La Dictature d'Hitler
Mémoires Gratuits : La Dictature d'Hitler. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 1 Mai 2012 • 493 Mots (2 Pages) • 1 475 Vues
Bien qu'Hitler ait écrit dans Mein Kampf avoir décidé de s'engager en politique dès l'annonce de l'armistice du 11 novembre 1918, il s'agit là surtout d'une reconstruction rétrospective. Comme le note Ian Kershaw, Hitler s'abstient encore de s'engager dans les premiers mois de 1919, ne songeant nullement par exemple à rejoindre les nombreux Corps francs — des unités paramilitaires formées par les anciens combattants d'extrême droite pour écraser les insurrections communistes en Allemagne puis la jeune République de Weimar elle-même. Sous l'éphémère République des conseils de Munich, il est resté discret et passif, et a probablement fait extérieurement allégeance au régime7.
Depuis le 9 novembre 1918, la Bavière est en effet entre les mains de la Räterepublik ou « République des conseils », un gouvernement révolutionnaire proclamé par le socialiste Kurt Eisner et virant de plus en plus à gauche après l'assassinat de ce dernier début 1919. La propre caserne de Hitler est dirigée par un conseil. Dégoûté, Hitler quitte Munich pour Traunstein. Cependant, en 1919, alors que le pouvoir est hésitant entre communistes du KPD et sociaux-démocrates du SPD, il se fait élire délégué de sa caserne, une première fois lorsque le pouvoir en Bavière est aux mains du SPD, puis une seconde fois en tant que délégué adjoint sous l’éphémère régime communiste (avril-mai 1919), juste avant la prise de Munich par les troupes fédérales et les Corps francs. Il n'a pas cherché à combattre ces régimes, sans pour autant avoir adhéré à aucun de ces partis, et il est probable que les soldats connaissaient ses opinions politiques nationalistes8,9.
Hitler reste théoriquement dans l’armée jusqu’au 31 mars 1921. En juin 1919, alors que la répression de la révolution fait rage en Bavière, son supérieur, le capitaine Karl Mayr10, le charge de faire de la propagande anticommuniste auprès de ses camarades. C'est au cours de ses conférences parmi les soldats qu'Hitler découvre ses talents d'orateur et de propagandiste, et que pour la première fois, un public se montre spontanément séduit par son charisme.
C'est aussi de cette époque que date le premier écrit antisémite d'Hitler, une lettre qu'il adressa, le 16 septembre 1919, à un certain Adolf Gemlich, sur l'initiative de son supérieur, le capitaine Karl Mayr11. Après une virulente attaque antisémite, dans laquelle il qualifie l'action des Juifs de « tuberculose raciale des peuples », il y oppose « antisémitisme instinctif » et « antisémitisme raisonné » : « L'antisémitisme instinctif s'exprimera en dernier ressort par des pogroms. L'antisémitisme raisonné, par contre, doit conduire à une lutte méthodique sur le plan légal et à l'élimination des privilèges du Juif. Son objectif final doit être cependant, en tout état de cause, leur bannissement »12. Pour Ernst Nolte, cette lettre est aussi le témoin de l'antibolchévisme naissant d'Hitler et de l'association qu'il fait entre juifs et révolution : Hitler termine en effet sa lettre avec une remarque selon laquelle les juifs « sont en effet les forces motrices de la révolution »13.
L'orateur charismatique du parti nazi (1919–1922)
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