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Les plus grands consommateurs d'eau

Cours : Les plus grands consommateurs d'eau. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  13 Mars 2013  •  Cours  •  1 319 Mots (6 Pages)  •  1 050 Vues

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Au premier abord, beaucoup de ces problèmes d'eau ne semblent pas être directement liés au secteur agricole. Cependant, l'agriculture est de loin le plus grand consommateur des ressources mondiales en eau. Plus des deux tiers (jusqu'à 90 % selon certaines estimations) de l'eau prélevée des cours d'eaux, lacs et aquifères dans le monde entier, sont utilisés pour l'irrigation. La concurrence, les conflits, les pénuries, le gaspillage, la sur-utilisation et la dégradation des ressources en eau, allant en s'accroissant, les dirigeants voient de plus en plus l'agriculture comme la soupape de sécurité du système.

Le secteur de l'agriculture n'est pas seulement le plus grand consommateur d'eau dans le monde en terme de volume, il est aussi un utilisateur peu performant, peu efficace et hautement subventionné. Les faits obligent les gouvernements et les donneurs d'aide à repenser les implications économiques, sociales et environnementales des grands projets d'irrigation financés et gérés par les pouvoirs publics. Dans le passé les dépenses pour l'irrigation dominaient les budgets de l'agriculture des pays dans le monde entier. Par exemple, depuis 1940, 80 % des dépenses de l'état pour l'agriculture au Mexique sont allées à des projets d'irrigation. En Chine, au Pakistan et en Indonésie, l'irrigation a absorbé plus de la moitié de tous les investissements agricoles, et environ 30 % de l'ensemble des investissements publics en Inde.

Une part non négligeable de l'assistance internationale au développement a aussi été utilisée pour mettre en place des systèmes d'irrigation. L'irrigation a reçu près de 30 % des prêts de la Banque Mondiale pour l'agriculture au cours des années 80. Les engagements financiers pris par l'ensemble des agences d'aide pour l'irrigation ont dépassé 2 milliards de $ EU par an durant ces dix dernières années.

Une fois mis en place, les projets d'irrigation deviennent les activités économiques les plus subventionnées au monde, à la fois directement et indirectement (prenant en compte l'énergie à prix réduit pour le pompage). Au milieu des années 80, on a estimé que les subventions moyennes pour l'irrigation dans six pays d'Asie, couvraient 90 % du coût total de fonctionnement et d'entretien (Repetto, 1986). Les études de cas montrent que les redevances d'irrigation représentent en moyenne moins de 8 % de la valeur des bénéfices retirés de l'irrigation.

Malgré ces investissements et ces subventions énormes, les indicateurs de performance pour l'irrigation sont en dessous des attentes en ce qui concerne les augmentations de production, les zones couvertes et l'efficacité technique dans l'utilisation de l'eau. Jusqu'à 60 % de l'eau détournée ou pompée pour l'irrigation est gaspillée (FAO, 1990). Même si une partie des pertes est inévitable, trop souvent cette eau en excès s'infiltre dans le sol causant engorgements et salinité. On estime qu'un quart de toutes les terres irriguées dans les pays en développement sont touchées à des degrés divers, par la salination. De plus, l'eau stagnante et le mauvais drainage multiplient l'incidence des maladies hydriques, causant des souffrances humaines et des coûts de santé accrus.

Cependant, l'agriculture irriguée devrait, dans le futur, produire beaucoup plus tout en utilisant moins d'eau qu'elle ne le fait aujourd'hui. A présent, 2.4 milliards de personnes dépendent de l'agriculture irriguée pour leur emploi, leur nourriture et leurs revenus (quelque 55 % de l'ensemble de la production de blé et de riz est issue de terres irriguées). Dans les 30 années à venir, on estime que 80 % des disponibilités alimentaires supplémentaires nécessaires pour nourrir le monde dépendront de l'irrigation (IIMI, 1992).

Mais l'agriculture est souvent dans l'incapacité d'être économiquement concurrentielle pour son approvisionnement quand l'eau est rare. Les villes et l'industrie peuvent se permettre de payer l'eau plus cher tout en ayant un taux de rentabilité économique par unité d'eau plus élevé que celui de l'agriculture. Pour la première fois dans beaucoup de pays, l'agriculture est obligée de renoncer à l'eau au profit d'utilisations plus rentables dans les villes et l'industrie. Dans certaines régions, les exploitations irriguées doivent maintenant payer pour l'eau qu'ils reçoivent, y compris le coût total de la distribution.

Ce dilemme - produire plus, de façon durable et avec moins d'eau - implique la nécessité d'avoir des mécanismes de gestion de la demande qui redistribuent les disponibilités existantes, incitent à une utilisation

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