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Les l’architecture khmère

Cours : Les l’architecture khmère. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  27 Janvier 2013  •  Cours  •  3 941 Mots (16 Pages)  •  578 Vues

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La plus importante des civilisations indianisées du Sud-Est asiatique est celle des khmers qui a vu le jour sur le territoire du Cambodge actuel. Au cœur de l’Indochine, le Cambodge participe de la double influence à laquelle la péninsule doit son nom : l’Inde et la Chine. L’époque historique ne débute d’ailleurs qu’avec l’entrée en scène de ces deux grandes puissances. En effet, ce royaume, nommé Fou-nan par les Chinois, entre le Bassac et le golfe de Siam, élabore, dès le Ier siècle de notre ère, une culture particulière, où bien des traits trahissent une influence de l’Inde. C’est le cas en particulier pour les techniques agricoles et la création de rizières irriguées dans la région du delta. Ce mode de culture du riz, mis au point en Inde depuis des siècles, vaudra au Fou-nan une prospérité qui lui permettra, dès le IIe siècle, d’étendre son influence sur la plus grande partie de l’Indochine, du sud de la Birmanie à la Malaisie. Au Vie siècle de notre ère, l’empire founanais se désagrège. Sur ses ruines va naître le Tchen-la qui hérite de l’art et des techniques indianisés du Fou-nan. C’est le royaume des Kambujas, ou Khmers. Sa capitale, Sambor Prei Kuk, est fondée en 616, et marque les origines de l’architecture khmère. Le Grand-Lac cambodgien aura des conséquences tant sur l’agriculture que sur l’architecture. En effet, son caractère de pulsion du niveau des eaux donnera naissance à la première agriculture khmère, celle du riz flottant. Grâce à ce lac, le riz et le poisson constituent les ressources fondamentales de la plaine angkorienne. L’exploitation des essences rares de la forêt tropicale et des produits exotiques devait compléter l’intérêt que revêtait ce pays pour les commerçants indiens. L’apport qui se reconnaît le mieux et qui fait de l’Inde le véritable moteur du monde khmer se situe au niveau des créations artistiques et architecturales. Le vocabulaire de base est directement inspiré de modèles bouddhiques ou hindous, tant dans la sculpture que dans les formes construites. Dans cette monarchie héréditaire qu’est le royaume du Cambodge, le roi ne dispose pas seulement d’un pouvoir absolu sur ses sujets. Il rend lui-même la justice et n’est pas totalement coupé de la masse populaire (cf p.28). Autour du souverain, les prêtres et la cour ont un statut privilégié par rapport à la grande masse des agriculteurs, des pêcheurs et des commerçants, sans omettre les artisans et corps de bâtisseurs. Si la hiérarchie est rigoureuse, s’il existe, par exemple, une police de l’eau très puissante, une armée et un corps de fonctionnaires qui font régner l’ordre dans le monde angkorien, en revanche, les khmers n’ont jamais connu une division de la société en castes à la manière de l’Inde. Et c’est là l’une des causes du dynamisme du système social propre à l’ancien Cambodge. L’administration n’est pas héréditaire. Elle n’a pu se constituer en féodalité. La société est ouverte : chacun peut accéder aux plus hautes magistratures. Cette mobilité fait qu’un paysan est libre de devenir guerrier ou technicien. Mais le haut fonctionnaire peut aussi retomber dans la masse du peuple. Rien n’est jamais définitivement acquis. Cela n’est possible qu’en raison du caractère collectiviste de cette civilisation : les Khmers ignorent la propriété des biens de production, et en particulier du sol. La terre appartient à celui qui l’exploite. Dès l’instant où un paysan cultive une rizière cinq années de suite, il a un droit sur cette terre. Mais à la mort du possesseur, le sol revient à la couronne. C’est le roi – ainsi que le mentionnent les inscriptions – qui est le propriétaire éminent des terres. Il semble même que le caractère collectif soit encore souligné par une redistribution cyclique des rizières, afin d’éviter qu’un agriculteur ne soit lésé. Le classicisme khmer trouvera son apogée dans le grand temple d’Angkor Vat, auquel le site doit, plus qu’à la cinquantaine des autres sanctuaires qui se jonchent, sa célébrité universelle. Mais une question bassement matérielle se pose en face d’une telle réalisation : quelle est la source de la richesse des rois khmers qui leur permit de réaliser une aussi vaste construction ? Car même pour un peuple soumis à un régime de monarchie absolue au sein d’une théocratie entièrement polarisée vers les dieux, il a bien fallu « payer » de telles constructions. Avec ses 350 000 m3 de matériaux, le temple d’Angkor Vat totalise près d’un million de tonnes de roc qu’il a fallu amener des lointaines carrières de grès situées dans la région des Kulen, à 40 km au nord d’Angkor. Comment a-t-il été possible d’entretenir les dizaines de milliers d’ouvriers nécessaires à ce vaste chantier : carriers, conducteurs de radeaux et de chars, tailleurs de pierre, maçons, sculpteurs, etc. ? Comment a-t-on acquis les matériaux pour les statues de bronze, aujourd’hui presque toutes disparues, les portes rehaussées d’argent ou d’or, les brocarts et les voiles parant les autels destinés aux offrandes, etc. ? Comment a-t-on payé les artistes et artisans qui, pendant des décennies, ont œuvré à la réalisation de ce temple prestigieux ? Cela nous amène à évoquer les sources de richesse du monde khmer. Pour bien comprendre le « miracle d’Angkor » il faut remonter aux origines historiques. Le delta du Mékong, dans le pays que les chinois nommaient Fou-nan, constituait le centre du système agraire régi par la technique des rizières inondées. C’est cette technique, constamment améliorée, qui fera la fortune du pays khmer à l’époque angkorienne. Dans la région du Bassac et du golfe du Siam, d’immenses zones sont donc équipées de rizières dès le IIIe siècle de notre ère. Elles fonctionnent grâce aux canaux d’amenée d’eau dérivés du Mékong ou du Ménam, qui arrosent les échiquiers des cultures bordées par des diguettes. Ce système qui permet de cultiver des terres relativement pauvres sans les épuiser, l’eau faisant son œuvre fertilisante de manière constante, a donné naissance à de fantastiques productions agricoles. Le succès du riz dans les régions à haute densité de population est dû au rendement, du point de vue nutritif, qui est vingt fois plus supérieur que le rendement par hectare du blé. Cependant, ces chiffres énormes n’ont pas été atteints dès l’époque founanaise. L’irrigation dépendait encore des apports en eau de la mousson. Or la période de précipitations est relativement brève. Elle est suivie d’une longue saison sèche de six à huit mois, durant laquelle le niveau des fleuves ne permet pas d’irriguer toutes les rizières. On se contentera généralement, à l’époque préangkorienne, d’une seule récolte, suivie d’une culture secondaire

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