Démocratie Athénienne

1. Présentation du document

Ce document est un extrait du dialogue entre Thésée, héros et roi mythique d’Athènes et un héraut thébain, porte-parole de Thèbes une cité rivale d’Athènes. Ce dialogue fictif est tiré des « Suppliantes », une tragédie d’Euripide (480-406 av JC), un athénien auteur de nombreuses pièces de théâtre et tragédies grecques. Cette tragédie raconte comment Adraste et les mères argiennes (les suppliantes) viennent supplier Thésée d’intervenir en leur faveur, pour récupérer le corps de leurs fils morts devant Thèbes afin de célébrer leur mort, et que les Thébains refusent de rendre. L’échange entre Thésée et le héraut thébain n’est qu’une courte scène de cette pièce, un échange diplomatique, qui permet à Euripide de justifier l’intervention d’Athènes, dans une action dramatique où elle n’est pas directement concernée.

1. Les cités évoquées et leur régime politique

L’échange entre Thésée et le messager thébain, sort de l’action dramatique, et positionne le débat sur le meilleur système de gouvernement où chacun évoque les mérites et les défauts des organisations politiques des deux cités : Thèbes et Athènes que tout oppose, en temps de guerre entre cités grecques (guerre du Péloponnèse).

Thésée fait référence à la constitution athénienne et aux principes de fonctionnement de l’Athènes contemporaine qui définissent un régime politique, désigné comme le pouvoir du peuple : la démocratie. Le citoyen d’Athènes dispose de l’égalité politique mais aussi de l’égalité devant la loi ou isonomie puisque « Il est permis aux plus faibles de répondre à l’homme favorisé de la fortune quand il les insulte ». Enfin les Athéniens sont libres, chacun peut exprimer son opinion sur la politique de la cité « qui désire parler se met en lumière ; qui ne le veut pas se tait. »

Dans le discours du héraut thébain, il évoque simplement le régime politique de Thèbes par « la cité d’où je viens est gouvernée par un seul homme », ce qui laisse supposer une cité tyrannique.

1. Critique de la tyrannie par Thésée

En réponse au discours du héraut thébain Thésée, se montre à son tour offensif, et il entreprend une critique de la tyrannie « Il n’est rien de plus funeste, pour une cité, qu’un tyran. »

Thésée oppose le système tyrannique avec les principes d’égalité et de liberté de la démocratie :

• participation du peuple au pouvoir « le peuple y est roi » qu’il oppose à « un tyran »,
• égalité politique et devant la loi des citoyens « Avec des lois écrites, le faible et le riche ont des droits égaux » qu’il oppose à « aucun privilège à la fortune », « la loi est sa possession exclusive ; l’égalité n’existe plus »,
• liberté de parole à part égale pour chacun, et où chacun peut proposer une loi à ses concitoyens ou mettre en accusation un responsable politique « qui désire parler se met en lumière ; qui ne le veut pas se tait » qu’il oppose à « répondre à l’homme favorisé de la fortune quand il les insulte »,
• alternance dans l’exercice du pouvoir « chacun reçoit le pouvoir à tour de rôle, pour un an » qu’il oppose « un seul a la puissance ».

1. Critique que fait le héraut thébain de la démocratie

Sans remettre en question le principe de liberté, le messager thébain met à mal les valeurs de l’Athènes de Thésée, où le pouvoir revient au peuple, car elles font naître la démagogie.

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