La chine et la contrefaçon: une longue histoire

La chine et la contrefaçon: une longue histoire

Faux magasins Apple, faux sacs de luxe, bouteilles de vin, cigarettes, jouets, fausses prisons, médicaments, la liste est interminable! Plus qu’un petit réseau de trafiquants, la contrefaçon en Chine est un véritable business qui représenterait entre 5 et 10% du PIB et ferait vivre plusieurs millions de personnes.

Il faut savoir qu’à l’origine (enfin, peut-on vraiment parler d’origine?) les premiers copies en Chine proviendraient de la peinture et de la calligraphie. Dans ces deux domaines, il est culturellement admis que copier l’œuvre d’un grand maître permets de se rapprocher de lui et donc de devenir de facto un grand maître soi-même. Cela permets aussi d’assurer d’une certaine manière la pérennité de l’œuvre et donc de lui rendre hommage. Ce point de vue est compréhensible dans des domaines ou copier fait partie intégrante de l’apprentissage et tant que l’on ne s’approprie pas la paternité d’une œuvre mais qu’en est-il d’un faux dvd? d’un faux sac Louis Vuitton?

Plus récemment, cette véritable industrie s’explique par l’ouverture du pays dans les années 70 et la politique menée par Deng Xiaoping. Jouissant d’une extraordinaire main d’œuvre mais très peu qualifiée, les autorités incitent la prolifération d’usine et la venue de capitaux étrangers notamment dans certaines zones économiques spéciales (dans le Guangdong et Fujian).

Années après années, les usines chinoises se sont perfectionnées, enrichies et ne se cachent maintenant aucunement pour mettre en avant toutes les copies imaginables. Il y avait bien, jusqu’en 2006, un énorme marché aux contrefaçons en plein centre de Shanghai, dans une avenue ou se trouvent aujourd’hui la plupart des grandes marques de luxe. D’autres existent encore (celui de Qi Pu Lu est le plus connu avec le Fenxiang Market de Nanjing Lu) prouvant que même si la Chine a adopté depuis plus de 20 ans des lois sur la propriété intellectuelle similaires à celles que l’on a en Occident, il reste encore beaucoup à faire.

Je cite ici l’agence de presse Xinhua précisant certaines mesures prises par le gouvernement:

En effet, dans toutes les villes qui ne sont pas des vitrines pour l’Occident (donc la majorité des villes en Chine), une grande partie de la population vit de la contrefaçon et l’application de la loi devient compliqué quand les membres politiques ont des liens familiaux avec des personnes concernées…Pourtant à terme, il me paraît inéluctable que le gouvernement fasse au moins le ménage dans les grandes agglomérations (je suis personnellement surpris que le marché du faux sur Nanjing Lu existe toujours, à quelques centaines de mètres de magasins de luxe) à moins que celui-ci s’arrange à sa façon avec les marques concernées?

Demandez au premier étranger que vous croiserez dans la rue si les dvds ou cds qu’il achète en Chine sont des faux, il vous répondra que oui car de toute façon il est quasiment impossible de trouver du vrai! Un comble,non?

Sources : http://chroniques-de-chine.com/2012/08/08/la-chine-et-la-contrefacon-une-longue-histoire/

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