Étude d'un texte sur le génocide arménien
Compte Rendu : Étude d'un texte sur le génocide arménien. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 13 Novembre 2013 • 3 892 Mots (16 Pages) • 2 025 Vues
BIBLIOGRAPHIE
♦ L'empire Ottoman - Frédéric Hitzel
==> Première approche, idées générales
♦ Le Moyen-Orient au 20ème siècle -Vincent Cloarec et Henry Laurens
==> Première approche, idées générales
♦ Atlas des peuples d'Orient- Jean Sellier et André Sellier
==> Pour définir le peuple arménien, comparer la culture aux grecs et aux kurdes.
♦ Turquie , Dictionnaire historique et culturel – Pierre et Hélène Willemart
==> Pour en savoir plus sur les Jeunes-Turcs et le Comité Union et Progès donc
♦ Encyclopédie universalis ( notamment l'article de Raymond Kékorkian )
==> Pour comprendre les motivations du CUP qui l'ont poussé à ce génocide et pour le différencier ce génocide des massacres ayant eut lieu dans la période hamidienne. Et pour les précisions sur le mode opératoire du génocide.
♦ Le génocide des arméniens – Raymond Kevorkian
==> Pour la 5ème partie :La sous direction des déportés d'Alep, une officine au service de la politique d'extermination de l'Etat parti. Et aussi parce qu'il s'est servi du texte d'Ohannès Pacha Kouyoumdjian dans ses sources .
♦ Que sais-je ? Arménie - Claire Mouradian
==> Pour la chronologie des faits
♦ Histoire du génocide arménien – Vahakn Dadrian
==> Pour voir le regard des européens à l'époque sur ce génocide ( en raison de la présence d'un allemand dans le texte ).
♦ http://www.acam-france.org/ ( association culturelle arménienne de Marne la Vallée )
==> Pour quelques informations de base sur Krikor Zohrab
♦ Le Liban à la veille de la grande guerre , Mémoires d'un gouverneur, 1913 1915, Ohannès Pacha Kouyoumdjian
==> Pour l'introduction de Raymond H Kévorkian, Vahé Tachjian et Michel Paboudjian
LE GENOCIDE ARMENIEN
Ce texte est un témoignage écrit du dernier gouverneur du Mont-Liban, Ohannès Pacha Kouyoumdjian. Il fait partie des Mémoires que ce dernier a rédigé en 1921, à Rome après avoir fait le choix de quitter l'empire ottoman. Ces Mémoires n'ont été publiées que plus tard car comportent des sujets sensibles encore brûlants au moment de leur écriture : la famine au Liban ou encore, le sujet qui nous concerne : le génocide arménien. L'auteur qui avait fait le choix de se retirer de la vie publique a préféré ne pas s'attirer d’ennuis avec ses écrits. Ce n'est qu'en mai 1936, soit trois ans après la mort de l'auteur que son épouse envoya le manuscrit à Paris. Il faudra cependant attendre 2003 pour qu'il soit publié par le centre d'histoire arménienne. Il s'agit d'un témoignage précieux car peu de hauts fonctionnaire comme le fut Ohannès Pacha furent des témoins oculaires de ces massacres et plus rares encore furent ceux qui les relatèrent à travers des écrits.
Ohannès Pacha est un arménien, il est catholique et francophone. Il naît le 8 décembre 1858 à Constantinople, fils d'un membre du conseil d'état et directeur des forêt et des mines impériales. Il grandit donc dans un milieux élitiste où il apprend le français. Après ses études dans un lycée arménien réputé puis à Paris, il entre directement au ministère des affaires étrangères ottoman, comme conseiller juriste tout d'abord puis gravit les échelons. Après la révolution de 1908 il est élu député puis entre comme son père au conseil d'état. C'est donc un homme très qualifié pour exercer la fonction de gouverneur du Mont-Liban. Il y accède en 1913 mais la quittera de son plein grès en 1915. En effet, étant arménien il ne pouvait tolérer de travailler pour un gouvernement qui exterminait les siens. Il choisit donc de rentrer à Constantinople puis de quitter définitivement le monde ottoman et de rejoindre l'Europe. Le texte ici étudié relate une étape de son voyage entre le Mont-Liban et Constantinople. Il s'agit d'une escale à Alep, où il assiste directement au génocide contre son peuple.
En effet, depuis 1913 les Jeunes-Turc sont au pouvoir et gouvernent en parti unique. Centrés autours de l'idéologie du panturquisme et enfouis dans une guerre au côté de l'Axe, ces derniers ciblent les populations non turques et non musulmanes et en font un véritable ennemi interne par peur des nationalismes émergents. Sont principalement visés le Grèce et l'Arménie. Effectivement ces populations, davantage chrétiennes revendiquent leur indépendance. Et une parti d'entre elles se rallient aux côtés de l'ennemi premier de l'empire ottoman en 1914 : la Russie. Pour les Jeune-turc, débarrasser cette zone tampon contre la Russie devient primordiale. On accuse alors les arméniens de complot et commence dés 1915 une véritable extermination de la population arménienne d'environ deux tiers. On peut ainsi parler d'un génocide car il s'agit d'une extermination physique, intentionnelle, systématique et programmée d'un groupe en raison de ses origines ethniques, religieuses ou sociales
Ce témoignage d'Ohannès Pacha nous renseigne sur les conditions des déportations ayant mené à cette extermination. Il décrit ici l'arrivée des déportés arméniens qui ne se fait pas exactement de la même façon en fonction de leur provenance : ceux en provenance des provinces occidentales arrivent en masse, souvent par voie ferroviaire, les autres venus des provinces orientales en mince filet, car beaucoup plus éprouvés par le voyage. Comment se manifeste concrètement cette déportation et qu'est ce que son étude nous apprend sur la nature du génocide arménien ?
...