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La citoyenneté dans le monde antique

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Par   •  6 Mai 2020  •  Dissertation  •  2 408 Mots (10 Pages)  •  513 Vues

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La citoyenneté dans le monde antique

Introduction

La citoyenneté apparait au sein de la Grèce antique. Le mot « citoyen » vient du latin civis, mais le statut est une invention des Athéniens en 594-593. La citoyenneté se définit par l’appartenance à une cité, et elle suppose que le citoyen possède des droits et des devoirs envers celle-ci.

Grâce à la citoyenneté une cohésion très forte existe au sein de la cité. S’il y a cohésion interne, il y a, naturellement, un sentiment de rejet à l’égard des individus qui ne disposent pas des mêmes droits. Il y a une sorte de discrimination entre ceux qui ont le statut de citoyen et les étrangers qui ne l’ont pas. Malgré cela, la citoyenneté antique ne concerne qu’une petite minorité. Ainsi, par exemple à Athènes, seuls 10% des habitants ont la qualité de citoyens.

La notion est ensuite adoptée par les Romains, sous la République (509-27 av. J-C) ainsi que sous l’Empire (27 av. J-C – 476) mais l’évolution y est très différente. Au fur et à mesure de son expansion, Rome accorde à un nombre d’individus toujours plus important le droit de cité. Le dernier stade de cette évolution est constitué par le décret de Caracalla (212 ap. J-C), par lequel tous les habitants de l’Empire se voient reconnaître cette qualité.

L’enjeu du sujet va être de montrer les différentes fonctions et interprétations de la citoyenneté en fonction que l’on se place du côté des Grecs ou de celui des Romains.

Ainsi, et à juste titre l’on peut se poser la question de savoir comment devient-on citoyen en Grèce et à Rome et quelles sont les limites de cette citoyenneté ?

Il conviendra dans une première partie de se focaliser sur l’octroi de la citoyenneté en démontrant toutefois qu’elle dispose de limites et que son non-respect peut aboutir à d’éventuelles sanctions.

  1. La population civique dans l’antiquité gréco-romain

Il sera utile de voir dans une première partie le contexte social de l’Antiquité gréco-romaine, et d’en voir dans une seconde partie les droits et les devoirs qui sont rattachés aux citoyens.

  1. Les conditions de la citoyenneté

La citoyenneté en Grèce n’est pas universelle, elle est ouverte à certaines catégories d’individus seulement. Il en est de même à Rome sous la république. De nombreux éléments distinguent ceux qui l’ont, de ce qui ne l’ont pas. Pour les Anciens ce n’est pas le lieu de résidence qui définit la citoyenneté. Aristote, dans la politique, explique : Dans la cité à côté des citoyens vivent aussi des métèques et des esclaves.

Effectivement, plusieurs statuts cohabitent au sein d’une cité. Les habitants sont classés selon les rapports qu’ils entretiennent avec la citoyenneté. Il est possible d’établir quatre cercles : 1) Les citoyens et leurs fils. Ces derniers sont des citoyens en puissance. 2) Femmes et filles de citoyens. Elles ne sont pas citoyennes, car elles sont, juridiquement, considérées comme des mineures. Elles possèdent, néanmoins, un certain nombre de responsabilités au sein de la cité, notamment d’un point de vue religieux. On peut penser aux vestales ; elles ont à Rome la mission d’entretenir le feu sacré qui assure la pérennité de la cité. Elles ne sont pas citoyennes, mais sont, donc, intégrées à la communauté civique. 3) Les étrangers de passages, ou résidents. A Athènes, les étrangers résidents sont des métèques, à Rome ce sont des pérégrins. Ils ont, vis-à-vis, de la cité qui les accueille, un certain nombre d’obligations. Ils doivent s’occuper uniquement de leurs affaires, et en rien de celles de la cité. 4) Les individus non libres sont les plus éloignés de la citoyenneté. Les hilotes à Spartes doivent cultiver une terre qui ne leur appartient pas. C’est un modèle d’esclavage réservé à certaines cités grecques. Au sein des autres cités ce sont des esclaves marchandises. Ils appartiennent à leur maître, et sont, en quelque sorte, des biens meubles.

La citoyenneté suppose la liberté : est citoyen l’homme libre. D’autre part, la citoyenneté est héréditaire ; l’enfant mâle né d’un mariage légal de deux parents athéniens est citoyen. Le cas athénien est particulier. A l’origine il suffisait d’être né d’un père athénien, mais la réforme de Périclès, de -451, oblige l’enfant à posséder deux parents athéniens. A Rome, il suffit que l’enfant mâle soit né d’un père citoyen.

La citoyenneté dépend également de l’âge, à savoir 18 ans. En Grèce un service militaire est obligatoire (appelé service éphébique à Athènes). Les futurs citoyens consacrent deux années militaires et civiles à la cité. C’est une période qui permet l’intégration au sein de la communauté, le jeune homme est retiré de sa famille, et va vivre en collectivité avec d’autres membres de la cité. C’est une sorte d’initiation qui permet de passer de la vie de famille à la vie de citoyen. A Rome le mineur n’est pas non plus citoyen, et doit s’acquitter d’un service militaire.

La citoyenneté n’est donc pas accessible à tous. Hormis les citoyens, les autres individus n’ont pas le droit de participer aux activités politiques et juridiques de la cité, car ils n’ont ni les droits ni les devoirs concédaient aux citoyens.

  1. Les droits et devoirs des citoyens

Que ce soit en Grèce ou à Rome, le citoyen possède des droits, politiques, juridiques et civils, ainsi que des devoirs militaires et religieux. Être citoyen c’est avant tout être concitoyen. C’est la collectivité qui constitue la cité. Ainsi, à Athènes, les citoyens ont le droit de participer à la gestion des affaires publiques en siégeant à l’assemblée du peuple (l’ecclésia). Ils peuvent voter des lois, la guerre, et le budget de la cité entre autres. Ils ont, également, la possibilité d’exercer des magistratures en rendant la justice, par l’intermédiaire du tribunal de l’Héliée. Dans ce cas, ces prérogatives sont supérieures à celles dont peuvent prétendre les autres citoyens. Ainsi à côté de cette catégorie de citoyen qui participe pleinement à la gestion des affaires publiques, en exerçant une magistrature, d’autres doivent se contenter de participer aux assemblées. En 454, Périclès introduit une rémunération des activités publiques. Elle a concerné d’abord les membres de la Boulé, puis a été étendu aux membres de l’Héliée. Les citoyens sont rémunérés dès lors qu’ils participent à la vie politique. Cela a permis à l’ensemble des citoyens de ne pas travailler, et de pouvoir participer aux activités de la cité.

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