à être considéré comme le sauveur et celui qui fera tourner cette page sombre de l’Empire romain. Il est donc attendu au tournant mais son règne ne se passera pas du tout comme prévu suite à une grande partie où son excentricité et sa fermeté ont entaché ses années de règne. Ainsi nous pouvons nous demander comment le règne de Caligula s’est organisé et en quoi Caligula a laissé une empreinte de par les spécificités de son règne. Pour y répondre nous allons voir dans une première partie un début de règne réussi, dans une seconde partie une suite et fin de règne plus sombre et enfin sur les caractéristiques qui ont marqué son règne.

Dans un premier temps nous allons voir le début de règne réussi.

D’abord, nous allons parler d’une réputation bien tenu qui rompt avec la fin de règne de Tibère. En effet, comme expliqué brièvement dans l’introduction, Caligula avait de nombreux espoirs placés en lui suite aux nombreux troubles ayant affaibli l’Empire les années précédent son début de règne. En effet, les nombreux procès de sénateurs durant les dernières années de règne de Tibère, malgré qu’il n’ait pas grand chose à voir dedans, ont été en grande partie imputé à l’empereur. De plus, son retirement en province a affaibli la position impériale. A Rome, le réel chef de l’Empire était alors Séjan, le préfet du prétoire (chef de la garde prétorienne), qui cherchait dans le même temps à semer la zizanie dans la famille impériale pour accéder au pouvoir. Heureusement, cette crise fut surmonter en 31 ap JC grâce à l’arrestation et l’exécution de Séjan. Cette réputation a porté ses fruits dès le cortège funèbre pour Caligula. On oublia très vite la mort de Tibère pour acclamer Caligula. Cette exposition passa d’une marche funéraire à un défilé triomphale. Le peuple avait organisé des concours musicaux ou des courses de chevaux. L’affection du peuple se montra aussi dans ses paroles pour le successeur avec des désignations comme « mon poupon, mon nourrisson » qui le symbolise comme l’enfant du peuple romain et donc qu’il a déjà été accepté par le peuple romain. Comme le déclarait Philon « jamais à l’avènement d’aucun empereur, l’allégresse générale n’avait été pareille ». Ces spectacles furent ensuite appuyer par Caligula lui même. En effet, durant tous les mois de l’été 37 il combla le Sénat et les chevaliers avec de nombreux banquets. Le peuple ne fut pas oublié avec encore de nombreuses courses de char, des représentations théâtrales ou encore des concerts dont le summum fut marqué le 30 aout pour l’anniversaire de Caligula. Il put ainsi encore asseoir sa réputation auprès de toutes les classes de Rome. De plus, la plèbe fut récompensé des différents legs de Tibère et de Livie auquel elle avait droit suite à leur mort. Ces legs ne se limitèrent pas qu’à la plèbe car Caius combla aussi l’armée et les prétoriens eurent même leur part doublée montant ainsi à 2 000 sesterces par individu Le peuple était comblé par tous les événements auquel il assistait mais aussi par l’argent reçu et le Sénat était gâté par les banquets mais aussi en bonne relation avec l’empereur suite à ses déclarations de vouloir gouverner avec le Sénat et enfin l’armée qui devenait ainsi le corps principal pour le maintien du pouvoir fut aussi récompensé par Caligula. Puis on peut ajouter ses relations dans l’Empire aussi avec certains princes étrangers auquel il rendit leurs royaumes. Il fit présent d’une partie de la Palestine à Agrippa Ier et il rendit la Comagène à Antiochus. L’empereur avait compris qu’avec une utilisation accrue de démagogie et de propagande, sa réputation ne pouvait qu’en sortir grandie et il utilisa ces méthodes avec beaucoup d’habileté. Ainsi, l’excellente réputation qu’il tenait déjà suite à son passé fut sublimer par ces différents gestes pour asseoir son pouvoir de façon légitime. Cette volonté de plaire fut couplé aussi à de nombreuses mesures de Caligula.

Dans une seconde sous partie nous allons justement voir ces mesures favorables pour l’Empire romain. En effet, en plus des différentes actions qu’il réalisa pour les classes de Rome pour leur plaire, il réalisa d’autres mesures pour améliorer la vie romaine et tiré un trait sur le règne sombre de Tibère. Une des premières mesures de ce nouveau règne fut l’amnistie générale de tous les condamnés d’une série de procès qui s’étaient soldés par des peines d’exil ou de mort. Il mis fin aussi aux procès en cours. De façon plus importante, il mit fin au principe de crime de lèse-majesté. Cette loi était un prétexte très favorable à ceux qui dénonçaient les personnes manquant de respect au princeps ou portait atteinte à sa sécurité. L’accusateur se voyait obtenir le quart de la fortune du condamné si il obtenait gain de cause. Ainsi, en adoucissant les principes de cette loi, Caligula permet à de nombreux politiciens de s’en sortir et en ressort encore plus populaire. Nous pouvons rajouter que Caligula cherchait à s’attirer les bonnes traces du Sénat comme évoqué dans la sous partie précédente. Durant les séances il leur adressait des discours respectueux et amicaux. Il cherchait à être en accord avec eux en répétant qu’il voulait gouverner avec eux tout en répudiant Tibère pour sa dureté envers eux. Pour le peuple aussi il fit des gestes en sa faveur. En effet, pour que le peuple profite pleinement des jeux de l’été 37, il suspendit tous les procès en cours et les deuils furent interdits, ou encore l’interdiction de le saluer dans la rue pour ne pas retarder le remplissage des lieux de spectacles. A cela, il fut très impliqué auprès du petit peuple de Rome. En effet, depuis la République une classe très pauvre de la plèbe romaine c’était formé. Il se mit en place un assistanat des pouvoirs publics pour la distribution de blés (frumentationes). L’empereur hérita de cette situation. C’est ainsi que Caligula dut s’occuper de cette tache. Le principe de spectacles régulier couplé à la distribution de nourriture permettait de conserver un contrôle sur ces populations très dangereuse pour le pouvoir par leur grand nombre. Ainsi, Caligula s’impliqua dans ces deux mesures pour conserver l’opinion publique de cette plèbe massive. Ensuite, Caligula entreprit une politique de grands travaux qui dura tout son règne. A Rome il définit un second grand cirque dans la plaine du Vatican avec un obélisque de presque 25 mètres de hauteur. C’est aussi sous son règne que fut achevé la construction du temple de Mars Ultor ou encore le temple d’Auguste qui se termine sous son règne après que Tibère ait laissé trainer son achèvement. Enfin, il prit des mesures dans la famille impériale. Celle ci fut très divisé sous le règne de Tibère avec les différentes morts. Caligula avait perdu une grande partie de sa famille proche. Il mit en place une politique dynastique pour reformer une famille unie. Il donna déjà tous les honneurs à Antonia sa grand mère qui mourut cependant le 1er mai 37, peu de temps après son accession au pouvoir. Il établit ensuite son oncle Claude (frère de Germanicus) au rang de consul avec lui en 37. Cette manoeuvre permit de laver l’humiliation que représentait Claude pour sa famille. Ensuite, il fit de ses trois soeurs des vestales (sans les servitudes) qui avaient un rôle très important à Rome d’un point de vue religieux et avaient de nombreux privilèges. Il alla encore plus loin car dans un Empire où on éliminait la plupart du temps ses rivaux, Caligula décida d’adopter Gemellus (autre potentiel héritier à la mort de Tibère) et le nomma même prince de la Jeunesse ce qui laissait penser que Gemellus devenait l’héritier potentiel de Caligula. La maison impériale déchirée pendant le règne de Tibère, apparaissait désormais plus unie que jamais sous la direction nouvelle de Caligula.

...