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L'Instruction Des Jeunes Filles

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Par   •  30 Septembre 2014  •  2 716 Mots (11 Pages)  •  1 337 Vues

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« Virgines futuras virorum matres respublica docet » (« La république instruit les jeunes filles qui seront les mères des hommes ») est la devise figurant sur la médaille commémorative commandée au graveur Oscar Roty par Camille Sée pour célébrer le vote de la loi sur l’enseignement secondaire féminin, le 21 décembre 1880. C’est à cette loi de Camille Sée que « répond » notre corpus de texte, soit par la réaction, soit par l’acquiescement.

Le discours de L’union républicaine de Bourges est en faveur de cette loi et des idées républicaines concernent l’instruction des jeunes filles, tandis que les journaux : Le Gaulois et La Civilisation sont en réaction à celle-ci puisque ces deux journaux sont opposés au républicanisme, et au fait d’instruire les filles.

Le journal Le Gaulois est un quotidien littéraire et politique français, fondée le 5 juillet 1868 par Henri de Pène et Edmond Tarbé des Sablons et qui sera publié jusqu’en 1929 avant d’être fusionné avec le Journal Le Figaro. Journal Monarchiste à ses débuts, bonapartiste et républicain par la suite, le journal Le Gaulois prend un tournant lors de son rachat par Arthur Meyer en 1879 en devenant conservateur et légitimiste. Il devient le journal de la bonne société et du grand monde, et influence dorénavant la politique de ses lecteurs que sont les nobles et les bourgeois. Le quotidien la Civilisation est dans la même lancée que Le Gaulois, lui aussi est un journal ouvertement réactionnaire à la Troisième République. Tandis que le journal L’Union Républicaine de Bourges comme son nom l’indique est en faveur du programme politique de la Troisième République et défend les lois des…. Or il ne suffit pas d’expliquer les opinions politiques de ces journaux pour comprendre l’atmosphère de ce XIXème siècle.

L’union républicaine de bourges est un des deux principaux groupes républicains du gouvernement de la Troisième république, réunie les partisans de Léon Gambetta, elle participe à la création des unions de gauche en 1885. La Civilisation est un journal conservateur du XIXème siècle.

Quand on s’intéresse à l’histoire de l’instruction des jeunes filles et des femmes, le XIXème siècle apparaît comme un temps de bouleversements, marqué par des changements et des revendications d’égalité entre les sexes. Mais la distance entre la proclamation des lois et la réalité de leurs application est parfois grande et la force réactionnaire à leur encontre bien connue. A partir du milieu du XIX les progrès d’instructions sont réels mais il existe encore de grands décalages selon les groupes sociaux. Ce phénomène est lié aussi aux transformations économiques, sociales et politiques (la Commune, l’Ordre Moral au pouvoir, la crise du 16 mai 1877…) du XIX. Avec l’instauration de la Troisième République exigée par l’Allemagne on est rentré dans un contexte d’affrontements entre La République et L’Eglise catholique. Les confrontations portant sur l’enseignement enjeu majeur de ce dernier quart du XIXème siècle, car pour les Républicains il faut soustraire les filles « des genoux de l’Eglise », et les éduquer.

Dans quelle mesure le projet de loi de 1880 s’oppose-t-il aux idées conservatrices et catholiques?

Pour répondre à cette question nous montrerons comment la loi de Camille Sée s’impose dans la troisième République. Et comment en retirant la femme de son milieu familiale on lui permet de soustraire son innocence.

En 1880, le 21 décembre 1880 Camille Sée (1847-1919) obtient la création de lycées de jeunes filles, et un dispositif instituant l’enseignement secondaire féminin d’Etat. Selon Camille Sée l’instauration du secondaire féminin est le fait d’hommes pour lesquels le « droit des femmes » (comme personnes abstraites et identiques aux hommes) est parfaitement étranger. A cette loi de Camille les milieux conservateurs s’oppose de façon violente. Le Gaulois ironise même en disant : « Des lycées de jeunes filles ? Pourquoi pas des casernes de jeunes filles ! », Au moment où le Gaulois publie son article le Parlement est en bataille contre le Sénat pour faire valoir le projet en tant que loi. Ce quotidien exprime donc avec virulence l’opposition des conservateurs à l’encontre de ce projet de réforme en allant même jusqu’ dire que ce projet est « un vaudeville, tout simplement et cela se joue aux Variétés et au Palais-Royal ! »

Pour Camille Sée (initiateur de cet enseignement) ce n’est qu’un préjugé, c’est la nature elle-même qui renferme les femmes dans le cercle de la famille, il est de leur intérêt et de celui des autres, comme du notre qu’elles demeurent au foyer domestique ; les écoles qu’il s’agit de fonder ont pour but, non de les arracher à leur vocation naturelle, mais de les rendre plus capables de remplir les devoirs d’épouse, de mère et de maitresse de maison, à l’inverse de la compréhension des conservateurs dans le journal le gaulois en disant que la République fait « de l’amour de l’épouse, le dévouement de la femme et le sacrifice de la mère…des grands paradis perdus » et que « tout cela va disparaître ».

Par l’instauration du secondaire féminin on ne saurait interpréter comme une volonté d’émancipation le rôle traditionnel de la femme, il s’agit simplement pour les républicains de donner à la femme les moyens de mieux accomplir son rôle, au service d’un nouvel ordre politique, « C’est à nos filles qu’ils en veulent. Elle ont tenu trop de place jusqu’ici dans la famille, et pas assez en politique »Les conservateurs voient en la République et ses partisans des personnes qui cherchent délibérément à faire entrer les femmes dans la vie politique, en ne les cantonnent plus à l’espace privée domestique en lui donnant l’occasion d’acquérir un savoir qui au lieu de la cloitrer dans l’obscurité de l’ignorance, lui permet de s’éveiller et de sortir de l’ombre. Le parti de L’union Républicaine de Bourges illustre cette idée « il est temps les sources du savoir s’ouvrent toutes grandes pour la femme ; qu’à cette rayonnante clarté se dissipent son esprit : ignorance, erreur, superstition ». Outre le fait que les républicain veulent ouvrir la femme aux savoirs ils veulent aussi que la femme ait pour mission d’être mère en donnant la vie aux citoyens de la patrie et qu’elle face fructifier l’avenir « c’est alors que les berceaux n’iront plus à la dérive, poussé par des vents contraires, et que le jeune esprit de l’enfant recevra d’un même cœur la double semence de la science et de la vertu ». Il y a aussi l’idée que « l’enfant » sera l’hérité d’un savoir venu des deux parents

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