Le Roi Et Ses Sujet

Chaque roi, chaque Empereur entretient une relation, un rapport avec ses sujets. Cela peut être un rapport de force basé sur la terreur, une relation ou un échange basé sur un accord tacite. L’ensemble documentaire est composé de six textes datant du IVème siècle à l’an 811, traitant des différentes lois et des différents usages politiques de cette époque. Selon les dynasties, les relations entre le roi et ses sujets étaient différentes. En effet, la conception du droit et l’organisation administrative varient d’une dynastie à une autre, d’un roi à un autre, tout en gardant quelques similitudes. Nous pouvons donc réfléchir sur ces différentes conceptions du droit et organisations administratives mais également sur les analogies qui peuvent tout de même persister d’un environnement politique à un autre. Cet ensemble documentaire nous invite à faire la distinction entre le droit sous la dynastie mérovingienne et le droit sous la dynastie carolingienne. On peut donc distinguer, dans un premier temps, les différentes conceptions du droit, puis, dans un second temps, les différentes organisations administratives entre ces deux dynasties.

I La conception du droit

La conception du droit mérovingienne et la conception du droit carolingienne sont différentes sur certains points mais se réunissent sur d’autres.

A La conception de l’Etat et de la légitimité du droit

Lors de la dynastie mérovingienne (476-751), Clovis (481-511) instaure une nouvelle façon de voir le territoire sur lequel il règne. En effet, la conception abstraite d’Etat est remplacée par la notion d’un royaume faisant figure de propriété privée. La notion de regnum apparaît alors, c’est l’ensemble des territoires et des droits dont le roi est maître par droit de conquête (la légitimité royal est donc basée sur la force et la conquête). Cette conception d’un pouvoir privé entraine l’hérédité du royaume qui est alors partagé entre les fils du roi. C’est la loi salique. Le royaume étant une propriété privée, le roi se doit de le protéger ainsi que ses sujets (cette protection peut être comparée à celle d’un père envers ses enfants). Cependant, à l’époque carolingienne (751-887), Pépin le Bref (751-768) se fait sacré. Le roi est donc investi par Dieu. Le pouvoir judiciaire est donc également soumis à Dieu puisque que la légitimité du roi est divine. Sous Charlemagne, en 800, la royauté n’est plus patrimoniale, l’Etat réapparaît avec son caractère public. Cependant, en 817, sous Luis le Pieux (814-840), l’ordination imperii (partage entre les fils du royaume après la mort du roi) fait son apparition, ce qui nous renvoie à une conception patrimoniale du royaume, à une conception mérovingienne.

B La formation du droit

Le roi, à l’époque mérovingienne, tout comme à l’époque carolingienne, fonde son autorité sur trois principes juridiques : le mun dium, le bannum et le leude samiun. Le mun dium et le bannum sont des pouvoirs que possède le roi pour assouvir son autorité. Le mun dium est le pouvoir de protection. C’est une notion qui désigne la volonté du roi sur ses sujets. C’est la volonté de leur accorder sa protection. Le formulaire de Marculf (texte 1) tend dans ce sens : « Il est juste que ceux qui nous ont promis une foi inviolable soient protégés par notre secours (…) ». Ce texte date de la deuxième moitié du VIIème siècle et du début du VIII ème siècle. Il est rédigé

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