Les Mondes Arctiques, Une « Nouvelle Frontière » Sur La Planète
Mémoire : Les Mondes Arctiques, Une « Nouvelle Frontière » Sur La Planète. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Laacie • 30 Mai 2015 • 1 738 Mots (7 Pages) • 1 470 Vues
Introduction
L'Arctique est une région très symbolique de la planète : le recul des calottes glaciaires illustre l'une des conséquences les plus visibles du réchauffement climatique.
C'est un milieu contraignant mais aussi un espace convoité pour ses ressources naturelles et sa position stratégique. Les partisans de son développement économique et les États qui se disputent son contrôle y voient une « nouvelle frontière » à exploiter. Mais leurs arguments s'opposent à ceux des protecteurs d'un environnement remarquable et menacé.
I. Un milieu contraignant, un nouvel espace en voie d'intégration
1. Un domaine à la fois continental et maritime
• Les « mondes arctiques » couvrent un vaste ensemble de zones continentales, de zones maritimes prises par une banquise permanente ou saisonnière, et d'inlandsis (épaisse calotte de glace recouvrant le Groenland). Ils représentent 25 millions de km2 couverts par les glaces en hiver.
• Toutes ces régions font partie du bassin de l'océan glacial Arctique. La ligne de Köppen, l'isotherme 10°C du mois le moins froid, délimite conventionnellement l'Arctique. Mais les frontières de la zone restent difficiles à définir.
• Les espaces maritimes sont vastes : 14,5 millions de km2 (la Russie à elle seule possède 20 000 km de littoraux le long de l'océan Arctique). Essentiellement situés au nord du Cercle polaire (66°33'39'' de latitude nord), ils sont pris par les glaces une grande partie de l'année.
• La banquise s'étend sur 5 à 6 millions de km2 l'été, sur la totalité de l'océan, l'hiver. Elle est stoppée entre la Norvège et le Groenland par un courant marin qui augmente la température de l'océan : la dérive nord-atlantique. Ce courant joue aussi un rôle dans l'existence du climat tempéré d'Europe de l'Ouest.
2. Un milieu contraignant
• La région Arctique est un monde difficile pour les sociétés humaines, à cause des contraintes liées au froid, à la nuit polaire, à l'englacement, à l'isolement…
• La ligne de Köppen est aussi la limite sud du pergélisol : sous-sol gelé en permanence.
• Les zones continentales sont couvertes par la glace et la neige pendant l'hiver, qui dure de 6 à 10 mois. Les tempêtes de neige, et les températures parfois inférieures à -50°C, compliquent la vie des habitants. Pendant une partie de l'hiver (80 à 120 jours), le soleil ne se lève pas : c'est la nuit polaire. La végétation est rare, rase et adaptée au froid : toundra (steppe herbeuse couverte de lichens) et taïga (forêt de conifères).
• Dans les régions sibériennes, les grands fleuves coulent du sud vers le nord : au printemps, ils dégèlent aussi du sud vers le nord où les glaces accumulées font barrage, ce qui provoque de vastes inondations (raspoutitsa en russe). Ces fleuves sont cependant des axes de pénétration vers le sud.
• Ces régions ont des densités de population faibles et un peuplement discontinu de tout de même 3,1 millions de personnes dans la zone arctique (3 hab./km2). Cependant, des groupes humains (villages, petites villes) sont dispersés sur l'ensemble des régions littorales. 90 % de la population vit en Europe (30 %) et en Russie (60 %), le reste au nord des Amériques et au Groenland.
• Les peuples autochtones (Inuits, Lapons, « petits peuples » de l'Arctique russe) ne représentent plus que 10 % de la population totale. Leur mode de vie traditionnel, basé sur la chasse, la pêche et l'élevage des rennes (en Europe et en Russie) est en voie de disparition ainsi que leur culture. Cette dernière est très menacée par l'adoption plus ou moins forcée des modes de vie occidentaux et russes et par la concentration des hommes dans les villes (acculturation).
• 90 % des habitants de l'Arctique viennent d'ailleurs. Ce sont soit des fonctionnaires d'État nommés là pour contrôler et gérer ces régions (militaires, administratifs, scientifiques), soit les employés des grandes entreprises qui exploitent les ressources naturelles de l'Arctique (pétrole, gaz, mines), soit des personnes travaillant dans les commerces et les services.
3. Une nouvelle frontière
• L'Arctique est une région du monde particulièrement sensible au réchauffement climatique qui entraîne surtout un recul des glaciers et de la banquise. Ce phénomène ouvre de vastes espaces océaniques pris auparavant par la banquise.
• De nouvelles routes commerciales, promises à un bel avenir, s'ouvrent progressivement : les mythiques passages du nord-ouest (le long des côtes américaines) et du nord-est (le long du littoral russe), autrefois impraticables sauf avec les brise-glace à propulsion nucléaire soviétiques. Ils permettent de relier le Pacifique et l'Atlantique sans passer par le canal de Suez.
• Avec le désenclavement (la meilleure accessibilité) des régions arctiques, la zone apparaît de plus en plus comme un front pionnier à aménager et à mettre en valeur, d'autant qu'elle possède des ressources naturelles convoitées.
II. Des ressources convoitées, des tensions entre les États
1. Des ressources potentielles importantes
• L'Arctique est une région très riche en ressources naturelles.
• Les ressources halieutiques (liées à l'activité de la pêche) et les grandes zones de pêche sont déjà exploitées. Mais certaines espèces (morue) migrent vers le nord : de nouvelles perspectives s'ouvrent avec le recul de la banquise.
• Les réserves minérales et énergétiques de la zone semblent énormes, estimées à 20 % des réserves énergétiques de la planète. Or, avec le réchauffement climatique, l'augmentation du prix du pétrole et l'amélioration des techniques de forage et d'exploitation (offshore notamment), ces ressources autrefois négligées, car trop coûteuses à prélever, intéressent de plus en plus les grandes compagnies.
• Les acteurs locaux voudraient également développer le fort potentiel du tourisme (1,9 million de personnes pour le Groenland et surtout la Laponie
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