L'atlantide platonienne

        L'ATLANTIDE PLATONICIENNE

Notion d'utopie:

Le nom commun «utopie» a été inventé par Thomas More, philosophe anglais du 16 ème siècle et vient du grec «οὐ-τοπο”, ( en aucun lieu).

Il désigne une construction imaginaire et rigoureuse d'une société, qui constitue, par rapport à celui qui la réalise, un idéal ou un contre-idéal.

L'Atlantide, Platonicienne

L’Atlantide est une île mythique, située au-delà du détroit de Gibraltar, qui aurait été engloutie dans l’Océan par un raz-de-marée. Elle est évoquée par Platon dans le Timée et le Critias ; dans ces dialogues datés de la première moitié du IVe siècle avant Jésus-Christ, Critias rapporte à Socrate un récit que Solon, législateur athénien du VIe siècle av. J.-C., aurait entendu d’un prêtre égyptien à propos de faits antérieurs de 9000 ans.

Le discours de Critias mêle récit historique (depuis les origines de l’île, fondée par le roi éponyme Atlas, fils de Poséidon et d’une nymphe, jusqu’à sa destruction par Zeus) et description de la géographie de l’île, des mœurs et de l’organisation sociale de ses habitants.

L’île offre des richesses naturelles abondantes - métaux précieux, forêts, plantes et fruits, animaux - exploitées au mieux par les Atlantes, qui ont bâti une civilisation sophistiquée et vivent dans un bonheur parfait fondé sur la vertu et la tempérance. Une civilisation vivant en total autarcie.

On s’est longtemps demandé si le mythe de l’Atlantide était un récit digne de foi, renvoyant à des événements réels dont le souvenir aurait été déformé par le temps. Il semble aujourd’hui vain de rechercher les ruines de l’Atlantide et l’on s’accorde à considérer les récits du Timée et du Critias comme purement fictionnels, mais dotés d’un sens symbolique : après avoir exposé les principes de la cité idéale dans La République, Socrate éprouve le besoin de voir s’animer le tableau, de contempler sa cité installée dans le temps. Mais il s’agit bien d’un mythe, un mythe vrai, aux yeux de Platon, dans la mesure où il exprime de façon métaphorique une vision philosophique.

Le mythe de l’Atlantide présente de nombreux points communs avec l’utopie moderne : le recours à la fiction (on peut dire que Platon invente le procédé du récit fictionnel présenté comme vrai), l’importance de la description, qui se veut exhaustive, l’éloignement dans le temps et l’espace, la clôture insulaire, l’importance de la symbolique mathématique et géométrique (l’île est divisée en dix royaumes, la cité-mère est circulaire), le bonheur découlant d’une organisation sociale et politique rigoureuse, la place du travail et de la technique. Surtout, le mythe de l’Atlantide, comme l’utopie de More, allie visée critique - l’Atlantide représente l’Athènes impérialiste des Ve-IVe siècles et renvoie à un présent décevant - et vision programmatique – l’Athènes des origines incarnant la cité idéale de La République.

Bien sûr Platon raconte cette histoire pour faire la morale à ses contemporains et porter un regard critique sur la démocratie de son temps mais il prétend qu’il l’a entendu de Critias qui la tenait de son grand-père qui la tenait de prètres égyptiens.. etc…
Certains ont voulu situer cet événement dans l’Atlantique, mais il ne faut pas se laisser abuser par la terminologie, le terme Atlantes désigne des Divinités marines en général.
L’imagination des chercheurs de l’Atlantide est sans limite et elle a été localisée à peu près partout dans le monde.

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